Alors que la situation périlleuse que connaissent les réfugié(e)s perdure, l’agence des Nations unies pour les réfugiés s’est adressée à l’Internationale de l’Education afin de collaborer pour faire en sorte que tous les enfants déplacés puissent exercer leur droit à l’éducation.
Le Bureau exécutif de l’Internationale de l’Education (IE) a renforcé son engagement de faire en sorte que tous les enfants réfugiés jouissent de leur droit à une éducation durant la session spéciale du 18 novembre, consacrée à la crise des réfugié(e)s.
« Qu’est-ce que cela signifie pour un enfant de sept ans de ne pas aller à l’école ? », s’interrogeait Ita Sheehy, du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés(HCR), lors de son allocution devant le Bureau exécutif. « S’entendre dire que l’on pue, que l’on est sale. C’est aussi simple que cela. »
Sur la base d’un seul exemple, Sheehy, qui est conseillère principale à la division de la protection internationale du HCR, a illustré l’un des nombreux défis éducatifs que rencontrent les millions d’enfants déplacés à la suite d’un conflit violent.
Faits et chiffres concernant l’éducation des réfugié(e)s
• Seulement 1 enfant réfugié sur 2 est scolarisé dans l’enseignement primaire.
• 1 adolescent(e) réfugié(e) sur 4 poursuit des études secondaires.
• 1 pour cent des jeunes réfugiés est inscrit dans l’enseignement supérieur.
La nécessité d’apprendre une nouvelle langue et de s’adapter après peut-être des années où ils n’ont pas été scolarisés, est l’une des difficultés que rencontrent les enfants et leur famille qui ont fui leur maison en Syrie et en Irak, pour ne citer que deux exemples. Il existe également d’autres sujets de préoccupation sur lesquels le HCR voudrait coopérer plus étroitement avec l’IE, notamment le renforcement des liens avec les syndicats de l’éducation.
51 pour cent de réfugié(e)s ont moins de 18 ans
Une autre grande préoccupation est la situation des enseignant(e)s non qualifié(e)s ou sous-qualifi(e)és qui donnent cours aux enfants dans les camps de réfugiés. L’IE et le HCR souhaitent, ensemble, faire en sorte que les enseignant(e)s soient correctement formé(e)s pour dispenser aux enfants un enseignement primaire de qualité.
L’allocution de Sheehy intervient alors que l’IE cherche activement comment apporter son aide pour soutenir et former les enseignant(e)s qui s’occupent des réfugié(e)s et les enseignant(e)s dans les pays de destination.
La crise des réfugié(e)s en Méditerranée
• 820.318 arrivées par mer en 2015
• 6.000 arrivées par jour par voie maritime en Grèce
• 85 pour cent d’arrivées en provenance des 10 pays produisant le plus de réfugié(e)s
• 20 pour cent sont des enfants
Huda Khoury, coordinatrice régionale du bureau sous-régional de l’IE pour les pays arabes, a mis l’accent sur le Liban, qui a accueilli plus de deux millions de réfugié(e)s syrien(ne)s, dont 450.000 sont des enfants en âge scolaire qui sont entrés dans le système éducatif.
Cette vague majeure de nouveaux élèves est quasiment le double des 275.000 enfants libanais déjà scolarisés. Cette situation a conduit le corps enseignant à accepter de faire des doubles postes afin de prendre en charge les classes plus nombreuses. Khoury a déclaré que cette augmentation pèse sur un système public manquant déjà de ressources.
Le soutien à une formation accrue des enseignant(e)s a été répercuté par la Vice-présidente de l’IE et Présidente du syndicat d’enseignants allemand, le GEW, Marlis Tepe. Elle a déclaré que le GEW est déterminé à mieux former ses enseignant(e)s pour travailler avec les enfants réfugiés et migrants. « Chaque enfant réfugié arrivant en Allemagne n’attendra pas » pour bénéficier d’une éducation de qualité, a-t-elle affirmé.
Personnes déplacées dans le monde
• 59,5 millions de personnes déplacées de force est le nombre le plus élevé de personnes concernées actuellement enregistré
• 14,4 millions de réfugiés (HCR)
• 38,2 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays
• 3,5 millions d’apatrides. L’estimation officieuse s’établit à 10 millions de personnes.
Une résolution relative à l’éducation et les personnes déplacées, adoptée lors du Congrès mondial de l’IE en juillet dernier, décidait de continuer de soutenir les efforts des organisations membres pour éduquer les enfants réfugiés, de maintenir la pression sur les gouvernements pour qu’ils mettent à disposition les ressources financières qui s’imposent et de travailler aux côtés de son partenaire, le HCR.
Le Bureau exécutif de l’IE, lors de sa 47e réunion du 16 au 19 novembre à Bruxelles, en Belgique, a aussi débattu un document de réflexion sur « Réaliser le droit à l'éducation des réfugiés et des enfants migrants et de leurs familles ».