A l'occasion de l'assemblée générale annuelle de l'Educational Institute of Scotland (EIS), qui s'est déroulée le 9 juin dernier à Perth, en Ecosse, Fred van Leeuwen, Secrétaire général de l'IE, a reçu le titre de Docteur honoris causa de l'EIS. Une Charte accordée au syndicat par la reine Victoria, au XIXe siècle, autorise l'EIS à attribuer ce titre, que Fred van Leeuwen est le seul membre de l'IE à porter.
Le Secrétaire général de l'IE a reçu ce prix pour le travail qu'il voue depuis de nombreuses décennies au syndicalisme international ainsi qu'à la cause de l'Education pour Tous. Ce titre entend avant tout reconnaître son travail dans le domaine de l'expansion de l'IE au sein des organisations représentant les éducateurs/trices les plus reconnues au monde, ainsi que dans la promotion des projets et programmes de l'IE, tels que le projet EPT/SIDA et la construction d'écoles à Banda Aceh et au Sri Lanka après la catastrophe du tsunami.
Dans son allocution, le Secrétaire général a reconnu l'importance historique du pouvoir conféré à l'Institut de décerner ce genre de titre. Il a insisté sur le fait que ce prix permettait de rappeler le rôle fondamental joué par les organisations d'enseignants et ce, dans toute l'histoire de l'évolution de la profession enseignante et dans le respect des normes en matière d'éducation. Fred van Leeuwen a également exprimé son inquiétude face à l'ampleur de la déprofessionnalisation qui touche actuellement la profession enseignante. Pour illustrer ses dires, il a cité l'afflux d'enseignant(e)s non qualifiés, les restrictions au regard de l'autonomie des enseignant(e)s, la précarisation de la profession, la mise en place de salaires basés sur la performance, l'importance accrue de l'évaluation des enseignant(e)s, le fossé grandissant entre la rémunération des enseignant(e)s et celle des autres professions au sein de la société, la propagation rapide des tests standardisés ainsi qu'une industrie de l'éducation agressive et en croissance rapide. Le Secrétaire général de l'IE a déclaré que tous ces éléments donnaient l'impression que l'éducation était trop importante que pour être laissée à l'appréciation et au professionnalisme des enseignant(e)s. Il est essentiel que les enseignant(e)s reprennent le contrôle de leur profession et que les syndicats d'enseignants renforcent leur rôle de gardien de la profession.
M. van Leeuwen a également insisté sur le fait qu'il était important que les enseignant(e)s et leurs syndicats se serrent les coudes. Depuis la crise économique et financière, il est impératif que les syndicats travaillent tous ensemble en vue de protéger les services publics, et tout particulièrement l'éducation. Les syndicats doivent permettre de sortir de la crise, et non pas faire partie du problème. Les syndicats d'enseignants doivent convaincre les gouvernements que l'investissement dans les personnes à travers l'éducation et la formation constitue la clé de la reprise économique. A l'époque, il était fondamental que les syndicats travaillent tous ensemble en vue de diffuser ce message et ne s'engagent pas dans des raids opportunistes sur leurs membres réciproques.
Selon M. van Leeuwen, l'important est de faire passer le message selon lequel en agissant de façon unifiée, le mouvement syndical, et tout particulièrement le mouvement syndical dans le domaine de l'éducation, peut aider les élus politiques à prendre les bonnes décisions. C'est en travaillant tous ensemble que les syndicalistes pourront poursuivre leurs idéaux et façonner un meilleur avenir pour tou(te)s.