La Présidente de l’Internationale de l’Education, Susan Hopgood, s’est jointe à un groupe d’experts de haut niveau afin de débattre des questions de genre, d’éducation et de financement lors de la 60e session de la Commission sur la condition de la femme de l’ONU.
Le 16 mars dernier, l’Internationale de l’Education (IE) a organisé, conjointement avec l’ Initiative des Nations Unies pour l’éducation des filles(UNGEI), la mission permanente de la Norvège auprès de l’ONU, et la Commission internationale sur le financement des opportunités éducatives mondiales, un événement en marge de la 60e session de la Commission sur la condition de la femme de l’ONU (CSW60). L’allocution d’ouverture a été prononcée par Alice Albright, Présidente-Directrice générale du Partenariat mondial pour l’éducation, qui a donné le ton de la table ronde en affirmant: « Les Objectifs de développement durable (ODD) dépendent d’une éducation de qualité, nous ne pourrons les réaliser sans une éducation de qualité. L’enjeu est de taille, et il n’y a pas de plan B »
Yannick Glemarec, Directeur exécutif adjoint aux politiques et programmes d’ONU Femmes, a animé la table ronde autour d’une série de questions liées au mandat de la Commission internationale sur le financement des opportunités éducatives mondiales. Cette commission est organisée par la Première ministre de la Norvège, Erna Solberg, en collaboration avec la Présidente du Chili, Michelle Bachelet, le Président de l’Indonésie, Joko Widodo, le Président du Malawi, Peter Mutharika, et la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova. Présidée par l’Envoyé spécial des Nations Unies pour l’Education mondiale, Gordon Brown, elle a été lancée en automne 2015, à la suite du Sommet d’Oslo sur l’éducation pour le développement, avec pour mandat de redynamiser et de renforcer le financement de l’éducation mondiale et d’identifier des moyens plus efficaces et mieux coordonnés d’utiliser les sources existantes et nouvelles de financement, afin de veiller à ce que l’ODD 4 relatif à l’éducation soit atteint pour 2030.
La Commission est composée d’éminent(e)s dirigeant(e)s dans le domaine de l’éducation, notamment de cinq anciens président(e)s et Premiers ministres et de trois lauréat(e)s du prix Nobel. Teopista Birungi Mayanja, ancienne coprésidente du Comité de la promotion des femmes de l’IE, Secrétaire générale fondatrice de l’ Uganda National Teachers Union et actuelle Directrice adjointe des services d’éducation des autorités locales de la capitale ougandaise Kampala, est l’une des membres de la Commission.
Au cours de la table ronde, les cinq intervenant(e)s (la Présidente de l’IE, Susan Hopgood, la Secrétaire d’Etat du ministère des Affaires étrangères de Norvège, Tone Skogen, la Directrice générale adjointe de l’UNICEF, Geeta Rao Rupta, le Directeur de la Commission internationale sur le financement des opportunités éducatives mondiales, Justin van Fleet, et la Présidente du Fonds Malala, Meighan Stone) sont parvenus à un large consensus sur trois points essentiels:
· Premièrement, que cela fait 30 ans que nous plaidons en faveur de l’éducation des filles, comme l’a clairement exprimé Geeta Rao Gupta: « Nous entendons le bon discours, la rhétorique ne manque pas, mais il s’agit de traduire ce discours en action en une mise en œuvre effective, et c’est là que le bât blesse. »
· Deuxièmement, les nombreuses raisons justifiant le manque d’action ou d’investissements dans l’éducation des filles reflètent souvent, d’après la Secrétaire d’Etat Tone Skogen, « le faible statut des femmes et des filles dans la société, ce qui souligne la nécessité de mettre un terme aux normes sociales dépassées qui empêchent les femmes de participer pleinement à la société. »
· Enfin, les intervenant(e)s ont convenu qu’en définitive, la volonté politique constitue un facteur déterminant, qui va permettre de faire réellement évoluer la situation de l’éducation des filles au cours des 15 prochaines années. C’est notamment ce qu’a affirmé la Présidente de l’IE, Susan Hopgood, en déclarant que « au bout du compte, le financement, dont tout le monde reconnaît la nécessité, repose entièrement sur cette volonté politique. Nous ne pouvons l’ignorer et imaginer que la réponse viendra d’ailleurs. La réponse se trouve en fait entre les mains des gouvernements. »
Hopgood a également souligné la nécessité que le financement de l’éducation incombe principalement aux Etats. A cet égard, elle a fait référence à l’ODD 4 relatif à l’éducation qui prône une éducation universelle et gratuite, et a précisé que « le financement doit passer par le soutien aux gouvernements pour leur permettre de financer l’éducation, en particulier par le renforcement de leur base imposable et par la lutte contre la corruption à tous les niveaux. L’éducation ne peut pas suivre un 'but lucratif'. La recherche du profit ne peut en aucun cas dicter ce que l’on doit enseigner, comment nous devons l’enseigner et comment l’évaluer, ni la façon dont nos écoles doivent être organisées. Dans un tel monde, nous n’aurions aucune possibilité d’atteindre l’Objectif 4 d’ici 2030. »