Ei-iE

Lutter contre la discrimination fondée sur les cheveux et les préjugés culturels dans l’éducation

Résolution du 10e Congrès mondial

Publié 2 août 2024 Mis à jour 16 octobre 2024
Abonnez-vous à nos newsletters

Le 10e Congrès mondial de l’Internationale de l’Education, réuni à Buenos Aires, Argentine, du 29 juillet au 2 août 2024, note que :

  1. la défense des droits humains et syndicaux de chaque personne dans le monde est un principe fondamental inscrit dans le droit international ;
  2. la promotion et la protection des droits humains, indépendamment de l’identité raciale, de l'origine culturelle, de la classe sociale, de la religion ou des convictions, sont un important principe adopté par l’IE et ses organisations membres ;
  3. la discrimination dans les établissements d’enseignement revêt de nombreuses formes, notamment institutionnelles et personnelles, et inclut la discrimination fondée sur les cheveux et la caste et d’autres formes de préjugés culturels ;
  4. ces formes de préjugés culturels envahissent la vie de nombreux élèves et membres du personnel enseignant dans le monde et reposent sur des perceptions et des stéréotypes erronés qui conduisent à des différences de niveau d’études, à l’exclusion sociale et à d’autres inégalités à grande échelle ;
  5. le personnel enseignant et d’autres personnels de l’éducation, en tant que figures clés des environnements éducatifs, ont un rôle capital à jouer pour favoriser l’inclusion et lutter contre la discrimination.

Le Congrès note également que :

  1. la discrimination fondée sur les cheveux et les préjugés culturels sont enracinés dans un racisme systémique et s’expriment souvent par des micro- et des macro-agressions, qui ont des effets négatifs sur l’enseignement, l’apprentissage et l’emploi ;
  2. la recherche menée par la Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante détaille la manière dont les salariés d’ascendance africaine sont censés modifier leur apparence pour « se fondre » davantage dans les normes professionnelles centrées sur les Européens ;
  3. il est important d’adopter des politiques imposant un uniforme scolaire et des codes vestimentaires pour le personnel qui ne renforcent pas les valeurs et croyances ethnocentriques et discriminatoires ;
  4. des initiatives, comme le World Afro Day qui marque une journée mondiale de célébration et de libération des cheveux africains et de l’identité africaine, sont importantes ;
  5. la discrimination fondée sur la caste touche plus de 250 millions de personnes dans le monde et a été reconnue et condamnée par les Nations Unies et les organisations membres de l’IE.

Le Congrès considère que :

  1. la discrimination fondée sur les cheveux et les préjugés culturels créent des environnements dans lesquels les élèves ne se sentent pas les bienvenus ou sont honteux de leur héritage culturel. Les élèves peuvent être victimes d’intimidation, de harcèlement, voire d’exclusion des activités sociales en raison de leur coiffure naturelle ou de pratiques culturelles. Ces attitudes discriminatoires ont entraîné des cas de suicide, entre autres effets néfastes;
  2. le mouvement syndical international a la responsabilité de lutter contre les problèmes profondément enracinés que sont la discrimination fondée sur les cheveux, les préjugés culturels et la discrimination fondée sur la caste dans l’éducation.

Le Congrès décide que le Bureau exécutif prendra des mesures pour :

  1. plaider en faveur de politiques qui promeuvent l’inclusion et le respect de diverses pratiques culturelles au sein des établissements d’enseignement, notamment des coiffures différentes, et combattre la perpétuation de la discrimination fondée sur la caste ;
  2. travailler avec des organisations pertinentes et les organisations membres afin de faire campagne contre les politiques, les attitudes et les comportements méprisants dans l’éducation ;
  3. faire campagne en faveur de l’introduction d’une sensibilisation à la compétence culturelle, à la lutte contre le racisme culturel et la discrimination fondée sur la caste dans les programmes de formation initiale et de perfectionnement professionnel continu ;
  4. collaborer avec les organisations membres afin de créer les conditions nécessaires à la mise en place d’un environnement éducatif plus inclusif et plus équitable pour tous les élèves et l’ensemble du personnel scolaire, indépendamment de leur origine culturelle, de leur caste ou de leur coiffure.