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Irak : les éducateur·trice·s du Kurdistan font progresser l'éducation au changement climatique

Publié 2 mai 2022 Mis à jour 3 mai 2022
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Le Kurdistan Teachers’ Union (Syndicat des enseignant·e·s du Kurdistan, KTU selon l'acronyme anglophone) a appelé le gouvernement de cette région irakienne à fournir davantage de financements et à accorder plus d'attention au changement climatique et à son impact sur les populations. Le KTU a organisé une série de séminaires d'information pour ses membres lors de la semaine nationale consacrée à la lutte contre le changement climatique (25 avril – 1er mai).

Plus de 100 enseignant·e·s ont participé à ces événements organisés dans les sections du KTU des districts de Halabja, Duhok, Kirkuk et Raparin.

Le Président du KTU, Abdalwahed M. Haje, a expliqué que les principales causes du changement climatique et ses graves conséquences sur l'avenir de l'humanité ont été mises en évidence en détail lors de ces événements.

Les séminaires étaient animés par des expert·e·s du climat, des professeur·e·s d'université et des instructeur·trice·s.

Désintérêt et inaction de la part du gouvernement

« Les participants et participantes ont reproché au gouvernement du Kurdistan d'être négligent car, en tant que principale autorité contrôlant et dirigeant la région, il n'a pas accordé suffisamment d'attention à ce sujet crucial. Il n'a même pas alloué de budget à ce problème », a souligné Haje.

Il a déclaré que la surface de la végétation couvrant le Kurdistan diminue chaque année, conduisant la région à devenir un désert dans un proche avenir.

Haje a également souligné le nombre disproportionné de voitures au Kurdistan - deux millions de voitures pour une population d'environ six millions de personnes. Le gouvernement n'a pas limité l'importation de voitures, ce qui a permis cette situation, a-t-il déclaré. De plus, la pollution atmosphérique des usines n'est pas strictement contrôlée, ce qui signifie que les émissions de dioxyde de carbone ne peuvent pas être réduites. Concrètement, les séminaires ont souligné que les sujets de la pollution de l'environnement et du changement climatique doivent être des sujets principaux dans les programmes. Il faut apprendre aux étudiant·e·s à traiter ces questions au mieux.

Propositions syndicales pour atténuer l'impact du changement climatique

Au cours des séminaires, les participant·e·s ont identifié les mesures à prendre pour prévenir et réduire la pollution de l'environnement et le changement climatique :

  1. Insérer le changement climatique dans les programmes scolaires afin qu'il soit enseigné à tous les niveaux d'enseignement.
  2. Ouvrir un département spécial au sein du College of Education formant des enseignant·e·s afin de générer des expert·e·s dans ce domaine crucial.
  3. Accorder plus d'attention à la crise du couvert végétal. Une « chaîne verte » de végétation doit être établie autour des villes.
  4. Recueillir la pluie pour l'utiliser car environ 40 milliards de mètres cubes d'eau douce sont gaspillés chaque année et vont directement dans les mers et les rivières.
  5. Réduire l'utilisation des voitures particulières et construire des métros et des routes pour le transport général.
  6. Utiliser des sources d'énergie propres pour produire de l'électricité, au lieu de l'essence, actuellement un moyen courant de fournir de l'électricité au Kurdistan. Selon le syndicat, l'essence libère 100 tonnes de CO2 dans l'atmosphère chaque seconde, ce qui explique en grande partie pourquoi l'environnement des villes a été complètement endommagé et pollué.
  7. Empêcher les raffineries illégales : des dizaines d’entre elles fonctionnent toujours sans aucune considération pour les conditions de sécurité, indique le syndicat.

Pour atteindre ces objectifs cruciaux, a souligné Haje, le KTU est déterminé à continuer à organiser des séminaires similaires pour préparer un plan global à présenter au gouvernement du Kurdistan.