Les outils et stratégies permettant d’aider les femmes à accéder à des postes à responsabilité dans les différents secteurs de l’éducation, tel était le thème de la deuxième journée de la troisième Conférence mondiale des femmes de l’Internationale de l'Education.
Dans son discours du matin, le Secrétaire général de l'Internationale de l'Education (IE) Fred van Leeuwen s’est adressé à l’assistance en soulignant l’importance des syndicats de l’éducation dans la promotion de l’égalité entre les genres dans un « monde instable, polarisé et profondément inégal ». « Depuis 25 ans, l’IE se bat pour l’égalité des genres et cette conférence de l’IE constitue une manière supplémentaire et prometteuse de joindre l’acte à la parole et d’encourager un leadership transformationnel au sein de l’éducation », a-t-il conclu.
Panel‘Genre, Pouvoir et Leadership’
Au cours d’une table ronde inspirante, Haldis Holst, Secrétaire générale adjointe de l’IE, a encouragé les intervenantes à expliquer comment elles étaient devenues des dirigeantes puissantes et à donner un aperçu de la manière dont elles exercent le pouvoir en vue de transformer les inégalités de genre, tant au sein de l’éducation que dans la société au sens large.
La Présidente de l’IE Susan Hopgood a partagé son expérience de dirigeante syndicale et a fait remarquer que « dans le mouvement syndical, le pouvoir constitue un effort collectif qui émane des membres eux-mêmes et vise à atteindre un objectif commun ».
Nora Fyles, Secrétaire exécutive de l’ Initiative des Nations Unies pour l’éducation des filles(UNGEI), a rappelé à l’assistance les différents aspects du pouvoir (social, politique...), ainsi que la « nécessité de voir comment se servir du pouvoir pour favoriser le changement et remédier aux inégalités entre les genres. Pour venir à bout du labyrinthe du leadership et du pouvoir, il faut entre autres apprendre à travailler au sein des organisations et à exercer un pouvoir invisible pour atteindre un objectif commun », a-t-elle indiqué.
Katja Iverson, Présidente/CEO de Women Deliver, a, pour sa part, souligné l’importance de la collaboration et les avantages de l’action concertée pour le bien commun.
Zohra Lhioui, Professeure à la Moulay Ismail University et membre du SNESuP, au Maroc, a encouragé les femmes occupant des postes à responsabilités à partager leur expérience avec d’autres et à servir de mentor aux jeunes générations. « Exercer un pouvoir suppose également d’être disponible, de rester en contact avec d’autres femmes, de collaborer et d’être à même de prendre des décisions urgentes avec bon sens », a-t-elle soutenu.
Outils précieux de leadership
Les opportunités de développement professionnel offertes aux dirigeantes syndicales ont constitué un autre point important au programme du deuxième jour. Lors d’ateliers interactifs, des dirigeantes syndicales actuelles et émergentes ont pu aiguiser leurs compétences en termes de leadership transformationnel et efficace. Des conseils leur ont été donnés sur le mentorat, les préjugés inconscients, la voix et la prise de parole en public, la communication et les médias, et la manière de montrer l’exemple par un juste équilibre entre vie privée et professionnelle.
Boucler la boucle – l’autonomisation pour le pouvoir
Les participant(e)s ont étudié les barrières liées au genre qui limitent l’épanouissement et le maintien des femmes aux postes à responsabilités, dans différents secteurs de l’éducation – de la petite enfance jusqu’au niveau universitaire. Pour conclure, ils/elles ont reconnu l’importance de favoriser l’égalité des genres au sein des structures syndicales et de prendre conscience des défis auxquels sont confrontées les enseignantes et éducatrices professionnelles, ainsi que les aidantes.
La réunion s’est achevée par un compte rendu très vivant de la séance où les rapporteuses ont exposé les compétences qu’elles venaient d’acquérir et ont illustré comment les dirigeantes syndicales pouvaient renforcer leur leadership et aider d’autres à se le forger.
Conférence
La troisième Conférence mondiale des femmes de l’IE, « Se frayer un chemin ‘dans le labyrinthe’: femmes, syndicats, éducation et leadership » se tient à Marrakech, au Maroc, du 5 au 7 février.