L’Internationale de l’Éducation et toute la communauté syndicale mondiale de l’éducation sont attristés par le décès, le 6 décembre, de Lee Dong-Jin (68 ans), éminent syndicaliste de l'éducation, ancien dirigeant du Korean Teachers and Education Workers' Union (KTU) et ancien membre du Bureau exécutif de l'Internationale de l’Éducation.
KTU : une vie de dévouement
« Je suis profondément choqué d’apprendre sa disparition », a déclaré le directeur international du KTU, Hyunsu Hwang. « Lee Dong-Jin, mon prédécesseur, a consacré sa vie au mouvement syndical des enseignants en Corée. En 2015, il a pris sa retraite et a cessé d’enseigner, puis s’est installé dans une petite ville située dans le sud de la Corée. Il avait hâte de commencer sa nouvelle vie d’agriculteur d'une petite exploitation biologique après avoir pris sa retraite. » Lee est mort tragiquement dans un accident lié à la ferme.
Il a consacré sa vie entière à l’histoire du KTU et du mouvement ouvrier coréen, a ajouté Hyunsu Hwang. « Lorsque le KTU a été créé en 1989, le gouvernement militaire en a immédiatement fait une organisation illégale. Cette année-là, Lee a été emprisonné pour avoir formé les sections locales du KTU. Plus de 1.500 enseignants ont été licenciés au simple motif qu’ils avaient adhéré au syndicat des enseignants. »
Après une lutte acharnée et inlassable pour la légalisation du KTU pendant 10 ans, le KTU a été légalisé en 1999.
Un défenseur indéfectible à l’échelle mondiale
Pendant cette période, Lee s’est efforcé d’informer la communauté éducative internationale sur la terrible situation à laquelle les enseignant·e·s coréen·ne·s étaient confronté·e·s, notamment par l’intermédiaire de l’Internationale de l’Éducation.
En 1998, par exemple, il a été invité par l’ Australian Education Union(AEU) à prononcer un discours sur les enseignant·e·s coréen·ne·s et leur statut à l'occasion de la conférence fédérale annuelle de l’AEU à Melbourne.
L'action qu'il a menée sans relâche a réussi à attirer l’attention de la communauté internationale sur la situation critique des enseignant·e·s en Corée, à faire pression sur le gouvernement sud-coréen et à contribuer à son élection en tant que membre du Bureau exécutif de l’Internationale de l’Éducation lors du 2e Congrès mondial de l’Internationale de l’Éducation à Washington D.C. en 1998.
Son élection a fait la fierté des membres du KTU qui luttent contre de graves atteintes aux droits syndicaux des enseignant·e·s, « car notre lutte pour ces droits a été reconnue à l’échelle international », a rappelé Hwang.
Internationale de l’Éducation : un militant au cœur du mouvement syndical des enseignant·e·s en Corée
La Présidente de l’Internationale de l’Éducation, Susan Hopgood, a déclaré que Lee « était un incroyable combattant pour les membres du KTU et leur droit à avoir un syndicat légalement reconnu », et a déploré « la nouvelle si tragique » de sa mort.
Lee Dong-Jin a été « un maître dans l’art d’obtenir le soutien des syndicats internationaux pour le KTU et de s’appuyer sur ce soutien international dans le cadre de sa campagne nationale », a-t-elle déclaré. Il a consacré sa vie non seulement au mouvement syndical des enseignant·e·s coréen·ne·s, mais aussi à la campagne pour la réforme du système éducatif coréen, a-t-elle ajouté.
« Un grand syndicaliste, une personne vraiment formidable et je suis honorée de dire, un ami très cher. J'ai de si bons souvenirs de lui, comme le soir où il est venu dîner chez moi avec ma famille. Nous nous souviendrons de lui et il nous manquera beaucoup », a conclu Hopgood.
Lee laisse dans le deuil sa femme et ses deux fils. L’Internationale de l’Éducation exprime ses sincères condoléances à ses proches, ses amis et sa communauté.