Chef de file du mouvement syndical et président de la Confédération des syndicats cambodgiens, Rong Chhun a été arrêté le 31 juillet. Il s’était montré critique à l’égard du gouvernement. L’Internationale de l’Éducation a protesté contre l’arrestation de Chhun dans une lettre adressée au Premier ministre du Cambodge, demandant sa libération immédiate ainsi que le respect des droits humains et liés au travail dans le pays.
Rong Chhun compte parmi les militant·e·s les plus investi·e·s au Cambodge et fait figure d’ancien président de la Cambodia Independent Teachers' Association(CITA), une organisation membre de l’Internationale de l’Éducation. Arrêté à son domicile le 31 juillet, Chhun est actuellement détenu à la prison de Prey Sor, dans l’attente d’être jugé.
L’arrestation de Rong Chhun a eu lieu dans le sillage de ses récentes activités syndicales et des critiques formulées à l’égard des politiques gouvernementales, dans le contexte du ralentissement économique provoqué par la pandémie de COVID-19.
Avant son arrestation, Rong Chhun demandait également la libération de quatre membres de la CITA – Peat Mab, Sun Thun, Chhum Chan et Keo Thay – placés en détention après avoir formulé certaines remarques sur des questions de santé publique au cours de la période de fermeture des écoles.
Le 1er juillet, Rong Chhun a écrit au Cabinet du Premier ministre afin d’exhorter le gouvernement à répondre de manière proactive aux allégations de l’Union européenne et à améliorer la situation des droits humains et de la démocratie avant que le pays ne soit privé, le 12 août prochain, des avantages commerciaux prévus par l’initiative « Tout sauf les armes ».
Dans le récent conflit du travail concernant la fermeture de Violet Apparel, Rong Chhun a organisé un piquet de grève aux côtés de plusieurs centaines de travailleur·euse·s licencié·e·s et de Yang Sophorn, présidente de l’Alliance des syndicats cambodgiens, en soutien aux travailleur·euse·s cherchant à faire valoir leurs droits légaux. Le 21 juillet, à l’issue d’une visite de terrain à la frontière vietnamienne, Rong Chhun a évoqué avec les médias la perte des moyens de subsistance et des terres des agriculteur·trice·s.
L’Internationale de l’Éducation et ses membres sont profondément préoccupé·e·s par la tendance alarmante à la répression au Cambodge. Dans une lettre adressée au Premier ministre du Cambodge, le secrétaire général de l’Internationale de l’Éducation, David Edwards, a demandé la libération immédiate de Chhun et de tou·te·s les syndicalistes détenu·e·s pour avoir exercé leurs droits. Il a ajouté que « les préoccupations des syndicats cambodgiens quant à l’impact des politiques gouvernementales sont légitimes. La liberté de s’exprimer et de représenter les intérêts des travailleurs et travailleuses, de même que le droit de pouvoir exprimer des opinions sans craindre la sanction sont indispensables à l’exercice de la liberté syndicale. Le gouvernement cambodgien doit protéger et défendre ces droits en vertu de la Convention de l’Organisation internationale du Travail n° 87 et des traités internationaux relatifs aux droits humains. »
L’Internationale de l’Éducation continuera de suivre de près la situation des droits humains au Cambodge et de soutenir ses affiliés.