La Confédération Syndicale Internationale et la Commission Syndicale Consultative auprès de l'OCDE ont élaboré une évaluation conjointe de la réunion des Ministres de l'Emploi du G20.
Le document revient sur l’échec des dirigeants mondiaux qui n’ont pas su répondre aux demandes des syndicats et relever le défi croissant de la création d’emplois dans les années à venir.
Comme l’a déclaré Robert Harris, Consultant senior auprès de l’IE: « Le G20 de Toronto a malheureusement répondu à nos attentes –qui étaient peu ambitieuses. »
La question de l'emploi n’a pas même été traitée dans le corps de la Déclaration relative au Sommet, et a été reléguée au second plan en Annexe.
L’analyse des syndicats révèle que les gouvernements sont divisés sur la question d’accorder la priorité à la relance et à l’emploi ou, d’abord, à la réduction des déficits publics : « L’Allemagne, le Royaume-Uni et le Canada ont fait pression en faveur de ce qui équivaudrait à abandonner prématurément les mesures de stimulation économique, tandis que les États-Unis, aux côtés de certaines économies émergentes, ont appelé au soutien continu de la croissance. »
Aucun lien n’est cependant établi entre une baisse des déficits et l’application potentielle de nouvelles taxes telles que la Taxe sur les transactions financières (TTF), ou une imposition plus progressive visant à répondre à ces besoins fiscaux.
Les gouvernements du G20 étaient une fois encore divisés à cet égard : « Le fait que certains pays soient susceptibles d’instaurer un impôt ou une taxe sur les transactions financières, tandis que d’autres non, illustre encore l’échec au niveau de la coordination ». En conséquence, « il semble que le G20 n’envisage aucunement une quelconque action à l’échelle internationale eu égard à la TTF ou à tout autre impôt ».
Pour compléter le tableau, le texte suppose que des marchés du travail dérégulés permettraient d’améliorer les résultats tant sur le plan économique que sur celui de l’emploi, revenant ainsi à la panacée que représentait le programme de dérégulation du marché du travail à l'époque.
La Déclaration du Sommet du G8 à Muskoka, intitulée Reprise et renaissance montre en outre que, sur la base d’estimations de l’OCDE, « un déficit de 50 milliards de dollars apparaît en 2010 pour répondre aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en 2015 ».
Les dirigeants du G8 sont pourtant convaincus que « d’importants progrès » ont été réalisés vers la réalisation des OMD, même s’ils admettent qu’il « faut aller encore plus loin ». À cet égard, les dirigeants mondiaux tiennent à ce que cette responsabilité soit partagée avec d’autres acteurs : les actions doivent émaner « non seulement de tous gouvernements, mais aussi du secteur privé, des fondations, des organisations non gouvernementales et de la société civile ».
Quelques uns saluent néanmoins les aspects positifs qui ressortent de la déclaration, à savoir l’annulation totale de la totalité de la dette due par Haïti aux institutions financières internationales, et la réalisation très médiatisée qui découle du Sommet, l’ Initiative Muskoka, qui a vocation à accélérer la progression vers les OMD pour ce qui concerne l’amélioration de la santé maternelle et la réduction de la mortalité infantile.