L’Internationale de l’Education se réunit avec ses organisations membres en Haïti afin d’élaborer un plan d’action visant à renforcer leur capacité d’action et à offrir une aide à long terme aux éducateurs/trices durement touché(e)s qui se trouvent dans le sud du pays, particulièrement dévasté.
L’IE a gardé le contact avec ses quatre affiliés depuis que l’ouragan s’est abattu une première fois sur le sud-ouest du pays, le 4 octobre dernier, entraînant dans son sillage plus d’un milliard de dollars de dégâts ainsi que de nombreuses vies. L’IE leur a en outre envoyé une lettre officielle de solidarité le 11 octobre.
Lorsqu’un pays est frappé par une catastrophe naturelle telle que l’ouragan Matthew, l’IE peut aider ses affiliés à agir de manière concrète et offrir une aide à long terme aux éducateurs/trices. Dans d’autres pays touchés par de telles catastrophes, cette aide s’est traduite par un soutien financier qui a permis d’acheter des outils de communication à l’intention des syndicats locaux, mais également de former les membres à l’utilisation de ces outils et à la gestion des catastrophes naturelles à court et à long terme.
Le représentant de l’IE, qui se rend dans la capitale Port-au-Prince du 18 au 25 octobre, doit rencontrer les dirigeant(e)s des affiliés de l’IE et envisager avec ces derniers/ères l’élaboration d’un « plan d’action collectif post-Matthew », qui sera communiqué à l’IE et à ses organisations partenaires.
CNEH: des régions entières risquent d’être rayées de la carte
« C’est une véritable catastrophe pour les enseignantes et enseignants et les étudiantes et étudiants des zones sinistrées », a déclaré Magalie Georges, la Secrétaire générale de la Confédération Nationale des Éducateurs d’Haïti (CNEH).
Des régions entières risquent d’être rayées de la carte et sont menacées par la famine, la soif ou encore le choléra, a-t-elle alerté, ajoutant que lorsqu’elle se rend en voiture dans les zones sinistrées, elle est souvent bouleversée par le chaos ambiant, qui la pousse à s’arrêter à chaque fois. Pourtant, cette situation ne l’empêche pas de persévérer. « Nous devons répondre aux besoins urgents de nos membres, aider les éducatrices et éducateurs à se reloger, et permettre aux écoles de continuer à fonctionner afin de terminer l’année scolaire. »
UNNOEH: les enseignant(e)s font face à une situation épouvantable dans les régions sinistrées
Le Secrétaire général de l’Union Nationale des Normaliens/Normaliennes et Educateurs/Educatrices d’Haïti (UNNOEH), Georges Wilbert Franck, a confirmé la crainte de voir s’installer une épidémie de choléra – déjà 300 décès depuis le passage de Matthew – ainsi que la situation dramatique dans laquelle se trouvent les éducateurs/trices haïtien(ne)s. Par ailleurs, « le système éducatif haïtien ne pourra se remettre sur pied sans l’aide du gouvernement et des partenaires internationaux », a-t-il prévenu.
Il a également fait savoir que son syndicat de l’éducation était prêt à collaborer sans réserve avec le représentant de l’IE afin d’élaborer un plan d’action.
Les éducateurs/trices vivant dans les cinq régions les plus durement touchées n’ont plus de toit, et font face à une pénurie de vêtements et de matériel pédagogique, a-t-il déploré. La moitié des 400 écoles que compte Jérémie, la capitale du département de Grand’Anse, se sont effondrées, a-t-il expliqué. Celles qui tiennent encore debout et qui n’ont pas été trop sévèrement frappées font désormais office d’abris de fortune pour les Haïtien(ne)s qui se retrouvent sans logement.