Ei-iE

« Des millions d’enseignant·e·s exhortent les dirigeant·e·s mondiaux·ales à donner la priorité à l’éducation climatique »

Publié 23 avril 2021 Mis à jour 11 janvier 2023
Écrit par:
Abonnez-vous à nos newsletters

Partout dans le monde, les gouvernements négligent deux des outils les plus puissants dans la lutte contre les changements climatiques et la construction de sociétés justes et durables : les enseignant·e·s et les élèves.

Si l’humanité veut éviter les pires conséquences du réchauffement climatique et accélérer la mise en place des économies vertes, propres et durables de demain, elle doit commencer dès aujourd'hui à l’école.

En 1992 déjà, lorsque les États se sont réunis pour signer le premier accord des Nations Unies sur le climat, les dirigeant·e·s mondiaux·ales ont souligné que l'éducation devait faire partie de la réponse aux changements climatiques.

Aujourd'hui, ce plan audacieux et visionnaire ne touche qu'encore trop peu d’écoles à travers le monde, malgré les nombreux efforts des enseignant·e·s et des organisations pour combler le vide laissé par les gouvernements.

Un récent rapport du groupe de jeunes Teach the Future a révélé que 70 % des enseignant·e·s du Royaume-Uni – pays qui accueillera la prochaine conférence des Nations Unies sur le climat – estiment qu'il·elle·s n'ont pas reçu une formation adéquate pour enseigner les changements climatiques.

Ces conclusions auraient pu être tirées dans la quasi-totalité des pays dans le monde ; les jeunes déclarant que lorsque les changements climatiques sont enseigné, c'est souvent de manière superficielle ou dans le cadre d'un cours de sciences ou de géographie.

Alors que la menace climatique s'est transformée en urgence climatique, qu'elle affecte désormais tous les aspects de nos vies et que la fenêtre d'action se referme rapidement, ne pas sous-estimer l'importance de l'éducation climatique est devenu une responsabilité nationale et internationale.

En effet, des scientifiques ont récemment conclu qu'en l'absence d'une éducation climatique de qualité, les chances de respecter les limites de sécurité fixées par l'accord de Paris sur le climat en 2015 resteront un espoir lointain et ne se concrétiseront pas.

En outre, l’espoir de construire des économies vertes et durables et de créer de nouveaux emplois rémunérés de manière décente sera freiné, car ces aspects dépendent des compétences, des connaissances et de l’enthousiasme cultivés par une éducation de qualité.

Àla veille du Sommet des dirigeant·e·s sur le climat, accueilli par le Président des États-Unis, Joe Biden, à l'occasion de la Journée internationale de la Terre le 22 avril, plus de 32.5 millions d'enseignant·e·s de 178 pays convié·e·s par l’Internationale de l'Éducation ont tenu leur propre Sommet mondial de l'Éducation – « Enseignez pour la planète » pour exprimer leur volonté de changer les choses et ouvrir la voie à un avenir durable, dont nous avons tou·te·s besoin pour survivre.

La lutte contre les changements climatiques doit revêtir le visage de l’éducation et la voix des enseignant·e·s dans toutes les régions du monde.

Les éducateur·trice·s ne bénéficient pas uniquement de leur soutien mutuel, mais sont également soutenu·e·s par des millions de jeunes qui manifestent pour le changement, ainsi que par des citoyen·ne·s qui plaident pour une éducation climatique plus ambitieuse. Si l'année dernière, l’organisation Climate Assembly UK a mis en avant de nombreuses actions telles qu’une taxe sur les vols court courrier et les choix en matière d’alimentation, elle revendiquait surtout une action renforcée par l’éducation climatique et la sensibilisation du public.

Une enquête menée en 2015 dans environ 80 pays par l’initiative WorldWideViews a révélé que la majorité des citoyen·ne·s des pays riches comme des pays pauvres placent l'éducation climatique en tête des politiques de lutte contre les changements climatiques, suivie de la protection des forêts tropicales.

Des enseignant·e·s et des groupes de jeunes font également partie d'une initiative internationale en faveur de l'éducation climatique, menée par EARTHDAY.ORG, qui compte désormais plus de 450 organisations dans six continents.

Il est grand temps pour les gouvernements de tenir la promesse faite en 1992, en commençant par la préparation de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique qui se tiendra à Glasgow, en novembre.

Il est temps de faire de l'éducation climatique de qualité une matière obligatoire et essentielle pour tou·te·s et de l’intégrer dans les plans climatiques nationaux ou les contributions déterminées au niveau national ainsi que dans les programmes scolaires des pays du monde entier.

Cette éducation aux changements climatiques de qualité comprendune initiation aux questions climatiques, un enseignement professionnel et technique et va de pair avec un engagement civique fort.

Dans son manifeste, l'Internationale de l'Éducation appelle les gouvernements à donner la priorité à une éducation aux changements climatiques de qualité pour tou·te·s, à entamer un dialogue avec les enseignant·e·s et leurs représentant·e·s sur la politique d'éducation climatique, et à veiller à ce que le personnel éducatif reçoive le soutien nécessaire pour enseigner ce sujet fondamental.

Les changements climatiques sont le plus grand défi auquel les jeunes sont confrontés aujourd'hui. Il est temps d'aider les systèmes éducatifs et les enseignant·e·s à faire leur travail dans un monde en pleine évolution.

Nous pouvons ainsi fournir aux jeunes du monde entier les connaissances nécessaires pour s’épanouir, s’impliquer avec confiance, créer et promouvoir des solutions climatiques, demander des comptes aux dirigeant·e·s et façonner un avenir meilleur que celui qui les attend.

Le contenu et les avis exprimés dans ce blog sont ceux de son auteur et ne reflètent pas nécessairement la position officielle de l’Internationale de l’Education.