Le 7e Congrès mondial de l’Internationale de l’Éducation (IE), réuni à Ottawa du 21 au 26 juillet 2015, adopte l’addendum à la section/aux paragraphes 18, 27 et 36, concernant la direction des établissements scolaires, du Document politique sur l’éducation, « Une éducation de qualité pour bâtir l’avenir », adopté par le 6e Congrès mondial de l’IE en 2011.
Principes fondamentaux de la politique de l’IE en matière de direction des établissements scolaires
1. À la croisée des chemins entre politiques nationales et réalités locales, la direction des établissements scolaires incarne l’autorité légale et morale, responsable du bon fonctionnement des institutions qu’elle représente. A cette fin, la direction des établissements scolaires se doit de représenter l’Etat, tout en garantissant l’application des décisions prises par la communauté éducative.
2. Le modèle le plus efficace pour la gouvernance d’une institution d’éducation consiste à instaurer une direction collaborative, collégiale et partagée, à laquelle participent les équipes dirigeantes, le personnel administratif, les enseignant(e)s, le personnel de soutien à l’éducation et l’ensemble de la communauté scolaire.
3. La direction, les enseignant(e)s et le personnel de soutien à l’éducation doivent être soutenus et bénéficier de l’autonomie nécessaire pour exercer les fonctions de direction, au travers de la formation, du développement professionnel, d’une rémunération adéquate et de la mise à disposition des ressources et autres mécanismes utiles. Il ne s’agit pas ici de créer de nouveaux niveaux de gouvernance, mais bien de reconnaître que les fonctions de direction font partie intégrante des activités de tout professionnel de l’éducation.
4. Tout membre de la direction d’une institution d’éducation doit avoir suivi une formation officielle, que ce soit en tant qu’enseignant(e) et/ou professionnel(le) de l’éducation, ainsi que dans le domaine des compétences et autres connaissances en matière de direction. Les candidat(e)s à la direction doivent pouvoir accéder aux institutions de formation accréditées, travaillant dans le respect des normes internationales (reconnues). La formation aux fonctions de direction doit privilégier l’acquisition d’outils efficaces pour la gestion économique et le renforcement des capacités en matière de gouvernance pédagogique.
5. Il importe que chacun - tant les femmes que les hommes - puisse accéder de manière juste et équitable aux fonctions de direction.
6. Les directeurs/trices doivent bénéficier du soutien nécessaire pour leur permettre de remplir leur mission pédagogique. Les directeurs/trices doivent collaborer avec les équipes de direction des institutions en vue de développer les compétences pédagogiques nécessaires qui leur permettront de contribuer efficacement à la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage.
7. Les directeurs/trices doivent se voir accorder le droit d’exercer leur autonomie professionnelle dans le cadre de leurs fonctions dirigeantes, administratives, pédagogiques et autres au sein de leurs institutions, tout en veillant à garantir et à promouvoir l’autonomie professionnelle des autres catégories de personnel de l’éducation.
8. Les directeurs/trices doivent travailler de façon inclusive et en coopération, promouvoir activement la collaboration entre les enseignant(e)s et l’ensemble des professionnel(le)s de l’éducation et favoriser les relations positives et constructives entre les enseignant(e)s et les élèves, avec les parents et les autres membres de la communauté éducative de l’institution.
9. Les directeurs/trices doivent offrir aux enseignant(e)s et au personnel de soutien à l’éducation les opportunités d’expérimenter et d’exercer la direction au sein de l’institution et de leurs groupes, ainsi que le soutien et les ressources nécessaires pour exercer leurs fonctions correctement.
10. Les directeurs/trices doivent respecter et écouter les enseignant(e)s, le personnel de soutien à l’éducation et les élèves, dans le cadre du développement, de l’application et de l’évaluation des politiques et programmes au sein de leurs institutions éducatives.
11. Les directeurs/trices doivent reconnaître que le personnel de soutien à l’éducation apporte une contribution significative à la qualité de la direction des établissements scolaires, au travers de leurs services administratifs, éducatifs et autres.
12. Les salaires et les conditions de travail des directeurs/trices d’établissement scolaire doivent être suffisamment élevés, correspondre à leur niveau de responsabilité et être à la hauteur des salaires perçus par la direction au sein d’autres professions, afin de pouvoir attirer et retenir une main-d’œuvre possédant les talents, la formation et les compétences requises.
13. L’équilibre entre vie professionnelle et vie privée des directeurs/trices d’établissements scolaires doit être respecté et protégé par leurs employeurs.
14. Les directeurs/trices, comme n’importe quel(le) autre employé(e), doivent avoir le droit d’exercer leur liberté d’association et de syndicalisation, conformément aux normes internationales du travail, et s’engagent à respecter les droits des enseignant(e)s et du personnel de soutien à l’éducation. Ils/elles ont le droit de s’affilier à des syndicats et à des associations professionnelles en vue de défendre leurs intérêts.
15. Le dialogue social au sein des institutions éducatives devrait en général être institutionnalisé et réglementé par la loi ou les conventions collectives, où les parties ont clarifié les thématiques devant faire l’objet d’un partage d’information, d’une consultation et d’une négociation collective, afin d’aider les directeurs/trices à établir et maintenir des relations avec tous leurs collègues.
16. Les directeurs/trices, le personnel administratif et l’ensemble du personnel enseignant doivent participer à l’élaboration, à la mise en œuvre, à la surveillance et à l’évaluation des politiques en matière d’éducation, en particulier lorsqu’il s’agit de la direction, tant au sein de leurs institutions qu’au niveau national.