L'IE a publié sa déclaration marquant la Journée internationale de la femme (JMF)) 2014 le 8 mars. les affiliés de l'IE sont encouragés à utiliser cette déclaration dans leurs propres communications relatives à la JMF et en lien avec la campagne mondiale de l'IE « Uni(e)s pour une éducation de qualité ».
C’est à l’aube du XXe siècle que les mouvements syndicaux d’Amérique du Nord et d’Europe ont commencé à célébrer la Journée internationale de la femme, un événement qui rassemble chaque année aussi bien les mouvements des femmes que les organisations syndicales.
Pour les affiliés de l’Internationale de l’Education (IE) – la fédération syndicale mondiale représentant quelque 30 millions d’enseignant(e)s et autres employé(e)s de l’éducation répartis à travers 400 organisations, dans 171 pays et territoires du monde entier –, cette journée joue un rôle majeur dans leur lutte en faveur des changements dont chaque société a besoin pour réaliser l’égalité des genres, ainsi que pour garantir et promouvoir les droits des femmes.
L’éducation ne constitue pas uniquement un bien public et un droit humain. Elle permet de réaliser tous les autres droits et d’autonomiser les filles et les femmes. Cependant, le manque d’engagement politique, le sous-financement de l’éducation ou encore les conséquences des inégalités viennent priver nombre d’entre elles du droit à l’éducation. A la croisée du genre et d’autres identités sociales (telles que l’origine ethnique, la religion, les croyances, la race, le statut économique, l’orientation sexuelle, l’âge ou encore le handicap), les groupes de filles ou de femmes les plus marginalisés sont également ceux qui ont le moins de chances d’accéder à une éducation de qualité.
S’unir pour une éducation de qualité
Dans de nombreux pays du monde, la qualité de l’éducation actuelle est menacée. C’est pourquoi les affiliés de l’IE concentrent leurs efforts sur la mobilisation à l’échelle nationale comme internationale, afin d’exhorter les gouvernements et les décideurs politiques à agir pour améliorer la qualité de l’éducation et veiller à cequ’elle soit gratuite et accessible à tous.
L’actuelle campagne mondiale de l’IE, Uni(e)s pour l’éducation de qualité, vise à garantir que l’éducation dequalité pour tous figure au rang des priorités de toutes les stratégies pour un avenir durable, pacifique etprospère. Pour l’IE, l’éducation de qualité repose sur trois principes fondamentaux : un enseignement dequalité, des outils de qualité pour l’enseignement et l’apprentissage, et des environnements pédagogiquesde qualité.
Une éducation de qualité dote tout un chacun des compétences essentielles et nécessaires pour s’impliqueret réussir au niveau local comme mondial. En outre, le Rapport mondial de suivi (RMS) 2013 de l’UNESCO adémontré que l’éducation contribue activement au développement humain, durable et démocratique de lasociété.
L’éducation, un droit permettant de réaliser l’égalité des genres et les droits des femmes
L’accès à une éducation de qualité gratuite est particulièrement important pour les filles et les femmes et ce, non seulement car l’éducation favorise la réalisation des autres droits humains, mais également car la réussite scolaire des femmes peut avoir un impact direct sur leur famille comme sur la société dans son ensemble.
L’éducation reçue par les parents – tant en termes de quantité que de qualité – est étroitement liée aux performances scolaires de leurs enfants. En outre, si une mère reçoit une éducation, son enfant aura souvent bien plus de chances de réussir dans la vie, car elle contribue à l’amélioration de l’éducation pour la génération suivante. Une femme instruite est mieux placée pour négocier au sein de sa famille ainsi qu’avec son mari, ce qui lui permet de garantir davantage de ressources à ses enfants (UNFPA, 2013). Une étude a récemment démontré qu’une femme instruite participera également davantage à la prise de décisions au sein du foyer qu’une femme n’ayant pas reçu d’éducation.
Les femmes et les filles instruites comprennent l’importance des soins de santé: 2,1 millions d’enfants de moins de cinq ans ont eu la vie sauve grâce aux progrès de l’éducation des filles entre 1990 et 2009 (RMS 2013). Si chaque femme avait accès à l’enseignement primaire et secondaire, on estime que 3,9 millions de vies supplémentaires pourraient ainsi être sauvées.
