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Internationale de l'Education
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Les syndicats de l’éducation agissent pour mettre fin à la violence contre les femmes

Publié 12 décembre 2012 Mis à jour 14 décembre 2012
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Aux côtés de ses affiliés et d’autres organisations internationales, l’IE a participé à la campagne « 16 jours d’activisme contre la violence faite aux femmes », du 25 novembre au 10 décembre 2012. Tous ont appelé à mettre fin à la violence fondée sur le genre et ils ont demandé aux gouvernements d’empêcher la violence et de protéger les femmes et les filles face à de tels actes.

A l’échelle mondiale, les Etats Membres des Nations Unies (ONU) ont adopté le tout premier projet de résolution appelant à mettre fin aux mutilations génitales féminines, qui sera examiné par l’Assemblée Générale des Nations Unies en décembre 2012. La résolution appelle l’Assemblée de l'ONU à déclarer le 6 février « Journée internationale de la tolérance zéro pour la mutilation génitale féminine ».

Le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon considère qu’il s’agit d’une étape historique pour la protection de millions de filles et de femmes. « Je me réjouis de l’adoption prochaine par l’Assemblée de cette résolution, qui marque une avancée majeure pour la protection des femmes et des filles (...) et pour mettre fin à l’impunité dont jouissent les auteurs de ces actes », a-t-il déclaré.

L’action à l’échelle européenne

En Europe, à quelques semaines de la Journée internationale des Nations Unies pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes célébrée le 25 novembre, les eurodéputés ont témoigné leur soutien à la Déclaration du Parlement européen (PE) appelant l’Union Européenne (UE) à ratifier la Convention du Conseil de l’Europe sur la violence faite aux femmes le 20 décembre.

Johanna Nelles, Chef de l’unité Violence à l’égard des femmes et violence domestique du Conseil de l’Europe, a exposé cinq motifs pour lesquels l’UE devrait ratifier cette Convention:

  • L’UE doit se servir du cadre de mesures existant pour combattre la violence à l’égard des femmes; la Convention du Conseil de l’Europe est un instrument complet qui propose des normes adéquates.
  • Cette ratification bénéficie déjà d’un soutien politique, il s’agit de le convertir en action. La déclaration écrite donne de la visibilité à ce soutien politique.
  • L’UE dispose d’une base légale pour ratifier la Convention, dès lors qu’elle a déjà ratifié 11 instruments du Conseil de l’Europe, ainsi que la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées.
  • Le PE a indiqué que la violence faite aux femmes était un domaine nécessitant un cadre politique ; récemment, des résolutions du PE ont appelé des mesures qui sont proposées dans la Convention.
  • Enfin, en ratifiant la Convention, l’UE va adresser un puissant message politique afin de redoubler d’efforts pour mettre un terme à la violence à l’égard des femmes, et asseoir son rôle de chef de file dans ce domaine.

Les affiliés de l’IE au Royaume-Uni (NASWUT, NUT et UCU) et d’autres organisations ont participé à la 9ème édition de la manifestation London Reclaim the Night afin de mettre un terme à la violence faite aux femmes. Celle-ci a eu lieu le 24 novembre en célébration de la Journée internationale des Nations Unies pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

« Imaginez l’avenir — imaginez  une ville qui, au gré des allées et venues quotidiennes, célèbre les femmes plutôt qu’elle ne les exploite, une ville où les rues soient non seulement sûres mais aussi agréables, des havres de sécurité et de plaisir, où les femmes et les hommes, les genres et les générations connaissent le respect. Tel est l’avenir auquel nous aspirons. C’est la raison pour laquelle il est important de rejoindre le mouvement Reclaim the Night, » a déclaré l’un des organisateurs.

Une femme sur quatre au moins est victime de violence familiale dans sa vie; chaque année, au Royaume-Uni, quelque 400.000 femmes sont abusées sexuellement et 80.000 sont violées ( British Crime Survey 2010/11).

Une réunion en Afrique

En Afrique, dans le cadre de la campagne « 16 jours d’activisme contre la violence faite aux femmes », la Fédération Nationale des Enseignants du Congo(FENECO-UNTC), un des affiliés de l’IE en République démocratique du Congo (RDC), a organisé une réunion pour les enseignantes et les éducatrices sociales le 8 décembre à Kinshasa.

