À l’heure où les impacts des changements climatiques se font ressentir aux quatre coins de notre planète, l’Internationale de l’Éducation affirme que les enseignant·e·s doivent être libres d’enseigner les faits liés à cette problématique.
États-Unis : feux de forêt sans précédent
Des feux de forêt d’une ampleur sans précédent ravagent actuellement la côte ouest des États-Unis d’Amérique. Bien que les causes de cette catastrophe soient multiples, les scientifiques s’accordent à dire que les changements climatiques y a largement contribué.
La sécheresse et les records de chaleur, ainsi que les épisodes orageux inhabituels appelés « orages secs », figurent parmi les facteurs potentiellement imputables aux changements climatiques. Les vents violents, certains provoqués par les incendies eux-mêmes, se sont rapidement transformés en tempêtes, rendant la fuite des habitant·e·s difficile, voire impossible. Le gouverneur de l’État de Washington, Jay Inslee, a qualifié les changements climatiques de « chalumeau qui embrase les États de l’Ouest ».
Inondations dues aux ouragans
Les événements climatiques extrêmes ne se limitent cependant pas aux incendies. L’ouragan Sally a mis sous eau les communautés côtières de la Floride, de l’Alabama et du Mississippi. Les ouragans s’invitent depuis longtemps aux États-Unis, mais leur fréquence et leur violence ne cessent de croître. Autre effet probable des changements climatiques, les tempêtes se déplacent plus lentement. Elles restent positionnées plus longtemps au même endroit et déversent de plus grandes quantités d’eau. Des vents violents et des inondations ont également frappé la région du Midwest.
Autres pays et régions
Partout ailleurs dans le monde, des milliers de personnes, contraintes d’abandonner leur foyer, ont été déplacées pour fuir les effets des changements climatiques. Plusieurs expert·e·s estiment que, au cours de la prochaine décennie, les changements climatiques provoqueront le plus grand flux de personnes déplacées par la force jamais enregistré auparavant, plus important encore que le nombre de réfugié·e·s fuyant les persécutions ou de personnes contraintes au déplacement en raison des conflits, de la violence et de l’extrême pauvreté – plusieurs dizaines de millions de personnes seront peut-être concernées.
Sécheresses, tempêtes, inondations, tsunamis
Cela fait longtemps que les sécheresses provoquent la famine en Afrique et contraignent des masses de populations à se déplacer, mais celles-ci sont de plus en plus fréquentes et persistantes. Les tempêtes, inondations ou tsunamis dévastateurs, ainsi que l’augmentation du niveau des mers, ont frappé le Japon, les Philippines, l’Asie du Sud et les îles du Pacifique, ainsi que certaines régions d’Europe et d’Amérique du Nord. Sécheresse, montée des eaux et recrudescence des ouragans et des tempêtes ont également pu être observées en Amérique latine, en particulier au Mexique, en Amérique centrale et dans les Caraïbes.
Feux de brousse en Australie
L’Australie a connu la pire et plus longue période de feux de brousse de son histoire, de juillet 2019 à mai 2020. Les conséquences de cette catastrophe se feront sentir durant de nombreuses années encore. Comme dans d’autres pays, ces destructions n’occasionnent pas uniquement des dommages physiques aux biens et aux personnes, elles engendrent également des traumatismes et des problèmes de santé mentale. En Australie, comme aux États-Unis, plusieurs haut·e·s dirigeant·e·s n’ont pas accepté le point de vue des scientifiques selon lequel les changements climatiques étaient à l’origine des incendies.
La pandémie de COVID-19 complique les interventions urgentes
La pandémie de COVID-19 a rendu plus difficile de répondre aux événements climatiques extrêmes, notamment dans des pays tels que les États-Unis, l’Inde, le Brésil et les Philippines, où le virus continue de se propager. Cette situation a non seulement rendu la tâche plus difficile pour le personnel des services d’urgence, mais a également augmenté le risque pour les personnes à évacuer. Les abris intérieurs ne sont généralement pas suffisamment grands pour permettre la distanciation sociale.
Changements climatiques et éducation
Les changements climatiques, autant que la COVID-19, ont leurs « négationnistes ». Certain·e·s remettent en question le consensus scientifique en affirmant que les changements climatiques n’existent pas ou ne sont pas la conséquence de l’activité humaine. Dans certains cas, ce scepticisme est encouragé par les compagnies d’exploitation de combustibles fossiles.
David Edwards, secrétaire général de l’Internationale de l’Éducation a déclaré : « L’ampleur des feux de forêt sur la côte ouest des États-Unis et d’autres événements climatiques extrêmes nous indiquent que les changements climatiques ne concernent pas uniquement l’avenir. Il se manifeste déjà dans le présent. Comme l’a souligné le gouverneur de la Californie Gavin Newsom : ‘Le débat sur les changements climatique est clos. Il suffit de se rendre dans l’État de Californie’. »
« Les enseignants et enseignantes doivent être libres d’enseigner les faits liés aux changements climatiques ou à d’autres problématiques. Il ne faut jamais attendre des enseignants qu’ils traitent cette question sous la forme d’une opinion personnelle parmi d’autres. Pour les éducateurs et les syndicalistes, les changements climatiques sont une priorité urgente et, par définition, mondiale. Des dirigeants politiques irresponsables mettent en danger leurs propres citoyens, mais aussi toutes les autres populations de la planète. L’éducation a un rôle clé à jouer, en sensibilisant aux effets des changements climatiques et en veillant à assurer la pérennité de notre Terre. »