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Internationale de l'Education
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Copenhague : Un petit pas en avant, mais le chemin est encore long

Publié 29 mars 2010 Mis à jour 29 mars 2010
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Conclu aux premières heures du 19 décembre, l’accord controversé de Copenhague est le plus petit accord auquel pouvait parvenir la communauté internationale en vue de reconnaître et de commencer à éviter les pires conséquences du réchauffement climatique.

Après vingt ans d’études scientifiques et deux ans de négociations, de nombreuses voix se sont élevées de par le monde pour critiquer la faible ambition du texte approuvé par la plupart des 194 pays réunis à Copenhague à l'occasion du sommet sur les changements climatiques (COP 15).

« Face au besoin urgent d’entreprendre des actions pour lutter contre le changement climatique, les enseignants et les militants dans le domaine de l’éducation s’attendaient à un accord plus ferme et plus contraignant qui aurait permis d’inverser le changement climatique », a déclaré le Secrétaire général de l’IE, Fred van Leeuwen. « Malheureusement, cela n’a pas été possible et il reste encore beaucoup de chemin à parcourir ».

Bien qu’il comprenne la déception générale suscitée par l’accord de Copenhague, le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon a tenu à signaler que les engagements pris par la communauté internationale étaient soutenus par des promesses d'un montant de 30 milliards de dollars aux fins de mettre en œuvre des mesures d'adaptation et d'atténuation en faveur des pays les plus pauvres. D'autres engagements prévoient de consacrer des sommes plus importantes entre maintenant et 2020 pour atteindre les objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre.

Ban Ki-Moon a reconnu que « l'Accord de Copenhague n'était peut-être pas ce que chacun avait espéré, mais cette décision est un début, un début essentiel ». En analysant le sommet, des syndicalistes et autres militants représentant tous les secteurs et tous les continents s’accordaient à dire que l'essentiel était de parvenir à un engagement honnête, ambitieux et contraignant en vue de réduire d'ici 2015 les émissions de gaz à effet de serre et de permettre une transition juste vers une économie durable basée sur des emplois verts et décents.

D’ailleurs, les syndicats peuvent se targuer d’avoir remporté l’une ou l’autre victoire durant les négociations. Sharan Burrows, présidente de Confédération syndicale internationale (CSI) et d’autres dirigeants des syndicats ont salué le soutien des négociateurs à une transition juste vers une société pauvre en carbone, qui repose sur des emplois décents et la création d’emplois de bonne qualité.

L’accord de Copenhague vise à limiter la hausse des températures à 2 degrés Celsius, un niveau considéré comme essentiel par les scientifiques pour éviter les conséquences catastrophiques des événements climatiques extrêmes, tels que les inondations et les sécheresses, l’extension de la famine et la propagation des maladies, la migration massive et forcée des populations, ainsi que les troubles sociaux et l’injustice sociale qui en découlent.

Le gouffre qui sépare les promesses faites par les pays industrialisés, responsables de 80% des émissions de gaz à effet de serre, des besoins et des attentes des pays en développement, qui seront les principales victimes du réchauffement climatique, expliquent pourquoi il a été impossible de parvenir à un accord juridiquement contraignant.

Greenpeace a qualifié le sommet de Copenhague d’« échec historique qui restera marqué du sceau de l’infamie ». Le président du G77, regroupant 130 pays en développement, a déclaré que « cela revient à demander à l’Afrique de signer son arrêt de mort… afin de maintenir l’hégémonie économique d'une poignée de pays ». Selon les Amis de la Terre, cet accord « condamne les plus pauvres de la planète, soit plusieurs millions de personnes, à la famine, la souffrance et la mort ».

L’IE encourage vivement ses affiliés à réclamer des actions internationales urgentes afin de conclure un accord ferme en vue de prévenir une catastrophe climatique. « Les enseignants du monde entier demandent aux dirigeants politiques de mener des actions concrètes pour préserver la planète et léguer à nos enfants et élèves un climat sain », a déclaré Fred van Leeuwen.

Par Nancy Knickerbocker.

Cet article a été publié dans Mondes de l’Éducation, No 33, mars 2010.