Le dernier rapport de l’Enquête internationale sur l'enseignement et l'apprentissage (TALIS) de 2018, publié par l’OCDE, illustre les problèmes que rencontre le corps enseignant sur le lieu de travail et insiste sur le temps de travail et la formation des enseignant·e·s.
Le rapport fournit des informations sur des éléments clés ainsi que de nombreuses indications sur la profession enseignante.
Manque de formation et de perfectionnement pour les enseignant·e·s débutant·e·s
Un autre élément mentionné à maintes reprises est le manque de ressources disponibles pour le perfectionnement professionnel des enseignant·e·s. Pour les enseignant·e·s débutant·e·s, outre le fait de ne pas être soutenu·e·s par des programmes d’insertion dignes de ce nom, moins d’un quart bénéficie de l’accompagnement d’un·e tuteur·rice, en dépit des avantages avérés du tutorat. Le réseautage entre pairs est également relativement faible. Un grand nombre d’enseignant·e·s ne pensent pas que l’enseignement leur offre un plan de carrière adéquat.
Le Secrétaire général de l’Internationale de l’Education (IE), David Edwards, a commenté le rapport: « Le rapport est accablant lorsqu’il aborde le traitement médiocre des enseignants débutants. Il exhorte les gouvernements à réduire leur charge de cours, à mettre en place des programmes d'insertion adéquats et à donner à ces enseignants débutants et à leurs tuteurs du temps rémunéré pour d’autres activités que l’enseignement. »
En outre, alors que le rapport indique que les élèves enseignants ont suivi des cours sur le contenu des matières, la pédagogie et la pratique en classe, la formation manque dans des domaines de plus en plus importants comme les TIC, l’enseignement dans un environnement multiculturel et l’enseignement à des enfants ayant des besoins éducatifs spéciaux. Cette situation est préoccupante compte tenu du grand nombre d’enseignant·e·s qui travaillent dans des établissements où au moins dix pour cent des étudiant·e·s sont issu·e·s de l’immigration. Pour améliorer la situation, TALIS a proposé de mettre en place des systèmes de formation permettant aux élèves enseignants de suivre des cours à l’étranger et de libérer des fonds publics afin d’attirer des enseignant·e·s plus qualifié·e·s.
Des enseignant·e·s motivé·e·s à l’idée de contribuer à l'épanouissement de l’enfant
Le rapport TALIS 2018 montre que la motivation de la plupart des enseignant·e·s était de faire une différence dans la vie des enfants. Pour deux enseignant·e·s sur trois, l’enseignement était leur premier choix de carrière.
L’OCDE soutient la préservation d’un corps enseignant compétent et bien formé. Il avertit les gouvernements des dangers qu’impliquent les procédures accélérées pour produire des enseignant·e·s qualifié·e·s, en l’absence des précautions essentielles concernant des qualifications et des compétences approfondies. Cette approche prudente et les discussions sont conformes aux Objectifs de développement durable des NU et les soutiennent.
Moins de temps passé à enseigner et une profession vieillissante
Au cours des cinq à dix dernières années, le temps passé à enseigner en classe a considérablement diminué. Selon le rapport, la raison en est le temps passé à maintenir l’ordre en classe, ce qui montre que le comportement des étudiant·e·s demeure un problème essentiel pour nombre d’enseignant·e·s.
Une autre conclusion importante du rapport TALIS réaffirme que le corps enseignant vieillit dans la plupart des pays, l’âge moyen des enseignant·e·s étant de 44 ans. C’est l’indice du besoin urgent de recruter des enseignant·e·s. Le rapport recommande des campagnes de recrutement transparentes qui insistent sur l’impact important et positif qu’ont les enseignant·e·s.
Plus d’informations à venir
Le second volume du rapport TALIS sera publié en mars 2020. Il portera sur le bien-être et le stress des enseignant·e·s, sur la démographie du corps enseignant et sur d’autres questions encore, et permettra donc d’élargir les conclusions de l’enquête et leurs implications.
« Le rapport contient des messages forts sur l'amélioration de la vie professionnelle des enseignants et enseignantes et sur l'importance de mettre des enseignants qualifiés dans les classes. Toutefois, les enseignants et leurs syndicats devront attendre le prochain chapitre avant de disposer d'une vision à 360° de la profession au début du XXIe siècle », selon David Edwards.