Les syndicats de l’éducation américains ont manifesté leur vive inquiétude après l’annonce de Donald Trump, le candidat républicain à l’élection présidentielle, de son intention de réduire le budget de l’éducation de 20 milliards de dollars.
A quelques semaines seulement de l’appel aux urnes, les affiliés américains de l’Internationale de l’Education (IE) – l’ American Federation of Teachers(AFT) et la National Education Association(NEA) – estiment tous deux que la proposition du candidat républicain Donald Trump d’amputer le budget de l’éducation de 20 milliards de dollars entraînera des conséquences désastreuses.
AFT: des millions d’enfants pénalisés par cette coupe drastique
Selon l’AFT, cette coupe budgétaire pourrait:
• délester jusqu’à 56.000 écoles publiques de leurs ressources, mettant ainsi en péril l’éducation de près de 21 millions d’enfants;
• mettre un terme aux financements prévus par le Titre I – des financements accordés aux écoles et aux circonscriptions scolaires présentant un taux élevé d’étudiant(e)s issu(e)s de familles à faible revenu – et amputer de cinq milliards de dollars les fonds utilisés pour financer d’autres ressources essentielles, pénalisant ainsi potentiellement plus de huit millions d’étudiant(e)s de l’enseignement supérieur dépendant des « Pell Grants » (des subventions du gouvernement fédéral allouées aux étudiant(e)s qui en ont besoin pour payer leurs études), cinq millions de personnes apprenant l’anglais dans des écoles publiques, et des millions d’autres;
• supprimer 12,7 milliards de dollars sur lesquels comptent cinq millions d’étudiant(e)s en situation de handicap afin de financer leur éducation;
• entraîner la suppression de 300.000 postes d’enseignant(e)s, condamnant ainsi des millions d’étudiant(e)s à fréquenter des classes plus nombreuses, au sein desquelles ils recevraient un accompagnement plus limité.
Dans une lettre ouverte, Randi Weingarten, la Présidente de l’AFT, déclare que le projet de Trump consacrerait près de 30 pour cent du budget fédéral de l’éducation aux chèques-éducation pour établissements privés. Il s’agit, selon elle, d’une décision particulièrement inquiétante dans la mesure où des études ont démontré que ce système de chèques-éducation s’avérait inefficace et n’apportait rien ni aux étudiant(e)s qui en bénéficient, ni aux étudiant(e)s des écoles publiques qui voient leurs établissements dépourvus de précieux financements.
« Les écoles privées n’appliquent pas toutes les lois fédérales en matière de droits civils, ne respectent pas les mécanismes de protection des libertés religieuses prévus par la Constitution américaine, et ne répondent pas aux mêmes normes de responsabilité que les écoles publiques, notamment celles prévues par le Titre IX, la loi sur l’éducation des personnes en situation de handicap et la loi sur l’enseignement primaire et secondaire – que le Congrès vient tout juste d’adopter une nouvelle fois en 2016 », souligne-t-elle.
NEA: une proposition qui vient dépouiller les écoles publiques au profit des écoles privées
La NEA rejoint le point de vue critique de l’AFT sur le projet politique du candidat républicain. « Donald Trump ne peut pas sérieusement prétendre vouloir faire ce qu’il y a de mieux pour nos élèves. Il n’a aucune idée de ce qui fonctionne », a déclaré Lily Eskelsen García, la Présidente de la NEA. « Sa politique miracle ne permet en rien d’aider les étudiants les plus vulnérables, et ne tient pas compte de l’inégalité des chances flagrante. Par contre, elle siphonnera les financements accordés aux écoles publiques au profit des écoles privées. Quoi que l’on en dise, les chèques-éducation privent nos écoles publiques de fonds dans l’unique but de financer les écoles privées aux frais du contribuable, sans égard – ou presque – pour nos étudiants. »