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Internationale de l'Education
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Les syndicats européens luttent contre les accords économiques et les conséquences de la crise sur l'éducation

Publié 16 octobre 2014 Mis à jour 28 octobre 2014
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Les accords économiques de l'Union européenne, la crise économique et financière et ses retombées sur l'éducation – tels étaient les thèmes phares qui résidaient au cœur des priorités d'une cinquantaine de syndicalistes européens de l'éducation, réunis à Bruxelles afin de s'attaquer aux problèmes qui affectent le continent.

Faisant écho à l'adoption d'une déclaration sur la protection des investissements dans les accords de l'Union européenne (UE) par le Comité syndical européen de l'éducation (CSEE), la protection des investissements figurait parmi les priorités du programme des réunions qui se sont tenues les 13 et 14 octobre. Le CSEE représente la région européenne de l'Internationale de l'Education (IE). Il tiendra sa Conférence régionale spéciale les 26-27 novembre à Vienne, en Autriche.

Dans cette déclaration, le CSEE a fait part de ses profondes préoccupations « au regard des nouvelles règles en matière de protection des investissements proposées par la Commission européenne pour les futurs accords d'investissements européens ». Le CSEE a en outre précisé que « l'objectif visant à intégrer le mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et Etats (RDIE) aux accords européens de libre-échange l'inquiétait tout particulièrement ».

Le secteur de l'éducation doit demeurer hors de portée du TTIP

Le mécanisme RDIE fait partie des négociations du Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP) entre les Etats-Unis et l'Europe. Le CSEE a rappelé, notamment lors de l'évènement phare de la campagne Uni(e)s pour l'éducation, organisé à Bruxelles le 22 septembre, que les services d'éducation ne devaient pas être intégrés aux domaines de compétences du TTIP.

Le CSEE estime également que le mécanisme défectueux que représente le RDIE infirme et restreint le droit de réglementer. En outre, ce processus ne garantit pas un niveau de protection équitable pour les investisseurs étrangers et nationaux.

« Il existe déjà des alternatives au mécanisme RDIE », a déclaré Louise Høj Larsen, Chargée de programme du CSEE. Et d'ajouter: « Par exemple, les mécanismes interétatiques de règlement des litiges, utilisés dans le cadre des négociations de l'Organisation mondiale du commerce, permettraient d'assurer le rôle crucial des gouvernements dans la détermination et la protection de l'intérêt public ».

Le plan d'action du CSEE au regard de la gouvernance économique européenne

Agnes Roman, Coordinatrice du CSEE pour la politique d'éducation et de formation, a rédigé un rapport sur les priorités de l'Italie, de la Lettonie et du Luxembourg en matière d'éducation et de formation, lorsque ces pays prendront respectivement la Présidence de l'UE entre juillet 2014 et décembre 2015.

Ces pays visent principalement: à sortir définitivement de la crise économique et financière, à relancer la croissance européenne, à créer des emplois et à lutter contre la pauvreté et l'exclusion grâce à l'amélioration de la mobilité, au dialogue social, à la création d'emplois de qualité, aux réformes du marché du travail, et aux investissements dans l'éducation et la formation professionnelle afin de remédier au problème du chômage des jeunes.

Le CSEE relance notamment les débats politiques qui influencent l'éducation et la formation dans le cadre de la stratégie Europe 2020, a déclaré Roman.

En outre, elle met en lumière le plan d'action du CSEE au regard de la gouvernance économique européenne, adopté le 11 septembre par le bureau du CSEE, qui garantira une plus grande participation du CSEE dans le processus de gouvernance économique européenne dans le cadre du semestre européen, à savoir le cycle annuel de coordination des politiques économiques au sein de la Commission européenne établi en 2010.

« Le Bureau estime que le processus du semestre européen, notamment les Recommandations par pays, est primordial, car il exerce une influence considérable sur les réformes et les programmes nationaux en matière d'éducation et de formation », a annoncé la Coordinatrice du CSEE. « En vue de renforcer le rôle et la visibilité des syndicats au cours du processus du semestre européen, le Bureau admet qu'il est nécessaire d'établir/d'améliorer la coordination et le flux d'informations à différents niveaux, notamment en passant par la sensibilisation, le retour d'information national et la coopération sur les actions nationale. »

Des orientations pratiques en matière d'égalité des genres

A l'échelle internationale, l'égalité des genres dans le secteur de l'éducation – comme de la société dans son ensemble – a été frappée par la crise économique et financière, conséquence qui a été soulignée dans une enquête menée par le CSEE auprès des affiliés, a déclaré Susan Flocken, Coordinatrice du CSEE, responsable de la coordination politique interne et de la santé et la sécurité au travail.

Flocken a présenté les orientations pratiques du CSEE, destinées aux syndicats d'enseignants, au regard de la mise en œuvre et du renforcement des actions syndicales en matière d'égalité des genres en période d'austérité, qui ont ensuite été adoptées par le Comité du CSEE. Ces lignes directrices s'appuient sur différentes activités, telles que l'enquête et le séminaire en ligne des syndicats d'enseignants, dans lesquels les organisations membres du CSEE se sont fortement investies. En résumé, elles expliquent aux syndicats d'enseignants basés en Europe et à leurs enseignant(e)s et travailleurs/euses de l'éducation comment mettre en place et renforcer les actions syndicales en matière d'égalité des genres en temps de récession économique.

« Il est nécessaire d'investir en continu dans l'éducation, et à tous les niveaux, afin de veiller à ce que l'éducation de haute qualité, ainsi que l'équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée, deviennent des conditions préalables à l'égalité des genres au sein des établissements scolaires, de la profession enseignante et des syndicats d'enseignants », a souligné Flocken.

Le plafond de verre

L'enquête en ligne a permis au CSEE et à ses organisations membres de comparer les données recueillies entre 2009 et 2014 et d'analyser les développements (connexes à la crise) qui se sont opérés au sein des syndicats d'enseignants. L'enquête démontre que les femmes sont toujours sous-représentées à tous les niveaux de la direction des organisations membres du CSEE, en particulier au sein des plus hautes instances décisionnelles. Les résultats ont également révélé que la plupart des syndicats d'enseignants considèrent que la crise économique et les mesures d'austérité ont entraîné des retombées en matière de genre.

Sur une période de cinq ans, le pourcentage de femmes présentes parmi les délégué(e)s des plus hautes instances décisionnelles des organisations membres du CSEE a diminué, même si le taux de femmes syndicalistes a augmenté dans l'ensemble. Cependant, dans les comités de gestion et de direction, les femmes sont davantage représentées en 2014, une augmentation qui traduit l'investissement plus marqué des syndicats en matière d'égalité des genres. En réalité, le personnel en charge des questions d'égalité a toujours été, et demeure encore, majoritairement féminin.