La nomination de la nouvelle Secrétaire d’Etat à l’Education a immédiatement suscité l’inquiétude des syndicats de l’éducation américains, qui craignent que cette dernière remette systématiquement en cause l’ensemble des avancées obtenues.
Les deux affiliés américains de l’Internationale de l'Education (IE), l’ American Federation of Teachers(AFT) et la National Education Association(NEA), ont fait part de leur profonde inquiétude au regard de la nomination de Betsy DeVos à la tête du Département de l'Education.
Une partisane des chèques-éducation
Au cours des dernières années, DeVos, milliardaire et militante conservatrice originaire du Michigan, s’est démarquée par sa volonté de saper le paysage de l’éducation dans de nombreux Etats, révèlent les médias. Elle a investi des millions de dollars dans les programmes de chèques-éducation, qui affectent l’argent du contribuable au financement des écoles privées et confessionnelles.
D’après les analystes, DeVos s’apprête à imposer à l’ensemble du pays sa préférence pour les chèques-éducation. Ce changement de cap serait conforme à la promesse faite par le futur gouvernement de développer « le choix de l'école » – et notamment les chèques-éducation et les écoles à charte.
La réaction des syndicats ne s’est pas fait attendre
D'après la Présidente de la NEA, Lily Eskelsen Garcia, les actions de DeVos n'ont eu d'autres effets que de dégrader l’enseignement public. « Depuis toujours, elle soutient les intérêts des entreprises afin de privatiser et de déprofessionnaliser l’enseignement public, mais aussi de privilégier des solutions toutes faites. »
Randi Weingarten, la Présidente de l’AFT, a quant à elle affirmé « qu’en nommant Madame DeVos, le prochain gouvernement marquait sa volonté de mettre en œuvre une politique éducative fondée sur la privatisation, le définancement et l'anéantissement de l’enseignement public américain ».
Cette nomination enterre la promesse d'offrir à chaque enfant la possibilité de bénéficier d'un enseignement public de qualité, a-t-elle poursuivi. « Les nombreux étudiants qui en ont encore l'occasion n'auront bientôt plus cette chance. Voilà le résultat de 25 années de privatisation: on sert les intérêts d'une minorité, et de nombreux étudiants doivent à présent fréquenter des écoles qui ont subi des années d’austérité et de désinvestissement. »
L’AFT et la NEA sont unanimes: la nomination de DeVos acte l’incapacité de la future administration à reconnaître les méthodes qui fonctionnent le mieux pour les étudiant(e)s, les parents, les éducateurs/trices et les communautés.