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Le premier congrès mondial de l'Internationale de l'Education réuni à Harare (Zimbabwe)du 19 au 23 juillet 1995:

1. Rappelle la portée historique de l'adoption de la Charte des Nations Unies de 1945;

2. Souligne l'importance de l'existence des Nations Unies et de son intervention dans la résolution des conflits internationaux, dans la reconnaissance des normes universelles relatives aux droits de l'homme, dans le processus de décolonisation et dans la promotion de la coopération au développement au niveau international;

3. Remarque que les défis à relever par le monde d'aujourd'hui sont au moins aussi importants que ceux auxquels les peuples et leurs nations étaient confrontés au moment de la création des Nations Unies, à savoir:

a. une augmentation des conflits régionaux, civils et inter-ethniques, depuis la fin de la Guerre Froide;

b. une augmentation des actes de barbarie et de cruauté et des crimes contre l'humanité;

c. un déclin du respect des droits de l'homme et des principes d'aide humanitaire;

d. un accroissement sans précédent du nombre de réfugiés dans plusieurs régions du monde;

e. des pressions croissantes en termes de population et de démographie;

f. des menaces sérieuses contre l'environnement et le développement durable;

4. Vise la résolution pacifique des litiges et encourage les mesures qui tendent à empêcher la transformation de litiges en conflits armés;

5. Reconnaît l'importance vitale de l'augmentation de l'efficacité des Nations Unies et de son système d'agences spécialisées pour notre avenir commun.

Le Congrès appelle les gouvernements et les autres parties en conflit à:

6. Respecter le droit international, en particulier la Charte des Nations Unies, la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, et les principes du droit humanitaire entérinés par les Conventions de Genève;

7. Rejeter toutes les formes de terrorisme.

Le Congrès exhorte les Etats à:

8. Promouvoir une mise en oeuvre cohérente et effective des résolutions des Nations Unies;

9. Soutenir pleinement les Nations Unies et la Cour Internationale de Justice dans leurs efforts en vue de la résolution pacifique des conflits et le règlement des litiges conformément aux principes du droit;

10. Fournir des moyens financiers et logistiques suffisants aux Nations Unies, y compris au Haut-Commissariat pour les réfugiés et à l'UNICEF, pour qu'ils remplissent leur mandat, comme stipulé dans la Charte des Nations Unies;

11. Reconnaître que l'inégalité et l'injustice sociale constituent des sources de conflit, et par conséquent à mettre en oeuvre la Déclaration et le Plan d'Action du Sommet Mondial pour le Développement Social, adoptés à Copenhague le 12 mars 1995; 12. Reconnaître, comme mentionné dans l'engagement numéro 6 de la Déclaration de Copenhague, le rôle fondamental de l'éducation dans la promotion du développement durable, de la santé, de la justice sociale, du respect des droits de l'homme et de la démocratie.

Le Congrès:

13. Reconnaît l'importance du travail des agences spécialisées des Nations Unies, particulièrement l'UNESCO, l'OIT et l'OMS;

14. Appelle spécifiquement les Gouvernements des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de Singapour à redevenir membres de l'UNESCO; 15. Se déclare catégoriquement opposé à toutes tentatives visant à affaiblir l'Organisation Internationale de Travail ou à saper la mise en oeuvre des normes internationales du travail.

Rôle de l'Internationale de l'Education et de ses organisations membres

L'IE et ses organisations membres devraient:

16. Participer activement au débat sur l'avenir de la coopération entre Etats et peuples par le biais des institutions internationales du système des Nations Unies;

17. Coopérer avec les Nations Unies et les autres organisations appropriées en vue de la promotion de la journée des Nations Unies, le 24 octobre, qui devrait être plus qu'une célébration sur le calendrier scolaire, par exemple une occasion de réflexion sur l'avenir de notre communauté au sens large;

18. Noter, en relation avec le 50ème Anniversaire des Nations Unies, la publication intitulée "Notre Voisinage Mondial", rapport de la Commission sur la Gouvernance Mondiale;

19. Promouvoir l'implication plus cohérente et plus efficace des organisations non-gouvernementales et populaires (ONG) dans le travail des Nations Unies et de ses agences spécialisées, particulièrement des agences économiques (Banque Mondiale, Fonds Monétaire International, Organisation du Commerce Mondial);

20. Répondre positivement aux propositions du Secrétaire Général des Nations Unies en ce qui concerne la participation des organisations syndicales d'enseignants, avec d'autres ONG, aux équipes d'observateurs des Nations Unies de processus électoraux, ainsi qu'à d'autres activités patronnées par les Nations Unies en vue de la reconstruction de sociétés nationales à la suite de graves conflits internationaux ou civils.