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Internationale de l'Education
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Pour la Journée internationale de la femme, mettons à l’honneur le militantisme des femmes et les progrès accomplis au sein des syndicats de l’éducation

Publié 8 mars 2016 Mis à jour 8 mars 2016
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Dans sa déclaration officielle à l’occasion de la Journée internationale de la femme, le Secrétaire général de l’Internationale de l'Education, Fred van Leeuwen, célèbre fièrement « la prestigieuse histoire du militantisme des femmes au sein des syndicats ».

Van Leeuwen souligne que la présence et la participation des femmes dans les syndicats continuent d’alimenter la contribution du monde syndical à l’autonomisation économique des femmes, ainsi qu’à la lutte pour l’égalité des genres au sein de l’éducation, dans le cas spécifique des syndicats de l’éducation. Il ajoute que les structures de femmes et les politiques relatives à l’égalité des genres mises en place par les syndicats constituent le moteur de telles avancées, un constat également partagé par les femmes syndicalistes qui participent depuis de longues années aux réseaux régionaux de femmes.

La déclaration est disponible ici.

Dans le cadre d’une récente évaluation des activités accomplies par le Réseau des travailleuses de l’éducation d’Amérique latine de l’Internationale de l'Education (IE) au cours de ces dix dernières années, les membres du Réseau ont présenté de manière convaincante l’impact structurel et éducatif considérable de ce Réseau sur leurs syndicats, mais également sur leur vie privée et professionnelle.

Initier le changement au sein même du syndicat Roxana Rogalski a expliqué que son syndicat (CTERA, Argentine) prenait le Réseau de femmes très au sérieux et le considérait comme une structure politique, pas seulement comme une entité en charge du « travail des femmes ». En effet, le Réseau est reconnu comme une structure pédagogique et politique dotée d’une stratégie clairement définie pour s’assurer de la réalisation des droits. « Le Réseau des travailleuses de l’éducation d’Amérique latine de l’IE nous a permis de nous autonomiser en vue de susciter un réel changement, au sein même du syndicat. Les structures de notre syndicat reconnaissent que le Réseau n’est  pas “une simple affaire de femmes”, mais bien une entité politique, ancrée dans un cadre syndical et pédagogique, permettant de promouvoir les droits », a-t-elle déclaré. « Notre Réseau est également soutenu par la Confédération, non seulement au niveau national, mais aussi dans le contexte de la coopération Sud-Sud avec les autres pays d’Amérique latine. » Une autre participante à ce réseau, María Paula Giglio (CONADU, Argentine), a confié que l’un des changements majeurs qu’elle a remarqué dans son syndicat, et qui est selon elle le fruit des actions menées par le Réseau de femmes, est l’amendement des clauses relatives au congé de maternité dans l’accord de négociation collective. La durée du congé de maternité a ainsi été allongée et étendue aux hommes. En outre, la possibilité de prendre un congé pour s’occuper d’un parent âgé a été intégrée à cet accord. Même s’il s’agit de victoires importantes, Giglio reconnaît que les syndicats peuvent encore travailler à l’amélioration de certains domaines: « L’un des plus grands changements que j’ai pu vivre au sein de mon syndicat, c’est l’amendement de la convention collective pour y intégrer la dimension de genre. La durée du congé de maternité et d’adoption a été allongée. En outre, les pères ou les mères travaillant dans une même université ont maintenant la possibilité de l’échanger. Le congé pour s’occuper d’un parent âgé a également été étendu. Toutes ces avancées sont le fruit du travail accompli par le Réseau de femmes. » […] « Un long chemin reste toutefois encore à parcourir. Les licenciements pour faits de violence fondée sur le genre n’existent toujours pas, alors que l’on sait qu’ils sont dissimulés dans de nombreux cas, par exemple par des licenciements pour troubles psychiatriques. » […] « Mais pour nous, ce changement fut le premier de tous les changements passés et à venir. Ce fut une véritable porte ouverte pour parvenir à ce que, toutes ensemble, nous puissions gagner en visibilité, sensibiliser les autres et aborder les problématiques syndicales selon une perspective de genre. »

Le privé est politique Au Salvador, Rosa Alba Calderón (ANDES) a partagé un moment de « révélation » qu’elle a vécu alors qu’elle participait à un atelier de renforcement des capacités, organisé par le Réseau de femmes. Elle a ainsi expliqué qu’après avoir participé à un atelier consacré à la pédagogie non fondée sur le genre et à l’égalité des genres, elle a véritablement pris conscience des pratiques pédagogiques discriminatoires qu’elle appliquait inconsciemment. Pour Calderón, l’engagement au sein du Réseau de femmes a entraîné une prise de conscience personnelle, qui a eu de plus larges conséquences politiques et professionnelles: « Avant de participer aux ateliers de formation du Réseau, autour des thèmes de la pédagogie non fondée sur le genre et de l’égalité des genres, j’appliquais moi-même, sans le savoir, des pratiques pédagogiques discriminatoires. Une fois que je me suis détachée de ces pratiques et de ces paradigmes, mes pratiques éducatives ont gagné en efficacité et se sont révélées plus inclusives, et ont ainsi contribué à instaurer un espace de coexistence harmonieuse et de confiance dans la classe. » […] « Ainsi, le Réseau est un agent de transformation de l’éducation au travers de l’équité et de l’égalité des genres. » A un niveau encore plus personnel, Carmen Rosa Espada Avendaño ( Federación de maestros urbanos de Tarabuco, Bolivie) a raconté la force et la meilleure confiance en elle qu’elle a pu acquérir en rejoignant le Réseau:  « Le Réseau de travailleuses de l’éducation d’Amérique latine a fortement influé sur mon développement personnel. En effet, j’ai pu apprendre à croire en moi, à ne pas baisser les bras pour réaliser mes rêves, à prendre des décisions réfléchies pour réaliser mes objectifs, à avoir confiance en ce que je fais, et à savoir qu’à force de persévérance, rien n’est impossible. » Les expériences partagées par ces femmes syndicalistes lors de l’évaluation du Réseau régional de femmes d’Amérique latine offrent de précieux témoignages qui prouvent qu’il est possible d’initier de profonds changements en accordant une attention particulière à l’égalité des genres, et ce, non seulement au sein des syndicats, mais également dans le domaine de l’éducation et dans la vie quotidienne des femmes.