La récente arrestation d'un enseignant membre du Bureau de la branche de Téhéran de l'Iranian Teachers' Trade Association (ITTA) à son école illustre clairement la persécution persistante des syndicalistes enseignant(e)s en Iran.
Le 3 mars, Mohammad Habibi a été arrêté sur son lieu de travail, et, selon les déclarations de témoins, son arrestation aurait été violente. Les forces de sécurité auraient utilisé du gaz poivré et l’auraient menotté devant ses étudiant(e)s. Il a d’abord été emmené à son domicile, où la police aurait procédé à une perquisition et saisi des affaires personnelles. Habibi a ensuite été incarcéré à la prison d’Evin.
Sa famille n’a reçu aucune information concernant l'endroit où il se trouve et son état de santé. Les autorités n’ont pas encore fourni de motif pour son arrestation.
Habibi avait déjà fait l’objet de menaces dans le passé en raison de son rôle de dirigeant syndical.
Condamnation
Plusieurs sections régionales et provinciales de l’ITTA ont immédiatement dénoncé son arrestation, dernier épisode en date d’une longue série où les autorités iraniennes sanctionnent pénalement les activités syndicales.
L’IE condamne l’incarcération d'Habibi ainsi que le maintien en détention d’autres syndicalistes iranien(ne)s de l’éducation. Les syndicalistes enseignants dont on sait qu’ils se trouvent actuellement derrière les barreaux sont Mohammad Beheshti Langeroudi et Esmail Abdi, le dirigeant de la section de Téhéran de l’ITTA. Abdi a été injustement condamné à six ans de prison par le Tribunal islamique révolutionnaire d’Iran.
Campagne
L’IE et LabourStart ont lancé une campagne appelant les autorités iraniennes à relâcher Abdi et les autres syndicalistes détenus pour leurs activités syndicales légitimes. Vous pouvez participer en cliquant ici.
L'Iran joue au chat et à la souris avec les syndicalistes
Tout en condamnant l'arrestation de Mohammad Habibi, l'Internationale de l'Education se réjouit de la remise en liberté le 13 mars de Reza Shahabi, trésorier du Syndicat des travailleurs/euses de la compagnie de bus de Téhéran et de sa banlieue.
Reza Shahabi doit néanmoins payer une amende de 68 millions de rials iraniens (environ 1.500 euros) et n'est pas autorisé à prendre part à des activités syndicales ou politiques pendant deux ans. L'année dernière, l'Internationale de l'Education (IE) s'était jointe la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) et d'autres fédérations syndicales mondiales pour dénoncer les conditions de détention inhumaines des syndicalistes détenu(e)s dans les prisons iraniennes.