Lors de sa 56e réunion, qui s’est tenue en ligne le 27 octobre, le Bureau exécutif de l’Internationale de l’Éducation a adopté une résolution afin de soutenir l’enseignement de la liberté d’expression et de parole et de l’esprit critique, des éléments qui font des élèves des citoyen·ne·s actif·ive·s. La résolution a été adoptée à la suite de l’assassinat atroce du professeur français d’histoire et géographie, Samuel Paty, le 16 octobre dernier, pour avoir exercé cette responsabilité éducative vitale.
Après avoir réaffirmé que « les enseignant·e·s doivent disposer de l'autonomie professionnelle, de la liberté académique et du droit de choisir les méthodes et le matériel d'enseignement et d'apprentissage définissant ainsi, par un processus démocratique, les critères de qualité de leur travail », la résolution décide :
- « d’apporter son soutien total aux affiliés français, et à l’ensemble des personnels de l’éducation dans le monde qui subissent des actes de violence dirigés contre l’éducation comme moteur d’émancipation démocratique ;
- d’appeler les ministres de l’Éducation du monde entier à prendre des mesures concrètes pour protéger et soutenir les personnels d’éducation, ce qui passe par une formation initiale et continue renforcée, par des dispositifs favorisant la solidarité de la communauté éducative, par des mécanismes de recensement et de traitement rapide des menaces et violences à tous les niveaux du système éducatif ;
- d’appeler les États à promouvoir le vivre ensemble et à prendre des mesures fortes pour réduire les inégalités sociales, le chômage et la pauvreté, qui nourrissent le désespoir et constituent un terreau fertile pour la violence et le fanatisme ;
- d’appeler les organisations membres à intégrer encore plus fortement à leurs activités et revendications nationales et régionales les questions de liberté pédagogique des enseignant·e·s, de développement de l’esprit critique comme objectif fondamental du cursus scolaire ;
- de demander à l’Internationale de l’Éducation de permettre aux affiliés d’accéder aux recherches et analyses sur les questions d’esprit critique et de liberté de parole et d’échanger des bonnes pratiques ».
En présentant la résolution, le Secrétaire général David Edwards a évoqué la vague de solidarité internationale manifestée par les organisations membres et d’autres avec les affiliés français de l’Internationale de l’Éducation. Il a souligné qu’en cette période sombre, cette atrocité force tous ceux et toutes celles qui se préoccupent des droits et de la démocratie à réfléchir au rôle crucial des enseignant·e·s dans la défense de l’esprit critique, de la liberté d’expression, de la science, de la vérité, d’une vision ouverte de l’éducation et dans la promotion de la démocratie.
D’autres membres du Bureau exécutif ont insisté sur la priorité de défendre les enseignant·e·s et le rôle de la profession, ainsi que la démocratie qui est en danger dans de trop nombreux pays. L’Internationale de l’Éducation étudiera comment recueillir et diffuser des informations sur ces questions vitales, poursuivre la discussion et prendre d’autres mesures.
La publication sur le blog de David Edwards, intitulée « La profession enseignante : la lumière qui éclaire les ténèbres », peut également être consultée ici.