Les 85 participant(e)s ont débattu du risque accru de harcèlement sexuel ou de viol auquel sont exposées de nombreuses femmes en RDC, en raison du déséquilibre des pouvoirs sur le lieu de travail et des conditions de travail précaires. Il s’ensuit un risque accru de contracter le VIH.

Les participant(e)s ont souligné le fait que les syndicats, et plus particulièrement les syndicalistes femmes, avaient un rôle déterminant à jouer sur la question de la violence faite aux filles dans les établissements scolaires ainsi que lors du trajet entre leur domicile et l’école. Pour cela, il est envisageable de procéder à l’échange de bonnes pratiques et de chercher des solutions et des stratégies afin de contrer la violence faite aux femmes et établir et consolider la paix.

« Pour faciliter l’accès des filles et de chacun à l’éducation, la FENECO-UNTC a toujours défendu une éducation gratuite et s’est opposée à la marchandisation de l’éducation, » a déclaré Augustin Tumba Nzuji, Secrétaire général de la FENECO-UNTC.

Il a ajouté que le Rapport quadriennal de l’IE (2011) sur la situation des femmes dans les syndicats, l’éducation et la société montrait que même si l’égalité des genres était consacrée par la loi dans la quasi totalité des pays, la législation n’était hélas souvent pas appliquée, ou du moins pas convenablement.

Ce rapport indique que la majorité des membres des syndicats dans la plupart des régions sont des femmes, alors que celles-ci sont sous-représentées dans la direction des organisations syndicales. Plus on monte dans les instances décisionnelles, plus faible est le pourcentage de femmes.

Tumba Nzuji a souligné que les femmes représentaient 45 pour cent des membres du Comité exécutif de son syndicat. Il a également fait savoir aux participantes que le prochain séminaire annuel de la FENECO-UNTC, programmé du 27 au 29 décembre 2012, serait une formidable occasion pour approfondir l’« intégration des questions liées au genre » dans les organes décisionnels du syndicat.

IE - Le milieu de l’éducation: un lieu sûr pour les filles

Le Secrétaire général de l’IE Fred van Leeuwen a fait observer que l’IE encourageait toutes les initiatives et les actions de lutte contre la violence et la discrimination à l’égard des filles et des femmes. « L’IE rejette catégoriquement les situations de discrimination et de violence que connaissent les filles et les femmes dans le monde entier », a-t-il déclaré.

« Nous estimons que le milieu de l’éducation doit être considéré comme un lieu sûr pour qu’elles puissent accéder à l’établissement scolaire et y rester sans crainte, et garantir une éducation publique, de qualité pour tous et pour toutes. »

Il a noté que les progrès réalisés en matière de scolarisation des filles et des garçons étaient lents, comme en atteste le Rapport mondial de suivi sur l’Education pour tous de l’UNESCO, qui précise que 54 pour cent des 61 millions d’enfants non scolarisés sont des filles, et qu’une femme sur quatre ne sait pas lire ou écrire.

Van Leeuwen s’est à nouveau dit convaincu que seule l’intégration de politiques de genre transversales à tous les domaines et niveaux de l’éducation permettrait de progresser réellement vers l’éradication de tous les types de discrimination, vers l’élimination de la violence basée sur le genre et vers des quotas plus équitables pour les filles et les garçons, ainsi que pour les travailleurs/euses de l’éducation.

Les syndicats mondiaux et la 57ème session de la CSW en 2013

L’élimination et la prévention de toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles seront intégrées comme questions prioritaires à l’ordre du jour de la prochaine session de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies (CSW) en mars 2013. L’IE et les syndicats mondiaux unissent leurs forces dans une démarche de plaidoyer et une déclaration conjointe  - « Les syndicats déclarent : PAS DE COMPROMIS en matière de DROITS DES FEMMES, TOLERANCE ZERO pour la VIOLENCE contre les femmes et les filles » - a été soumise aux Nations Unies (lien). Les organisations affiliées à l’IE sont invitées à participer et à suivre la délégation de l’IE dans le cadre de la 57ème session de la CSW, de même qu’à faire entendre leur voix à cette occasion en utilisant le blog syndical commun en 2013 : http://unioncsw.world-psi.org/