Le 7e Congrès mondial de l’Internationale de l’Éducation (IE), réuni à Ottawa, au Canada, du 21 au 26 juillet 2015:
Reconnaît que:
1. Conséquences de la surexploitation de la planète par le capitalisme néolibéral, les humains doivent faire face à des problèmes environnementaux majeurs et inédits de dimension globale (changement climatique, anthropisation, urbanisation, effondrement de la biodiversité, pollution des écosystèmes marins et continentaux, désertification, stérilisation des sols et risque d’effondrement de la productivité agricole, surexploitation des ressources en eau, émergence de pathogènes, épidémies, etc.).
2. Le système néolibéral entrave (i) la participation des citoyen(ne)s et des travailleurs/euses, y compris des scientifiques, aux décisions relatives aux grands enjeux de société, en particulier ceux de durabilité globale, et (ii) oriente la recherche scientifique vers des intérêts à court terme qui ne sont pas ceux de la durabilité globale.
3. Dans certains pays, les chercheurs/euses ont l’interdiction de faire part de leur expertise sur des sujets environnementaux qui pourraient remettre en cause les décisions politiques que soutient le système néo-libéral (exploitation des gaz de schiste, changement climatique, agro-business, toxicité des contaminants émergents, etc.).
4. L’IE affirme que la contribution de la recherche publique à la résolution de la crise environnementale est indispensable. Cependant, orienter la recherche dans des directions censées résoudre la crise économique et environnementale créée par le néolibéralisme, sans remettre en question ce système économique, ne peut générer que les mêmes conséquences que celles déjà produites. C’est pourquoi l’IE soutient les orientations suivantes.
5. Les États doivent favoriser les coopérations et les collaborations internationales entre les institutions de recherche des différentes communautés scientifiques.
6. Afin de contribuer aux réponses indispensables aux problèmes environnementaux, économiques et sociaux, la recherche doit bénéficier de programmes publics qui accordent une pleine liberté aux chercheurs/euses et qui reposent sur des coopérations internationales associant l’ensemble des pays et des organisations syndicales ou citoyennes, et bénéficiant de financements publics à la hauteur des enjeux.
7. Les scientifiques et leurs organisations syndicales doivent interagir avec les organisations syndicales des travailleurs/euses, comme celles des citoyen(ne)s, de tous les pays, afin d’imposer aux gouvernements des politiques durables en matière de climat, d’écosystèmes, d’urbanisation, d’alimentation, d’eau, d’énergie, de santé, d’économie et d’emplois.