La coopération au développement a contribué au renforcement du syndicat de l’éducation Persatuan Guru Republik Indonesia en recourant aux cercles d’étude.
Le Persatuan Guru Republik Indonesia(PGRI) couvre 34 provinces, 514 districts et 7.094 sections locales, sans compter les sous-sections, répartis sur plus de 13.316 îles d’Indonésie. Sa base de données en ligne recense 1.966.282 membres. La majorité des membres du PGRI sont des fonctionnaires.
Le défi géographique de la couverture est devenu considérable en termes de gestion du syndicat de l’éducation du niveau national vers les sections locales: le manque d’infrastructure entre les régions d’Indonésie a pour conséquence une absence d’accès à l’information et à la communication entre l’échelon national et l’échelon local, en particulier dans les régions périphériques du pays. Les membres n’ont pas encore pleinement perçu ou apprécié l’importance du PGRI.
Atteindre les communautés locales pour renforcer et développer le syndicat
L’une des priorités actuelles du PGRI est d’atteindre et de recruter davantage de jeunes et d’enseignant·e·s sous contrat et de diversifier davantage ses membres.
De nouveaux membres sont recrutés au niveau local, c’est-à-dire dans les sections et les sous-sections. Elles organisent régulièrement des forums pour discuter de leurs aspirations et obtenir des informations sur le PGRI dans le cadre de la stratégie de communication du syndicat. L’une des priorités principales du PGRI est de renforcer les sections et les sous-sections locales en impliquant les éducateur·rice·s au niveau des communautés locales.
Une étude des performances du PGRI, réalisée en 2016 par une équipe d’évaluation indépendante et entreprise sous l’égide de partenaires du consortium PGRI-Internationale de l’Education (IE), à savoir l’ Utdanningsforbundet(UEN)/Norvège, le Lärarförbundet/Suède, l’ Australian Education Union(AEU)/Australie et le Japan Teachers’ Union(JTU)/Japon, a conclu que le PGRI a grandement contribué à l’adoption de la loi nationale sur les droits des personnels enseignants et de la réglementation gouvernementale sur le bien-être des enseignant·e·s et les questions éducatives aux niveaux national et local. Ces réalisations n’ont pas été bien comprises par un grand nombre de membres au niveau local. La difficulté d’accès aux informations pour les éducateur·rice·s crée un manque de connaissance parmi les membres, y compris sur la manière dont leurs besoins devraient être canalisés. Des évaluateur·rice·s indépendant·e·s ont donc recommandé de commencer à instaurer des forums réguliers entre les membres des sections et sous-sections locales du PGRI.
En 2017, les partenaires du consortium PGRI-IE ont présenté les cercles d’étude d’enseignant·e·s (CCE) afin de combler le manque de connaissance au niveau local. Une réunion de consultation s’est tenue à Djakarta cette année entre les responsables nationaux·ales et de district du PGRI, l’IE, l’UEN et le Lärarförbundet afin de présenter le concept et de partager les connaissances tirées des meilleures pratiques de l’UEN et du Lärarförbundet en matière de CCE. Des lignes directrices pour la mise en place de CCE au niveau local ont été rédigées conjointement par le PGRI, l’IE, l’UEN et le Lärarförbundet.
Les CCE, un forum nécessaire et utile pour les membres de base du syndicat de l’éducation
Un CCE est un forum dans lequel les membres peuvent discuter de l’identité du PGRI en tant qu’organisation syndicale et de plaidoyer professionnelle. Il les aide également à débattre des problèmes locaux liés à l’organisation, à la profession enseignante et au bien-être des enseignant·e·s. Il contribue à préparer les membres des sections et sous-sections locales du syndicat à participer et à faire entendre leur voix à tous les échelons du syndicat, depuis le district jusqu’à la province et au niveau national. Un CCE peut permettre aux membres de formuler des recommandations sur leur organisation, le gouvernement ou le parlement. Il peut servir à mieux comprendre et satisfaire les besoins des membres, à résoudre les problèmes et à favoriser les communications.
