Lors de la Conférence mondiale des femmes de l'IE, les participant(e)s à l'atelier «Protection de la maternité et avantages sociaux» ont pu partager leurs inquiétudes relatives au manque de protection de la maternité et à la réduction des avantages sociaux pour les femmes dans le monde entier.
Les délégué(e)s présent(e)s lors de cet atelier ont affirmé qu'une maternité saine commençait en premier lieu par le droit des femmes de recevoir une éducation à la sexualité, des informations adéquates sur leur corps et, surtout, par le droit de choisir si elles souhaitent devenir mère ou non, et quand. Ils ont exposé la situation dans leur propre pays et ont souligné combien il était important que les sociétés reconnaissent le droit à l'information et à l'éducation en matière de sexualité, particulièrement pour les petites filles.
La protection de la maternité implique la défense des droits fondamentaux des travailleuses, et notamment du droit à un travail décent avec un salaire décent, ainsi qu'un accès garanti aux soins de santé durant la grossesse, lors de la naissance, ainsi que pendant un certain temps après l'accouchement. La protection de la maternité implique également une transformation sociale, redéfinissant les responsabilités familiales, afin que les pères puissent également s'occuper de leurs enfants.
Nancy Kerr, de notre affilié au Canada, a abordé la mise en place de dispositions relatives à la maternité dans l'emploi des enseignantes, et la façon dont ces avantages ont souvent été obtenus au terme de campagnes acharnées allant parfois jusqu'à des actions en justice. Virginia Albert Poyotte, Coordinatrice régionale de l'IE pour les Caraïbes, a insisté sur le fait qu'en dépit d'une lutte difficile, des progrès ont été réalisés grâce aux efforts collectifs des femmes.
Les participant(e)s à cet atelier ont pu remarquer que seuls l'Australie, le Canada et la Suède avaient fait état d'une protection complète de la maternité et d'avantages parentaux, à la fois pour les enseignants et les enseignantes. D'autres pays n'ont pas ratifié la Convention n°183 de l'OIT sur la protection de la maternité, adoptée en 2000. A ce jour, cette Convention a été ratifiée uniquement par 18 pays. En Amérique latine, par exemple, seuls 8 pays, à savoir le Brésil, la Bolivie, le Chili, Cuba, l'Equateur, le Guatemala, l'Uruguay et le Venezuela, ont ratifié cette norme internationale.
Les participant(e)s ont néanmoins reconnu que, même dans les pays où la Convention n'avait pas été ratifiée, les syndicats faisaient progresser les questions liées à la maternité et aux avantages sociaux pour leurs membres, par le biais de campagnes et d'accords de négociation collective. Les syndicats ont mis en place des campagnes publiques visant à promouvoir de tels avantages.
Milagros Ogalinda, des Philippines, a souligné les étapes concrètes devant être franchies par les syndicats en vue de persuader leurs gouvernements à ratifier la Convention de l'OIT. Les participant(e)s ont également mis en lumière le rôle fondamental joué par les réseaux de l'IE, qui soutiennent les syndicats par leur plaidoyer en matière de protection de la maternité et de ses avantages.
En conclusion, les participant(e)s ont convenu que ces questions devaient être approfondies par le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes, par le biais de la Plate-forme d'action de Pékin, lors de la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement, et via l'OIT et autres accords et déclarations mettant l'accent sur la discrimination à l'encontre des femmes, aux quatre coins du monde.