Bien que nous reconnaissions le potentiel sans égal de l’éducation en tant que droit habilitant, nous sommes tout à fait conscients, en tant que communauté mondiale d’enseignant(e)s et d’employé(e)s de l’éducation qui côtoient les élèves dans les salles de classe au quotidien, que l’accès à l’éducation peut être exploité pour renforcer les inégalités de genre et bafouer les droits des femmes et des filles. Au sein de sociétés frappées par des manifestations extrêmes d’inégalité des genres, et dans lesquelles le rôle de la femme se cantonne à la reproduction, les filles ont uniquement le droit d’aller à l’école dans le but de devenir de meilleures épouses et de meilleures mères. C’est pourquoi le droit à l’éducation doit être défini et appliqué de la façon la plus large possible – au-delà de l’alphabétisation – afin d’élargir les possibilités des filles et des femmes de gagner leur vie sans devoir se contenter d’un salaire dérisoire ou d’un emploi précaire et temporaire en marge du marché du travail.
Davantage d’enseignantes à la tête des syndicats de l’éducation
Les affiliés de l’IE ne s’unissent pas uniquement en faveur d’une éducation de qualité pour tous, nous sommes également déterminés à nous pencher sur les questions liées à l’égalité des genres, aux droits des femmes ou encore à l’autonomisation des femmes au sein même de nos syndicats et structures organisationnelles.
La seconde Conférence mondiale des femmes de l’IE, qui se tiendra à Dublin, en République d’Irlande, du 7 au 9 avril 2014, sera organisée autour du thème « Les femmes au sein des syndicats et de l’éducation: des paroles aux actes ».
Cette conférence abordera des thèmes majeurs liés à la syndicalisation et au leadership des femmes au sein des syndicats de l’éducation, à la participation des femmes et des filles à une éducation de qualité, ainsi qu’à la réussite de leurs études. Les participant(e)s à la conférence se pencheront ensuite sur quatre sujets que les affiliés de l’IE ont qualifié d’essentiels à la réalisation des droits des femmes et des filles au sein de l’éducation comme des syndicats et organisations d’enseignants.
1. Le leadership des femmes au sein des syndicats de l’éducation n’est pas encore pleinement devenu réalité. Il est donc grand temps de passer des paroles aux actes: les affiliés de l’IE souhaitent intensifier leurs efforts afin d’accueillir davantage d’enseignantes au sein des syndicats et d’accroître le nombre de femmes à la tête de leurs syndicats et organisations.
2. « L’éducation change la vie »: c’est ce que démontrent une fois de plus les statistiques du nouveau RMS de l’UNESCO. Cependant, pour que les résultats de cette transformation perdurent, l’éducation de qualité doit se détacher de tout élément susceptible d’être source de confusion, de discrimination ou de stéréotype sur la base du genre, de l’origine ethnique, de la religion, de la croyance, de la race, du statut économique, de l’orientation sexuelle, de l’âge, du handicap ou de toute autre identité ou statut social. Les affiliés de l’IE entendent redoubler d’efforts afin d’éradiquer toute discrimination et tout stéréotype des programmes éducatifs.
3. La violence à l’encontre des enseignant(e)s et des élèves devient de plus en plus visible tant à l’école qu’en dehors et ce, aux quatre coins du monde. En tant que syndicats et organisations d’enseignants, les affiliés de l’IE souhaitent prendre les devants en vue de déployer tous les efforts nécessaires, à l’échelle internationale, nationale et locale, pour veiller à ce que les établissements scolaires soient des havres de paix, pour les enseignant(e)s comme pour les élèves.
4. Une éducation de qualité implique une éducation accessible à tous: aux filles et aux garçons, aux groupes minoritaires et aux groupes majoritaires, aux pauvres et aux riches. Les affiliés de l’IE appellent le monde entier à s’unir en faveur d’une éducation de qualité et à veiller à ce que l’égalité demeure au cœur de l’agenda pour l’éducation de qualité, qui sera adopté dans le cadre du programme de développement durable pour l’après 2015.