Le 9 novembre dernier, la Confederación de Trabajadores de la Educación de la República Argentina (CTERA), l’affilié argentin de l’IE, a participé à la XXIIe Marche des fiertés de la diversité sexuelle, intitulée « Une éducation sexuelle égalitaire, libre et laïque », reliant la place de Mai à la place du Congrès de Buenos Aires.
Stella Maldonado, Secrétaire générale de la CTERA et membre du Bureau exécutif de l’IE, a déclaré que les enseignant(e)s se joignent à la Marche des fiertés et à la joie afin de « célébrer l’amélioration des droits que nous connaissons à l’heure actuelle et d’appeler à la mise en œuvre effective de l’éducation complète à la sexualité. En tant qu’enseignantes et enseignants, nous voulons une éducation libre de toute discrimination au sein des écoles ». Stella Maldonado a également fait valoir « l’extension des droits que suppose les lois sur l’égalité du droit au mariage et l’identité de genre ».
Martin Canevaro, Président de 100% diversidad y derechos(100 % de diversité et de droits) et organisateur de la marche, a tenu à saluer la participation de la Confederación de Trabajadores de la Educación de la República Argentina(CTERA), une organisation « reconnue par la Marche des fiertés, non seulement pour son engagement et sa défense d’une éducation publique de qualité et inclusive, mais également pour sa volonté de parvenir à une éducation publique libre de toute discrimination ».
Depuis 1992, la Marche des fiertés est organisée au mois de novembre en Argentine.
Une éducation dans la diversité pour grandir dans l’égalité
Ces dernières années, un certain nombre de droits ont pu être obtenus par le biais de lois qui constituent un exemple en termes de pluralité. Il s’agit notamment de la loi sur l’éducation complète à la sexualité (2006), à l’origine du programme national éponyme et de l’approbation des directives sur l’éducation complète à la sexualité (ESI); de la loi sur l'égalité du droit au mariage (2010), qui légalise les unions entre personnes du même genre; de la loi sur l’identité de genre (2012), permettant aux transgenres de changer de genre, de nom et de photographie dans les documents officiels; ou encore de la loi de 2013 sur la procréation médicalement assistée.
Cette année, la revendication majeure de la marche portait sur l’application effective de la loi sur l’éducation complète à la sexualité, une loi qui rencontre néanmoins des difficultés à l’heure de sa mise en œuvre effective à tous les niveaux éducatifs des secteurs public et privé, ainsi que dans toutes les provinces comme dans la ville de Buenos Aires. Par exemple, les manuels scolaires du Consejo Superior de Educación Católica(CONSUDEC), l’organe qui gouverne les collèges privés catholiques, ne reconnaissent pas l’existence de l'égalité du droit au mariage en Argentine.
Cette marche plaidait également en faveur de l’éradication des crimes de haine; de la modification de la loi anti-discrimination; de la mise en application de la loi sur l’identité de genre dans les soins de santé; de l'abrogation des Códigos de faltas(codes des infractions); de la légalisation et de la gratuité de l'avortement; du refus de la traite des êtres humains, de la violence liée au genre, de la xénophobie, du racisme, du sexisme et de la discrimination dans les émissions de radio et télévision; ainsi que de la mise en œuvre effective de la loi sur les médias.
Différentes délégations d’associations provenant de Bolivie, du Chili, du Pérou, d’Uruguay, de Colombie et d’autres pays latino-américains ont également participé à la marche.
La lutte continue
L’Internationale de l’Education œuvre au renforcement de la capacité des syndicats à élaborer des politiques institutionnelles en matière de défense de l’éducation publique, de la diversité sexuelle et des droits humains. Le Bureau régional d’Amérique latine a ouvert un espace de discussion, afin d’identifier la façon dont le mouvement pédagogique latino-américain peut mettre l'accent sur la diversité sexuelle et les droits humains.