L’impact des CCE
Une formation initiale aux CCE a été organisée pour cinq responsables de sections locales pilotes en 2018 dans leur région afin de mettre en place les CCE et une seconde session de formation a eu lieu en avril 2019 avec huit nouvelles sections locales pilotes.
En 2018, les CCE ont été mis en œuvre avec succès dans les cinq sections pilotes du PGRI. Ils ont été accueillis avec enthousiasme par les membres, y compris les dirigeant·e·s, qui ont pris une part active aux séances. Cela a été constaté dans l’étude et durant les visites de contrôle annuelles réalisées par le personnel de l’IE et le PGRI.
L’impact de la mise en œuvre des CCE pour les sections et sous-sections locales est manifestement positif. Dans une déclaration, les dirigeant·e·s de sections locales indiquent que « l’organisation peut utiliser un CCE pour démonter son engagement et sa responsabilité envers ses membres et pour gagner leur confiance afin qu’ils paient leurs cotisations ». Le CCE a également aidé l’organisation à toucher des membres et à écouter leurs problèmes. Cette approche aidera le PGRI à renforcer la confiance des membres afin d’élaborer des programmes basés sur leurs besoins fondamentaux et de donner du poids aux actions de plaidoyer du syndicat auprès du gouvernement en avançant des arguments fondés sur des données factuelles.
A titre d’exemple, un CCE de la section locale du Leitimur du Sud, dans la ville d’Ambon, a constaté le manque de formation destiné aux enseignant·e·s et a organisé cette formation pour ses membres dans le cadre d’un programme de renforcement des compétences. Le paiement des cotisations dans le Leitimur du Sud a ensuite progressé du fait de l’implication de l’organisation au travers du CCE. En 2019, le district d’Ambon a prévu d’étendre la mise en œuvre de CCE à d’autres sections locales avec ses propres fonds.
Le succès d’un CCE dans la section locale de Simpang Empat, dans le district de Banjar, a incité d’autres sections à introduire un CCE dans leur région et a eu pour résultat l’organisation de plus de réunions pour les membres, ouvrant ainsi la voie à un environnement permettant une communication saine entre les membres à l’intérieur de leur syndicat, tout en défendant leurs droits face au gouvernement. La mise en place des CCE a été soutenue par le gouvernement de Banjar, qui s’est engagé à suivre la recommandation du CCE sur les programmes de renforcement des capacités des enseignant·e·s et l’éducation. En 2019, le district de Banjar s’est engagé à créer un CCE dans chacune de ses sections locales.
Taktakan à Serang City et Lembor dans le district de Manggarai Barat figurent parmi les sections pilotes qui ont organisé avec succès un CCE pour leurs membres, au sein duquel les membres se sont rencontrés et ont discuté de leurs problèmes et des solutions possibles avec le conseil syndical local. Par ailleurs, le fait que les recommandations des membres soient reconnues par l’organisation et suivies d’un plan d’action a suscité la confiance et un engagement des membres vis-à-vis de l’organisation. D’autres forums sont organisés dans les sections de Taktakan et de Lembor. À Taktakan, les membres soutiennent activement les revendications des enseignant·e·s sous contrat concernant les normes, les salaires et le statut auprès du gouvernement local. En 2019, les districts de Serang City et de Manggarai Barat créeront de nouveaux CCE dans d’autres sections locales.
La mise en place d’un CCE à Medan Baru, où la majorité des participants sont des femmes, a suscité de l’enthousiasme et contribue à un environnement sain dans lequel les membres féminins peuvent assumer pleinement leur rôle au sein de l’organisation, ce qui devrait conduire à la formation de plus de dirigeantes. Une méthode de CCE baptisée « Feuille de dialogue », qui provient des bonnes pratiques de l’UEN, a été adaptée par les membres pour servir de méthode d’apprentissage dans leurs classes. En 2019, le district de Medan Baru étendra les CCE à d’autres sections locales de la grande ville de Medan Baru.