Les syndicats d’enseignants des Amériques font campagne en faveur du « Oui » avant le référendum crucial qui mettra fin à plus de cinquante ans de guerre en Colombie.
L’accord de paix entre le gouvernement colombien et les FARC, récemment signé par le Président Santos et les responsables du groupe armé, fera l’objet d’un référendum national le 2 octobre 2016.
Dans ce contexte décisif, la FECODE, l’affilié colombien de l’Internationale de l’Education (IE), favorable à l’accord de paix, a lancé une campagne nationale en faveur du « Oui », intitulée « FECODE dice SI a la Paz ». Le syndicat défend également un programme faisant des écoles de Colombie des « territoires de paix »: une étape cruciale pour garantir une paix durable, la démocratie et le développement du pays.
Le 5 septembre, les membres de la FECODE venant de tout le pays se sont rassemblés à Bogota à l’occasion du lancement de la campagne. Des syndicats de l’éducation de toute l’Amérique latine les ont rejoints en signe de soutien à l’accord de paix. Le Secrétaire général de l’IE, Fred van Leeuwen, participait également à cet événement. Il a salué la mémoire des plus de 1.000 enseignant(e)s qui ont perdu la vie au cours de ce conflit qui dure depuis plus d’un demi-siècle.
« Dès lors que l’accord de paix aura été approuvé par le peuple colombien, la profession enseignante et le système scolaire public joueront un rôle déterminant dans la mise en œuvre de l’accord et la construction d’une société pacifique et démocratique », a-t-il déclaré.
Il a souligné l’importance de l’autonomisation des enseignant(e)s et du renforcement du système scolaire public. Dans les zones rurales en particulier, les conditions sont si terribles que plus de 3.000 écoles doivent encore fonctionner sans avoir accès à l’électricité et encore moins aux nouvelles technologies.
Hugo Yaski, Président de la région latino-américaine de l’IE, a annoncé qu’au cours de la dernière semaine de septembre, les affiliés à l’IE de tout le continent mobiliseraient les participant(e)s de leur pays en faveur du « oui » pour le vote du 2 octobre. Il a rappelé aux participant(e)s que les syndicats de l’éducation en Amérique latine avaient joué un rôle considérable en aidant de nombreux/euses enseignant(e)s colombiens à échapper à une mort certaine. « Nos peuples ont besoin de la paix pour construire la justice sociale, pour construire la distribution des richesses, pour faire de ce riche continent un continent juste », a-t-il souligné.
Une délégation de l’IE a également rencontré le 5 septembre le Président Santos, lequel a assuré aux responsables de la FECODE et aux représentants de l’IE que son gouvernement donnerait la priorité absolue aux investissements en faveur des enfants et de l’amélioration de l’accessibilité et de la qualité de l’enseignement public.