Dans un appel à l'aide internationale urgente, l'Internationale de l'Education (IE) et son organisation membre en Syrie, l'Union des enseignants et enseignantes du nord-est de la Syrie (UNTES - Union of Teachers in Northeast Syria), ont exhorté les Nations Unies et l'UNICEF à prendre des mesures immédiates pour faire face à l'escalade de la crise humanitaire dans le nord de la Syrie. Cette demande intervient à la suite d'une série de violentes opérations militaires qui exposent les civils de la région à des risques de mauvais traitements et de déplacements de population.
Le 27 novembre 2024, des groupes armés, dont le groupe Hay'at Tahrir al-Sham (HTS) et des mercenaires syriens affiliés à la Turquie, ont lancé une offensive dévastatrice contre Alep et les régions avoisinantes. Le retrait sans résistance des forces de l'armée syrienne a aggravé la situation, laissant les populations locales, en particulier les civils kurdes, sans défense. Plus de 300 000 personnes à Alep et Tal Rifaat, y compris des populations déplacées d'Afrin, sont prises au piège dans la zone de conflit, et font face à de sérieux risques d'arrestations arbitraires, de mauvais traitements, sur fond de rudes conditions hivernales.
Les Forces démocratiques syriennes ont demandé l'aide de la communauté internationale pour ouvrir des corridors humanitaires, mais les efforts pour acheminer l'aide sont entravés par des groupes soutenus par la Turquie. Les organisations locales font état de graves pénuries de nourriture, de fournitures médicales et d'abris, ce qui aggrave encore la crise.
En outre, le système éducatif dans le nord de la Syrie est en train de s'effondrer. Les écoles ont été fermées, privant des milliers d'élèves et d'enseignants de leur accès à un enseignement. Le syndicat de l'éducation UNTES a souligné les répercussions de cette situation sur les enfants de la région, qui se voient privés d'opportunités d'apprentissage vitales.
Une intervention urgente est indispensable pour faire face aux urgences humanitaires et éducatives. Les organisations appellent à prendre les mesures suivantes :
- Aide humanitaire : Mise en place immédiate de couloirs humanitaires ; application des lois internationales pour prévenir les abus et la violence contre les civils, avec contrôle et rapport sur les violations des droits humains.
- Soutien à l'éducation : Reconstruction des écoles endommagées, mise en œuvre de programmes d'apprentissage alternatifs, formation et soutien psychologique des enseignantes et enseignants.
- Services psychosociaux : Renforcement des mesures de soutien en matière de santé mentale, en particulier pour les enfants victimes de traumatismes liés au conflit en cours.
Cet appel souligne l'importance pour les organisations internationales, les gouvernements, les syndicats et les communautés locales de coordonner leurs efforts pour faire face à cette crise qui s'aggrave. Il demande aux Nations Unies et à ses agences, comme l'UNICEF, de s'impliquer davantage et de faire pression sur les belligérants pour qu'ils cessent toute hostilité et qu'ils se concentrent sur la protection et le bien-être des civils.
Une action urgente de la communauté internationale est cruciale pour alléger les souffrances des personnes touchées par cette crise dévastatrice et pour rétablir la stabilité dans la région.