Avec une jeune démocratie en toile de fond, la Fédération des Enseignants du Myanmar continue à développer ses capacités dans tout le pays avec l’aide de l’Internationale de l’Education et l’expérience de ses affiliés un an après sa création.
Créer un syndicat d’enseignants en commençant de zéro n’est pas une tâche facile, mais, de surcroit, dans le contexte d’une démocratie encore jeune, les enjeux peuvent paraître redoutables. Malgré la réalité à laquelle est confrontée la Myanmar Teachers Federation(MTF) un an après le Congrès fondateur, ses dirigeant(e)s demeurent déterminé(e)s à aller de l’avant imperturbablement.
Après avoir recruté une base de 5.000 membres qui représente environ 3 à 4 pour cent des enseignant(e)s du pays, la MTF travaille en étroite collaboration avec le Consortium de soutien de l’Internationale de l’Education (IE) afin que le Myanmar établisse un plan d’action pour atteindre la prochaine étape. Les partenaires du Consortium, l’ Australian Education Union, le Japan Teachers’ Union, l’ Utdanningsforbundet Norway, le Lärarförbundet de Suède et le Danish Union of Teachers ont contribué à divers projets au cours de l’année dernière.
Lors de la réunion du Comité régional Asie-Pacifique de l’IE qui s’est tenue à Yangon du 27 au 28 septembre, le Consortium, dirigé par Susan Hopgood, Présidente de l’IE, et Fred van Leeuwen, Secrétaire général de l’IE, ont organisé diverses activités, notamment un atelier pour aider la MTF à développer ses activités organisationnelles.
Le Comité a eu l’occasion d’entendre le Professeur Sai Khaing Myo Tun, Président du MTF et Professeur invité au Departement of Development Studies(études de développement) à l’Université de Vienne, sur les dernières actualisations concernant le travail qu’a effectué le syndicat en vue de modifier la législation controversée sur l’éducation nationale
Considérée comme une loi fortement centralisée contenant des dispositions qui mettent en exergue les responsabilités des enseignant(e)s plutôt que leurs droits, la MTF a été invitée par le nouveau gouvernement, dirigé par Aung Syu Kyi du parti de la Ligue nationale pour la démocratie, à participer à un dialogue ouvert avec le Ministère de l’Education. Les pourparlers ont eu lieu après que la MTF, ainsi que des militant(e)s étudiant(e)s, aient organisé un nombre de manifestations revendiquant des modifications de la loi.
Les enseignant(e) s’organisent
Kaing Zhar de la Confederation of Trade Unions Myanmar(CTUM) a confirmé qu’un(e) organisateur/trice dédié(e) à la syndicalisation des enseignant(e)s a été désigné(e) après avoir effectué une étude d’ensemble des activités de l’organisation. La CTUM a formé des syndicats au niveau de base et municipaux avec succès en vue d’inscrire les syndicats d’enseignants qui ont été créés, sous le nom d’Education Federation of Myanmar( EFM) d’ici la fin de 2016.
Cependant, bien que les efforts d’organisation syndicale commencent à porter leurs fruits, des problèmes subsistent. La MTF et la CTUM-EFM sont confrontées à des obstacles similaires en termes d’organisation syndicale, notamment lorsqu’il s’agit d’obtenir un nombre minimum de 30 enseignant(e)s pour former une organisation syndicale de base dans les écoles. En outre, le manque d’expérience des fonctionnaires en charge du travail qui gèrent le processus d’inscription et les questions relatives au travail, ne fait qu’exacerber un processus déjà difficile. C’est pour cela que l’IE et les partenaires du Consortium s’engagent pleinement à poursuivre leurs travaux, y compris des projets de coopération au développement pour les deux organisations qu’ils appuieront financièrement et qui devraient être développés au début de 2017.