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Internationale de l'Education
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Amérique latine: égalité des droits dans le monde du travail

Publié 3 décembre 2015 Mis à jour 7 décembre 2015
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Le Réseau des travailleuses de l’éducation d’Amérique latine de l’Internationale de l’Education a réuni plus de 250 participant(e)s provenant de 15 pays, à l’occasion de la 3e Rencontre régionale pour un mouvement pédagogique, qui s’est tenue à San José (Costa Rica), les 30 novembre et 1er décembre derniers.

Marquant le dixième anniversaire de ce Réseau des femmes, cette réunion régionale souhaitait approfondir la visée et les objectifs du Réseau au regard de la stratégie de renforcement syndical, discuter de la capacité des syndicats à influencer les politiques publiques et éducatives afin de promouvoir l’égalité, et enfin analyser les défis et les stratégies du Réseau pour les années à venir.

Dans la lignée du travail accompli par le Réseau depuis la dernière rencontre, qui s’était tenue en 2013 à Recife, au Brésil, les discussions au Costa Rica se sont notamment concentrées sur les thèmes de la double journée de travail, de l’écart de rémunération, des droits reproductifs et du droit des femmes dans la prise de décisions, mais aussi de l’éducation laïque, de l’identité de genre et l’éducation sexuelle, ainsi que sur les résultats des processus électoraux et leur impact sur les politiques publiques dans la région.

Lutte contre la violence fondée sur le genre

Alejandra Mora, ministre de la Condition de la femme au Costa Rica, a assisté à la cérémonie d’ouverture de cet événement. L’ANDE et la SEC, les affiliés costaricains de l’IE qui accueillaient cet événement, ont prononcé le discours de bienvenue, avant de céder la parole aux organisations coopérantes, à savoir l’UEN (Norvège), la NEA (Etats-Unis) et Lärarförbundet (Suède).

« Les conventions culturelles ne peuvent aucunement venir justifier ni excuser la violence fondée sur le genre», a déclaré le Vice-président de l’IE Roberto Franklin de Leão, membre de la CNTE (Brésil). « La lutte pour un monde meilleur en Amérique latine doit composer avec un défi de taille: une société machiste, où les préjugés sont tenaces. Pour poursuivre notre combat en faveur d’une éducation de qualité pour tous, ainsi que d’un état laïque, la gent masculine doit bien comprendre qu’un monde digne est un monde dans lequel les femmes et les hommes sont considérés sur un même pied d’égalité. »

Et Roberto Franklin de Leão de conclure: « Pour réussir à s’en sortir, le rôle de la femme doit être reconnu. Pour ce faire, il convient de changer de perspective et d’opérer les changements nécessaires. Aucune politique ne peut être élaborée sans le point de vue des femmes. Le Réseau des femmes entend contribuer à promouvoir la participation politique des femmes au sein même de nos syndicats. »

Ciska Raventós, sociologue et chercheuse au sein de l’Institut d’études sociales(IIS) de l’Université du Costa Rica, et Silvia Mesa, membre du Centre de recherche et d’études sur la femme(CIEM), ont pris la parole dans le cadre de la séance intitulée « Etat de droit et participation politique des femmes en Amérique centrale». A cette occasion, six syndicalistes spécialisé(e)s dans les problématiques liées au genre en Amérique centrale ont également partagé leurs expériences et évalué l’impact de cette question dans la sphère publique. Les intervenant(e)s se sont accordé(e)s sur le fait que le principal outil permettant de sensibiliser aux politiques liées au genre, c’est la formation.

Défis à relever

La réunion régionale du Réseau des femmes s’est ouverte hier, lundi, pour se conclure aujourd’hui, mardi, par une présentation des résultats d’une évaluation menée par UBORA et portant sur le travail accompli par le Réseau au cours de ces dix dernières années.

Des débats de groupe ont été proposés autour de différents thèmes, notamment les défis rencontrés par le Réseau au regard de la structure régionale et nationale (structure, méthodologies et financement de réunions), les méthodologies de formation, la coopération Sud-Sud, ou encore les défis rencontrés par le Réseau au regard de la stratégie syndicale (intégration et/ou approfondissement de thématiques, alliances et coordination).

Les résultats de ces évaluations, qui ont notamment pu compter sur l’expertise de Gabriela Bonilla, conseillère de l’IEAL, mettent en lumière certaines avancées, mais également certains reculs. « Il existe des syndicats qui ne comptent aucune femme aux postes de direction. Nous devons renverser cette situation. L’égalité des femmes commence au sein même de nos organisations. Il convient d’intégrer de façon concrète la participation égale des femmes aux postes de direction des organisations syndicales, afin d’opérer le changement visé par le Plan d’action mondial pour l’égalité des genres de l’IE (GEAP) », a souligné Fátima da Silva, Vice-présidente de l’IEAL.