Ei-iE

Un nouveau rapport de l’OCDE se penche sur les salaires des enseignant(e)s, la taille des classes et l’égalité entre hommes et femmes

Publié 12 septembre 2017 Mis à jour 15 septembre 2017
Abonnez-vous à nos newsletters

La nouvelle édition 2017 de Regards sur l’éducation de l'Organisation de coopération et de développement économiques contient des données qui confortent le point de vue de l’Internationale de l’Education selon lequel les salaires du corps enseignant stagnent et la taille des classes influence les résultats des étudiant(e)s.

Le rapport, publié le 12 septembre, présente un recueil actualisé de données existantes de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) provenant de toutes ses études, comme PISA, TALIS et PIAAC, et de ses indicateurs du programme sur les systèmes éducatifs, INES. Il s’appuie sur toutes les données disponibles et inclut des sources extérieures. A la différence de PISA ou de TALIS, ce n’est pas le produit d’une recherche originale, mais il constitue une banque utile de statistiques à destination des décideurs/euses politiques, y compris l’Internationale de l’Education (IE) et ses affiliés.

« Une fois encore, le rapport Regards sur l’éducation de l’OCDE renferme un trésor de données. De nombreuses améliorations doivent encore avoir lieu, même dans les pays les plus développés du monde si l’on veut que tous les enfants et tous les jeunes bénéficient d’une éducation », a déclaré le Secrétaire général de l’IE, Fred van Leeuwen. « Les effets dévastateurs du gel et des réductions de salaires sur l’offre d’enseignants et sur leur moral restent éminemment flagrants. Comme le montre clairement l’OCDE, les bas salaires des enseignants portent préjudice aux perspectives des générations futures en décourageant les jeunes de se lancer dans ce métier. »

Salaires/rémunérations des enseignant(e)s

La conclusion probablement la plus frappante concerne les salaires/rémunérations des enseignant(e)s. Le rapport souligne qu’en raison des faibles niveaux de rémunération, la profession est de moins en moins attirante pour les étudiant(e)s qui cherchent un métier. Cette situation est aggravée par le vieillissement constant du corps enseignant.

Le dilemme actuel découle de l’effet retard de la récession économique de 2008. Les salaires des enseignant(e)s ont été soit gelés soit réduits et la moyenne a atteint son niveau le plus bas en 2013. Bien que les salaires se soient en partie améliorés dans certains pays, ceux des enseignant(e)s n’ont pas retrouvé leur niveau antérieur et ne sont pas équivalents à ceux d’autres professions similaires.

Taille des classes

Malgré les données de l’OCDE sur les facteurs qui influencent les coûts salariaux des enseignant(e)s, notamment la taille des classes, l’OCDE reconnaît qu’« il apparaît que des effectifs plus réduits en classe pourraient être bénéfiques pour certains groupes spécifiques d’élèves, notamment les élèves défavorisés… ». Ceci représente une reconnaissance nouvelle, quoique partielle, par l’OCDE du fait que la taille des classes influence les performances des étudiant(e)s.

E galité entre les hommes et les femmes

Le rapport présente également quelques conclusions marquantes sur les inégalités persistantes entre les genres.

« Le rapport souligne à juste titre combien les gouvernements doivent aller plus loin pour parvenir à l’égalité entre les hommes et les femmes. Il ne peut y avoir de zones 'interdites' empêchant les jeunes femmes et les jeunes hommes d’exploiter leur plein potentiel », a déclaré van Leeuwen.

En dépit du fait que les femmes sont plus susceptibles d’obtenir leur diplôme que les hommes, les hommes diplômés de l’enseignement supérieur obtiennent toujours de meilleurs résultats sur le marché du travail en termes d’emploi et de salaire que les femmes. Une conclusion de l’OCDE est que la « parité des taux d’obtention des diplômes entre les sexes reste un rêve lointain dans certains domaines d’études, en particulier dans la filière professionnelle du deuxième cycle de l’enseignement secondaire ».

Etudiant(e) s défavorisé(e)s

L’une des conclusions marquante de Regards sur l’éducation concerne la nécessité d’aider les étudiant(e)s défavorisé(e)s. Ceci englobe les enfants de réfugié(e)s, de migrant(e)s et de demandeurs/euses d’asile.

Le rapport constate que le « niveau de formation des parents a plus d’impact que l’âge ou le sexe sur la probabilité de réussir un cursus tertiaire de type A ou un programme de recherche avancé ». Il conclut, en effet, que des niveaux élevés d’éducation peuvent jouer un rôle dans la prévention de la dépression. L’OCDE déduit des données que le bien-être et la santé mentale sont influencés par l’expérience scolaire des étudiant(e)s. Tout comme pour les qualifications des parents, les étudiant(e)s issu(e)s de milieux favorisés qui obtiennent un diplôme de l’enseignement supérieur affichent une prévalence moindre de la dépression.

Van Leeuwen se félicite de la « place accordée dans le rapport à l’impact du milieu social défavorisé. De nombreux gouvernements continuent de négliger les enfants les plus pauvres en n’offrant pas le niveau adéquat de soutien à leur famille et aux établissements scolaires ».