Le 30 novembre a été une Journée d’action mondiale pour les Philippines. Le mouvement syndical mondial a manifesté sa solidarité à l’égard des syndicalistes et autres militant·e·s luttant pour les droits humains et la démocratie menacés dans ce pays depuis l’élection du président Rodrigo Duterte en 2016.
Malgré les sévères restrictions imposées dans le cadre de la COVID-19, les syndicats ont organisé des manifestations aux Philippines. Les soutiens des Global Unions sont par ailleurs intervenus auprès des ambassades et des consulats des Philippines.
Les communications exhortent le gouvernement à prendre des mesures vis-à-vis des quatre priorités suivantes :
- Cesser de qualifier les syndicats et autres organisations légitimes « d’opposants rouges » et demander des comptes aux responsables de ces actes, en particulier à ceux impliqués dans les exécutions extrajudiciaires ;
- Supprimer la Loi antiterroriste et ses textes et règlements d’application;
- Garantir la santé et la sécurité au travail de tous·tes les travailleur·se·s; et
- Protéger les emplois et les revenus des travailleur·se·s philippin·e·s, et mener des programme massifs d’emploi public.
La Journée d’action s’est tenue une semaine après l’organisation d’ un webinaire par le Conseil de Global Unions qui a donné l’occasion aux syndicalistes philippins de dénoncer l’oppression, le harcèlement, l’intimidation, les menaces de mort et la violence dont il∙elle∙s sont victimes.
Le Conseil de Global Unions a adopté une déclaration sur la crise démocratique urgente aux Philippines(en anglais), stipulant que « la journée d’action met en lumière l’avancée de la tyrannie et appelle le gouvernement philippin à honorer ses engagements internationaux en matière de droits humains ». Elle exhorte le gouvernement des Philippines à « mettre fin à ses violations des droits humains et à rejoindre la famille des nations démocratiques. »
La déclaration appelle les autres gouvernements à refuser de cautionner ces crimes et à examiner et à reconsidérer les avantages commerciaux et économiques, tels que le Système de préférences généralisées en place dans l’Union européenne, aux États-Unis et ailleurs. Elle rappelle aux gouvernements que « les décisions répétées de l’Organisation internationale du Travail et du Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies ont été ignorées ou ont donné lieu, au mieux, à de vaines promesses ».
La déclaration du Conseil des Global Unions conclut :
« La démocratie aux Philippines se trouve dans un état critique. Elle n’est toutefois pas encore morte, grâce à l’action de tant de Philippins et Philippines courageux pour la défendre. Le peuple philippin requiert et mérite un soutien mondial, et il en a besoin d’urgence. Il est temps que les gouvernements soutenant les droits humains universels répondent présents et montrent que leurs engagements dans ce domaine ne se limitent pas à de belles paroles. »