L'Internationale de l'Education salue la décision du Royaume-Uni d’avaliser la Déclaration sur la sécurité dans les écoles, s'engageant ainsi à protéger les étudiant(e)s, les enseignant(e)s, les écoles et les universités en période de confits violents.
Selon la Coalition mondiale pour la protection de l’éducation contre les attaques(GCPEA), le Secrétaire des Affaires étrangères du Royaume-Uni, Boris Johnson, a annoncé le 19 avril l’engagement de son gouvernement pour la Déclaration sur la sécurité dans les écoles. Johnson a formulé cette annonce lors de la Réunion des chefs de gouvernements du Commonwealth à Londres.
Le Royaume-Uni devient ainsi l’Etat ayant le plus récemment avalisé la Déclaration. Il se joint ainsi aux deux-tiers du Conseil de l'Europe et aux trois-quarts des membres de l’Union européenne qui se sont engagés à protéger l’éducation lors des conflits armés. Par cet acte, les Etats acceptent de prendre des mesures spécifiques pour réduire le risque d’attaques portées contre l’éducation, notamment en utilisant les Lignes directrices pour la protection des écoles et des universités contre l’utilisation militaire durant les conflits armés comme outil pratique pour guider leur comportement au cours des opérations militaires.
Utilisation militaire
L’utilisation militaire des institutions éducatives perturbe l’enseignement et put aussi transformer les écoles en cibles potentielles lors d’attaques entre forces opposées. Ce type de situation peut mettre les étudiant(e)s en danger de mort, leur faire courir le risque de subir de graves blessures, d’être recruté(e)s ou encore d’être victimes d’exploitation sexuelle ou de dommages psychologiques. Les femmes et les filles sont plus exposées : entre 2013 et 2017, elles ont été les cibles d’attaques visant le secteur de l'éducation en raison de le genre et ont notamment subi des violences sexuelles dans au moins 18 pays du monde.
Le Royaume-Uni a déjà appliqué des changements positifs dans sa doctrine militaire au cours des dernières années. En 2016 par exemple, le Ministère de la Défense a publié une note de doctrine sur la Sécurité humaine. Elle rappelle que la Résolution de 1998 du Conseil de Sécurité de l’ONU « déclare les écoles [...] hors limites des groupes armées et des activités militaires » et que « les écoles et autres établissement éducatifs doivent pouvoir poursuivre leurs activités ordinaires ».
Appel du clairon
La GCPEA a salué cette récente décision du Royaume-Uni. « L’approbation par le Royaume-Uni de la Déclaration sur la sécurité dans les écoles double de nombre d’Etats l’ayant ratifiée en moins de trois ans », a déclaré Diya Nijhowne, Directrice de la GCPEA. « En comptant le Royaume-Uni, 14 Etats du Commonwealth ont signé la Déclaration : un tel résultat devrait faire l’effet d’un appel au clairon pour les autres membres du Commonwealth, afin qu’ils se joignent eux aussi aux efforts essentiels consentis pour protéger les étudiant(e)s et les éducateurs/trices dans les zones de conflits armés. »
Nijhowne a également souligné : « le Royaume-Uni est le deuxième membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU et le septième membre actuel à approuver la Déclaration sur la sécurité dans les écoles ; il peut à ce titre jouer un rôle clé et encourager les autres pays à faire de même. »
NEU : « un pas dans la bonne direction »
Saluant cette annonce, le Secrétaire général du National Education Union (NEU), Kevin Courtney, a déclaré que le syndicat est « ravi que le gouvernement britannique se soit engagé à signer la Déclaration sur la sécurité dans les écoles. C’est un pas dans la bonne direction. »
Le NEU suivra la manière dont le gouvernement britannique met en pratique son engagement.
NASUWT : une occasion de convaincre d’autres gouvernements
« La National Association of Schoolmasters Union of Women Teachers (NASUWT) salue l’engagement tardif du Royaume-Uni à la Déclaration sur la sécurité dans les écoles, »a déclaré la Secrétaire générale de la NASUWT Chris Keates.
« L’éducation est un droit humain fondamental mais, sur le territoire national comme à l’étranger, le droit à l’éducation est trop souvent miné ou entravé en raison de la violence, de l’intimidation et des abus envers les enfants, les jeunes et leurs enseignant(e)s, » a-t-elle ajouté.
Toutes les écoles doivent être des endroits surs et il est logique que tous les gouvernements prennent sérieusement leurs responsabilités pour assurer que les écoles soient des havres de paix », a souligné Keates. « Le gouvernement britannique a la possibilité d’utiliser ses programmes internationaux afin de persuader d’autres gouvernements de mettre fin à la militarisation des écoles et d’assurer que tous les enfants et les jeunes puissent profiter d’une enfance sure et heureuse, à l’école comme en-dehors de l’école. »
Contexte
La Déclaration sur la sécurité dans les écoles est un engagement politique initié par l’Argentine et la Norvège. Elle a été pour la première fois ouverte à la signature lors de la Conférence d'Oslo sur la sécurité à l'école, en mai 2015.
Le rapport à venir de la GCPEA, « Education Under Attack 2018 », qui doit être publié le 10 mai, schématise les attaques qui se sont déroulées dans 28 pays du monde entre 2013 et 2017, notamment dans six Etats membres du Commonwealth : le Bangladesh, le Cameroun, l’Inde, le Kenya, le Nigéria et le Pakistan. Tous ces Etats à l’exception du Bangladesh figurent également parmi les 29 pays où l’utilisation des infrastructures éducatives à des fins militaires a été rapportée au cours de la même période.