Ei-iE

Résolution sur la perspective du genre dans la coopération au développement

Publié 28 juillet 2001 Mis à jour 31 mars 2017
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Le troisième Congrès mondial de l'Internationale de l'Education, réuni à Jomtien, Thaïlande, du 25 au 29 juillet 2001:

1. Rappelle que dans ses statuts l'IE s'engage à "lutter contre toutes formes de racisme, de préjugés ou de discrimination dans l'éducation et dans la société fondées sur le sexe, l'état civil, les tendances sexuelles, l'âge, la religion, les opinions politiques, la condition sociale ou économique ou l'origine nationale ou ethnique" ;

2. Reconnaît l'engagement de l'IE à promouvoir l'égalité des femmes et des hommes, des garçons et des filles dans la société, dans l'éducation et dans le mouvement syndical et soutient les efforts de l'IE pour renforcer la participation des femmes aux activités de l'IE, entre autre grâce à sa stratégie d'utiliser des quotas pour pouvoir mesurer leur participation à ces activités;

3. Note que le nombre de femmes détenant des positions de responsabilité dans les syndicats d'enseignants est inférieur au nombre d'hommes dans ce cas, malgré que la majorité des affiliés des organisations membres de l'IE soient des femmes;

4. Reconnaît que les conditions économiques des femmes sont inférieures à celles des hommes, et que les politiques d'ajustements structurels mises en oeuvre par le néolibéralisme ont aggravé la condition des femmes qui sont aujourd'hui plus vulnérables;

5. Reconnaît également que, nulle part dans le monde, les femmes ne bénéficient véritablement des mêmes chances que les hommes et que, partout dans le monde, les femmes continuent à lutter pour l'égalité, le respect, la dignité, le développement et la paix, l'équité dans les soins de santé, la sécurité sociale, le bien-être nécessaire pour recouvrer l'estime de soi;

6. Rappelle que le rapport de l'UNICEF sur "La situation des enfants dans le monde 1999" et le Programme d'Action de Beijing soulignent le manque de possibilités d'éducation pour les femmes et les filles;

7. Note que le Deuxième Congrès mondial de l'Internationale de l'éducation avait décidé que l'IE et ses organisations membres mettraient en place un programme de travail dans chaque région, entre autre afin de "veiller à ce qu'une analyse basée sur la problématique hommes/femmes fasse partie intégrante de toutes les recherches et analyses réalisées par l'IE " ;

8. Rappelle la politique de coopération au développement adoptée par le Deuxième Congrès mondial qui note que la coopération au développement s'inscrit dans les concepts d'indépendance, de promotion de la démocratie, de l'école publique de qualité pour tous, d'accroissement de l'autonomie, de l'équité entre les sexes, du développement durable, de la planification à long terme et du respect;

9. Reconnaît de plus l'importance des programmes actuels de coopération au développement de l'IE et des organisations membres dans le renforcement de la participation des femmes dans les syndicats d'enseignants et dans leur travail d'éducatrices;

10. Reconnaît que, bien que les projets de coopération au développement améliorent la condition des femmes et leurs opportunités de leadership dans les syndicats d'enseignants et les communautés éducatives, un plus grand nombre de programmes est nécessaire afin d'assurer une réelle égalité des sexes à long terme;

11. Reconnaît de plus que les projets fructueux de coopération au développement relatifs à l'égalité des sexes ainsi que ceux centrés sur l'amélioration des droits des femmes donnent à ces dernières la capacité d'échanger entre elles, mais aussi de représenter leurs intérêts dans le courant dominant du syndicat , de la communauté et dans le pays;

12. Reconnaît l'extrême importance de promouvoir la durabilité des programmes pour les femmes;

13. Constate que, en ce qui concerne les projets de coopération au développement relatifs à l'égalité des sexes, les membres de la base comme les dirigeants syndicaux ont besoin d'une formation pour soutenir l'intégration et la durabilité et non la marginalisation des questions relatives aux femmes;

14. Le Congrès décide que l'IE et ses organisations membres, dans leur suivi du travail concernant l'égalité des sexes et la coopération au développement, devraient s'engager à:

a. Soutenir le besoin continu de projets et de programmes relatifs aux questions d'égalité ainsi que d'autres destinés à revaloriser les droits et le rôle de la femme, visant spécialement mais pas uniquement les femmes;

b. Agir en direction des pouvoirs publics pour que les conditions économiques, sociales, culturelles et éducatives des femmes et des filles s'améliorent;

c. Fournir une formation de sensibilisation aux questions d'égalité ainsi qu'à d'autres thèmes d'intérêt pour les femmes au niveau continental, régional et local, pour les dirigeants syndicaux, le personnel syndical et les femmes; et impulser l'attribution de postes de responsabilités aux femmes en recherchant les moyens de concilier responsabilités syndicales et vie familiale;

d. Développer un instrument d'analyse relatif à l'égalité des sexes pour évaluer l'ensemble des impacts des programmes et des projets proposés et s'assurer qu'une telle analyse soit entreprise pour toutes les propositions de projet de coopération;

e. Incorporer une analyse de la situation présente du syndicat servant de base à l'évaluation des résultats des projets, en particulier leur durabilité;

f. Inclure des indicateurs de qualité et de durabilité aussi bien que des mesures quantitatives dans l'évaluation des projets, et les mesures d'efficacité des projets ;

g. Mener des campagnes en faveur de la protection de la maternité, de l'allaitement et des soins aux enfants d'âge pré-scolaire ;

h. Inclure dans les ordres du jour de négociation des organisations affiliées de l'IE des aspects revendicatifs spécifiques aux femmes;

i. Stimuler le développement de curricula promouvant une éducation non sexiste;

j. Allouer des ressources plus importantes pour le développement de projets pour les femmes;

k. Renforcer et consolider les réseaux régionaux de femmes éducatrices en faisant en sorte que les expériences soient partagées dans chaque organisation sur les thèmes d'égalité des sexes et de développement là où ils ont progressé et pour les stimuler là où ils démarrent.