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2022 EILA Women Network Meeting
2022 EILA Women Network Meeting

Le Réseau des travailleuses de l’IEAL analyse son rôle dans la conjoncture actuelle et célèbre les luttes de ses affiliées

Publié 22 septembre 2022 Mis à jour 17 juin 2024
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Au terme de la rencontre, les participantes ont assisté à un événement politique et culturel à Praia do Pina, où des artistes et des activistes ont réaffirmé leur attachement à l’héritage de Paulo Freire.

Au terme de la rencontre, les participantes ont assisté à un événement politique et culturel à Praia do Pina, où des artistes et des activistes ont réaffirmé leur attachement à l’héritage de Paulo Freire.

La Réunion régionale du Réseau international des travailleuses de l’éducation de l’Internationale de l’Éducation pour l’Amérique latine (IEAL) a entamé sa deuxième journée de travail à Recife, au Brésil, avec la participation de nombreuses femmes de presque tous les pays de la région.

La journée du dimanche 18 septembre a débuté par la présentation des présidentes et des secrétaires générales des organisations affiliées à l’IEAL et représentées à l’événement.

Au nombre des participantes figuraient notamment Gilda Montero d'ANDE (Costa Rica), Yorgina Alvarado du SEC (Costa Rica), Elbia Pereira de la FUM-TEP (Uruguay), Aminta Rudas du MPU (Panama), Sonia Alesso de la CTERA (Argentine), de Yobana Salinas du Sindi2 (Chili), ainsi que plusieurs dirigeantes locales.

La présentation a permis d’ouvrir une réflexion sur la nécessité de mettre en œuvre des mécanismes qui garantissent des espaces pour les femmes, et sur le fait que la lutte pour l’égalité au sein des syndicats est une lutte continue, même dans les organisations où des gains ont été obtenus tels qu’une politique d’égalité de genre.

Le programme a été ponctué d’interventions politiques avec des chants tels que « En avant la lutte féministe pour l’Amérique latine » et « Oyez, oyez, Lula, Lula », représentatifs des luttes de chaque pays de la région, mais aussi de l’espoir et de l’unité qui ont marqué les deux jours de la rencontre.

Si la première journée s’est attachée à fournir aux travailleuses les outils nécessaires pour renforcer la lutte pour l’égalité au sein de leurs syndicats et sur leurs lieux de travail, la deuxième journée a permis une réflexion sur la conjoncture actuelle dans la région, à partir d’interventions de syndicalistes des différentes organisations participantes.

Parmi celles-ci, Sandra Hernandez, du syndicat Colprosumah (Honduras), a évoqué les inégalités et la violence dont les femmes ont historiquement souffert dans son pays.

« Notre pays est un pays multiethnique où les femmes représentent 51 % de la population, or il affiche aussi le plus haut niveau d’inégalité de genre de la région », a-t-elle déclaré, expliquant que, malgré ce défi de taille, son organisation a réussi à adopter sa politique d’égalité de genre, un processus amorcé en 2019 à l’issue d’une rencontre du Réseau des travailleuses de l’éducation de l’IEAL.

Gloria Arboleda d’Aspu et Maria Eugenia Londoño, de la fédération colombienne FECODE, ont évoqué la nouvelle phase que traverse leur pays avec l’arrivée au pouvoir d’un nouveau gouvernement : « Un processus de paix a désormais été engagé visant à parvenir à une paix totale par le biais d’un dialogue avec tous les secteurs. Ce processus ouvre de nouvelles possibilités pour la Colombie ainsi que pour l’agenda des organisations syndicales dans un pays qui n’a jamais eu de gouvernement de gauche », a expliqué Mme Londoño.

D’autres participantes ont mentionné les luttes menées par leurs organisations au niveau national. Parmi elles, Gloria Roque, du syndicat Andes 21 de Junio (El Salvador), a fait référence à la campagne visant à obtenir des outils technologiques pour remédier aux inégalités révélées par la pandémie. Pour sa part, Paola Gimenez, du syndicat Otep-A (Paraguay), a relaté la lutte de son syndicat contre le programme de « transformation de l’éducation » soutenu par la Banque mondiale dans son pays.

Les représentantes de la fédération argentine CONADU ont également évoqué la persécution politique dont fait l’objet la vice-présidente du pays et le rôle des syndicats, dans la mesure où « nous savons qu’ils s’en prennent d’abord à elle, pour ensuite s’en prendre à nos droits ».

Les participantes se sont accordées sur la nécessité d’une éducation qui préserve l’histoire du peuple de chaque pays, et plus particulièrement des femmes qui ont combattu avant nous.

Elles ont aussi reconnu que la nouvelle vague de gouvernements populaires qui déferle actuellement sur l’Amérique latine offre un cadre propice pour faire avancer les conquêtes sociales et renforcer l’organisation populaire et la participation politique des femmes.

Lors de la clôture de la rencontre, Gabriela Sancho, coordinatrice régionale de l’IEAL, a remercié les participantes et s’est félicitée que l’objectif de transformer la rencontre en un espace de discussion politique et de formation pour les travailleuses de l’éducation ait été atteint.

Hommage musical et artistique à Paulo Freire

Après la clôture de la réunion du Réseau des travailleuses de l’éducation, les participantes se sont rendues à la plage de Praia do Pina où se déroulait un événement politico-culturel marquant la conclusion des célébrations du centenaire de Paulo Freire.

« Bien que le gouvernement brésilien se refuse à reconnaître l’importance de Paulo Freire pour le monde, le monde s’est mobilisé pour célébrer son centenaire dans le pays où il est né », a déclaré Roberto Leao, vice-président de l’IE, lors de la présentation des invités internationaux qui assistaient à l’événement.

Des artistes tels que Silvério Pessoa, Chicho César, Lia de Itamaraca et la costaricienne Maf E Tula, ainsi que le groupe brésilien Bruta Flor, ont partagé leur musique et, à travers elle, souligné l’importance de garder vivant l’héritage de Paulo Freire.

« Il est nécessaire de résister et de rappeler que Paulo Freire est toujours vivant parmi nous. Nous nous engageons à perpétuer son œuvre, qui est ancrée dans une perspective essentielle de liberté et d’émancipation des peuples », a rappelé Chico César, affirmant que garder vivante la mémoire de Freire et de sa pensée est en soi une forme de résistance.

Les activités commémoratives du centenaire se dérouleront jusqu’au mardi 20 septembre, jour de clôture de la Sixième Réunion du Mouvement pédagogique latino-américain à Recife, au Brésil.