Les enseignant(e)s syndicalistes britanniques ont demandé aux autorités publiques de préciser ce qu’elles entendaient par « écoles hautement performantes », en leur rappelant une nouvelle fois la nécessité d’assurer la justice et la mobilité sociales pour l’ensemble des jeunes.
La fracture géographique ne cesse de s’accentuer en ce qui concerne l’accès aux écoles hautement performantes en Angleterre, indique l’Education Policy Institute (EPI) dans son rapport « Access to high performing schools in England » (Zccès aux écoles hautement performantes en Angleterre), publié le 21 décembre dernier.
Jouer le jeu ?
« Chaque jeune doit pouvoir accéder aux écoles de qualité », a souligné Mary Bousted, co-Secrétaire générale du National Education Union(NEU). Mais il convient cependant de s’interroger sur la façon dont l’EPI interprète cette notion de ‘haute performance’, a-t-elle ajouté.
« Les enseignant(e)s font preuve d’un travail sans relâche et de motivation quelle que soit l’école », précise-t-elle encore, insistant sur le fait que les établissements ‘hautement performants’ ne sont pas nécessairement synonymes de véritables résultats pour les élèves, mais que, au contraire, ils sont souvent le reflet d’une acceptation des règles imposées par l’Office des normes pour l’éducation, les services destinés à l’enfance et les compétences (Ofsted) ».
Mobilité sociale
Envoyer les jeunes dans des écoles ‘hautement performantes’ ne permet pas, en soi, de garantir la mobilité sociale, précise Bousted, les chances dans la vie étant conditionnées par leur situation socio-économique. Elle estime en outre que: « Le gouvernement doit être le garant de la justice sociale en luttant contre la pauvreté infantile, et non pas se bercer d’illusions en imaginant que les écoles auront la capacité de régler, par leurs propres moyens, les problèmes engendrés par des inégalités présentes dès la naissance. Les opportunités liées à la mobilité sociale subissent également les conséquences négatives des récentes réformes gouvernementales instaurées dans le secteur de l’éducation, notamment la réduction des composantes académiques des programmes scolaires, les évaluations, les indicateurs de performance et le financement insuffisant des services de consultance et d’orientation permettant d’assurer le bon déroulement d’une carrière professionnelle de qualité. »
Un gouvernement soucieux de garantir la mobilité sociale des jeunes se doit de garantir le financement adéquat du secteur de l’éducation et faire en sorte que le personnel professionnel ne croule pas sous une charge de travail excessive, a-t-elle conclu.