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Canada: les syndicats préoccupés par la réforme prévue de la gouvernance universitaire

Publié 19 février 2018 Mis à jour 26 février 2018
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Les syndicats de l’enseignement s’opposent au projet de loi d’intérêt privé n° 234 qui appelle des changements en profondeur dans le système de gouvernance de l’Université de Montréal, menaçant les libertés académiques et la gouvernance collégiale, et conduisant à une détérioration des conditions de travail.

ACPPU: défendre la liberté académique et la gouvernance collégiale

L’ACPPU défend la liberté académique et la gouvernance collégiale devant l’Assemblée nationale du Québec

L’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU) s’est présentée le 8 février aujourd’hui devant la Commission de la culture et de l’éducation de l’Assemblée nationale du Québec afin de faire valoir son opposition au projet de loi d’intérêt privé n° 234, qui appelle des changements en profondeur qui menaceraient la gouvernance de l’Université de Montréal.

« Sous le prétexte de moderniser sa Charte, la direction de l’Université de Montréal suggère rien de moins que de mettre fin à la collégialité dans son institution en plus de changer radicalement les conditions de travail des professeurs sans passer par la négociation », a fait valoir le président sortant de l’ACPPU Robin Vose.

Selon l’ACPPU, le Projet de loi 234 présente trois dangers :

•    Atteinte aux libertés académiques;

•    Affaiblissement de la gouvernance collégiale; et

•    Modification des conditions de travail en dehors de la négociation régulière avec le corps syndical.

« La dernière refonte de la Charte de l’Université de Montréal remonte à 50 ans. Une fois adoptée, la nouvelle Charte pourrait donc demeurer figée pour très longtemps. Il s’agit d’un document fondamental qui ne peut être modifié rapidement, d’où l’importance de prendre le temps qu’il faut pour bien évaluer les impacts de changements aussi fondamentaux », a conclu Vose.

FQPPU: le projet de loi n° 234 laisse en plan des dossiers cruciaux pour le développement du système universitaire québécois

Au moment où reprend l’étude détaillée par la Commission de la culture et de l’éducation du projet de loi n° 234 modifiant la Charte de l’Université de Montréal, les membres de la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU), réunis le 9 février en Conseil fédéral, ont unanimement adopté une déclaration demandant au gouvernement du Québec de le retirer.

Les membres de la FQPPU s’inquiètent vivement de constater que la ministre de l’Enseignement supérieur investit autant de temps et d’énergie en faveur d’un projet de loi privé. D’autant plus qu’elle laisse actuellement en plan des dossiers cruciaux pour le développement du système universitaire québécois. Par exemple, un Conseil des universités devait être mis sur pied à l’automne 2017, mais le dossier traine en longueur. La Ministre de l’Enseignement supérieur du Québec Hélène David s’était également engagée à encadrer la rémunération des hauts dirigeants universitaires à partir de l’automne 2016, mais cela semble désormais pratiquement relégué aux oubliettes.

« L’heure est grave », a estimé Jean-Marie Lafortune, président de la FQPPU. « En donnant suite aux ambitions démesurées de la direction de l’Université de Montréal, la Ministre David risque d’exacerber la situation actuelle, qualifiée par le sociologue émérite Guy Rocher de pire crise qu’il ait connue à l’Université de Montréal depuis le début de sa carrière. Elle continue ainsi de prêter flanc à la critique, dans un contexte où on lui reproche déjà d’accorder un traitement privilégié à certaines universités au détriment des autres. »