Afrique
Grèves des maîtres(ses) de conférence au Kenya
Au Kenya, le Universities’ Academic Staff Union(UASU) a entamé une grève le 1er mars en raison de l’échec des négociations avec la Fédération des employeurs des universités publiques (IPUFFC) concernant le conflit social dans lequel ils sont actuellement engagés. Ils n’ont pas réussi à trouver un accord sur une convention collective pour 2017-2021. Jusqu’à présent, l’IPUFFC n’a formulé aucune offre crédible. Les propositions sont nettement inférieures au taux d’inflation. Les employé(e)s universitaires sont les seul(e)s travailleurs/euses du secteur public dont les conditions d’emploi n’ont pas été ajustées.
De nombreux cas de harcèlement et d’intimidation des membres du personnel universitaire visant à les forcer à retourner au travail sans accord ont été dénoncés. L’IE a exprimé ses craintes quant à la détérioration des relations patronat-syndicats dans le secteur de l’enseignement supérieur au Kenya, et a demandé la négociation ainsi que la mise en œuvre d’un nouvel accord de négociation collective dans le secteur de l’enseignement supérieur.
Bridge International Academies au Kenya
Le 20 février, la Cour suprême du Kenya à Nairobi a rejeté une plainte pour diffamation (avec demande d’indemnités) introduite par Bridge International Academies (BIA) contre le Kenya National Union of Teachers(KNUT) et Wilson Sossion, son Secrétaire général. L’affaire s’apparentait clairement à une tentative de faire taire le KNUT. Lors du dépôt de la plainte par Bridge le 8 mars 2017, le KNUT a informé les avocat(e)s de Bridge qu’il n’avait aucunement l’intention « d’arrêter ou de ne pas continuer de publier des rapports et des témoignages, [...] quel qu’en soit le média ou la personne à l’origine, dans la mesure où ces informations et ces données sont justifiées et révèlent le vrai visage de votre client ». A la suite de la tentative manquée de BIA de faire taire ses détracteurs, le ministre kenyan a été invité à « fermer les écoles Bridge et tous les autres établissements scolaires illégaux ».
Zones sans travail des enfants en Ouganda
Une mission d’étude a été organisée en Ouganda du 23 février au 2 mars pour tirer les leçons de l’expertise développée par le Uganda National Teachers Union(UNATU) dans la mise en place de zones sans travail des enfants. La mission s’est concentrée sur une zone mise en place à Erussi, au Nil occidental. Des ateliers ont été organisés avec les enseignant(e)s et les directeurs/trices formé(e)s par l’UNATU, les autorités locales et les partenaires locaux du projet.
Parmi les organisations participantes figuraient le Teachers’ Union of Malawi(TUM), le Tanzania Teachers’ Union(TTU), la Zimbabwe Teachers’ Association(ZIMTA) et le Progressive Teachers’ Union of Zimbabwe(PTUZ). L’atelier a montré comment les enfants ont été réintégrés dans les écoles et les bénéfices que l’UNATU a tirés du projet en termes de développement syndical, y compris au niveau de la syndicalisation.
Un autre programme développé en Ouganda vise à améliorer les relations patronat-syndicats et la qualité du dialogue social dans le secteur de l’éducation. Ce projet, qui entend également augmenter la participation de l’UNATU dans l’élaboration des politiques en matière d’éducation, est mis en œuvre en coopération avec le syndicat norvégien UEN.
Zones sans travail des enfants au Mali
Lors d’une mission d’étude qui s’est déroulée du 26 mars au 1er avril, des représentant(e)s de la Fédération des syndicats de l’éducation nationale (FESEN) du Togo, ainsi que de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER), du Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur (SNESS) et du Syndicat national des enseignants africains du Burkina (SNEAB), du Burkina Faso, ont été rejoint(e)s par des volontaires de la Fair Childhood Foundation du syndicat d’enseignants allemand GEW. Ils/Elles ont visité six villages au Mali et ont discuté du travail du Syndicat national de l’éducation et de la culture UNTM (SNEC/UNTM) en matière de mobilisation contre le travail des enfants. Ils/elles ont rencontré des enseignant(e)s, des directeurs/trices, des associations scolaires de lutte contre le travail des enfants, des associations de mères d’élèves, des comités de surveillance et des enfants ayant été réintégrés à l’école.
Outre le compte rendu de la réussite du projet en matière d’éradication du travail des enfants, les représentant(e)s syndicaux/ales ont également été témoins du renforcement du SNEC-UNTM en termes d’augmentation de son nombre de membres, d’amélioration de son image, de croissance de son influence au sein de la communauté, de renforcement de ses relations avec les employeurs et de consolidation du dialogue social.
Après la mission d’étude, des discussions ont été menées entre le 2 et le 6 avril concernant les avancées du projet « Quitter le travail et aller à l’école » au Mali. Depuis le début du projet en 2015, 674 enseignant(e)s ont été formé(e)s en matière de droits des enfants, de communication, de compétences en négociation, de développement d’associations scolaires de lutte contre le travail des enfants et d’associations de mères d’élèves. Le projet a eu comme conséquence directe une nette diminution des taux de décrochage scolaire dans les 45 écoles concernées, et plus de 800 enfants ont quitté le travail et été réintégrés à l’école. Grâce à ces résultats, l’influence du SNEC sur le travail des enfants et d’autres questions a été renforcée.