Un séminaire organisé par l’Internationale de l’Education a attiré l’attention sur la nécessité de concerter les efforts réalisés aux niveaux national et international pour intégrer efficacement les enfants réfugiés dans le système éducatif. Il a en outre insisté sur la nécessité d’agir en matière de politique éducative, afin de réduire le risque qu’une génération d’enfants ne se perde.
L’Europe joue un rôle décisif dans la promotion de l’inclusion et dans les perspectives d’avenir des nouveaux/elles arrivant(e)s. Tel était le message lancé lors d’un événement organisé à Bruxelles, en Belgique, auquel ont assisté des universitaires, des délégué(e)s syndicaux/ales et autres intervenant(e)s. L’événement, accueilli par le Conseil économique et social européen (CESE), était organisé par l’Internationale de l’Education (IE), la fédération mondiale de l’éducation. Il visait à rappeler aux Etats membres ce qu’ils ont à faire pour créer de réelles opportunités et redonner de l’espoir aux nouveaux/elles arrivant(e)s par le biais de l’éducation.
C’est à cette occasion qu’a été dévoilée la publication ‘ Education: Hope for Newcomers in Europe’, de Nihad Bunar, Dita Vogel, Elina Stock, Sonia Grigt et Begoña López Cuesta. Martin Henry, Coordinateur de recherche de l’IE, a résumé les principaux résultats de l’étude(en anglais).
Rôle de l’Europe et de l’éducation
L’enseignement public joue un rôle clé dans l’inclusion des réfugié(e)s dans les sociétés hôtes, a fait remarquer l’orateur Mario Soares, du Groupe des travailleuses et travailleurs du CESE. Il a soulevé le risque de créer une génération perdue si les enfants réfugiés n’intègrent pas les systèmes scolaires nationaux. L’Europe joue un rôle clé dans la promotion de l’inclusion des nouveaux/elles arrivant(e)s, et les migrant(e)s peuvent enrichir nos sociétés hôtes, a-t-il affirmé.
Il appartient aux gouvernements nationaux d’adapter les programmes éducatifs aux besoins de tous les enfants, de former les enseignant(e)s en conséquence et d’allouer les ressources adéquates, a quant à elle soutenu Haldis Holst, Secrétaire générale adjointe de l’IE. « L’intégration des nouveaux arrivants et des réfugiés constitue un défi politique, économique et social », a-t-elle ajouté.
Partenaires sociaux
Le rôle des partenaires sociaux du secteur éducatif dans la formulation de demandes auprès des décideurs/euses politiques a également été évoqué. Susan Flocken, Directrice européenne de l'IE au Comité syndical européen de l'educaiton (CSEE), a cité le cas du CSEE, qui participe aux négociations avec les gouvernements et les employeurs au sein de l’Union européenne. Elle a souligné l’importance de l’éducation pour consolider la citoyenneté démocratique et contrer l’extrémisme de droite.
Flocken a attiré l’attention sur la résolution du CSEE sur la migration, axée sur la reconnaissance des compétences et des qualifications des migrant(e)s. De plus, a-t-elle argumenté, après leur formation, les nouveaux/elles arrivant(e)s intégreraient la main-d’œuvre du pays qui les accueille, et seraient soutenu(e)s par les syndicats.
Besoin de plus
Au cours du séminaire, Denitsa Sacheva, Vice-ministre de l’Education et des Sciences de Bulgarie, a expliqué l’approche intégrée testée par la Bulgarie pour l’éducation des enfants réfugiés. Bon nombre de nouveaux/elles arrivant(e)s échappent toutefois encore au système éducatif ou n’ont été à l’école que très brièvement. Elle a réaffirmé la nécessité d’un soutien psychologique pour les nouveaux/elles arrivant(e)s et leur famille, mais aussi de la formation continue des enseignant(e)s.
Les séances plénières ont mis en avant les perspectives académiques et politiques, et ont été l’occasion d’harmoniser les actions à différents niveaux, en vue d’une évolution positive. Les enseignant(e)s et syndicalistes de l’éducation ont encore souligné la nécessité d’écouter les acteurs/actrices sur le terrain afin de faire évoluer positivement la situation pour les étudiant(e)s.