La mise en œuvre adéquate des politiques linguistiques autochtones était l’un des points centraux du récent séminaire de l’Internationale de l'éducation sur les droits des peuples autochtones et les droits au travers de l'éducation.
Les participant(e)s au récent séminaire de l’Internationale de l'éducation sur les droits des peuples autochtones et les droits au travers de l'éducation ont convenu d'unir leurs forces et conçu des stratégies de plaidoyer pour la mise en œuvre adéquate des politiques linguistiques.
Cette décision historique fut prise à Toronto, au Canada, les 22 et 23 juillet, lors du séminaire auquel ont participé 35 représentant(e)s syndicaux autochtones.
Les participant(e)s ont également suggéré des méthodes pour améliorer les réponses des syndicats de l'éducation et le réseautage, mais aussi pour mettre en lumière l'ordre du jour portant sur les questions liées aux populations autochtones au prochain Congrès Mondial de l’IE en 2019.
Les enseignant(e)s autochtones et non autochtones ont également analysé le rôle actuel et potentiel de l'éducation en relation avec les Commissions de vérité sur les droits des peuples autochtones dans différentes régions du monde.
Nécessité de protéger les langues
Le séminaire fut l’occasion de rappeler aux participant(e)s que les langues autochtones sont imprégnées de connaissances, d’histoires, et d'Histoire. En effet, de nombreux/euses participant(e)s ont souligné l'importance de la protection des langues autochtones et de la recherche d'un financement adéquat pour l'éducation.
Des enseignant(e)s autochtones du monde entier ont analysé les risques de disparition des langues autochtones. Les participant(e)s ont constaté que dans de nombreux pays, la politique des internats, qui consiste à séparer les enfants de leurs terres, de leurs grands-parents et de leurs ancêtres, n’est rien d’autre qu’une stratégie délibérée pour tuer leur culture.
Collaboration
Les participant(e)s ont appuyé l'idée d’unir les forces et d’élaborer des stratégies de plaidoyer pour la mise en œuvre adéquate des politiques linguistiques dans le cadre des préparatifs de l'Année internationale des langues autochtones, proclamée par l'Assemblée générale des Nations Unies pour 2019. En décembre 2016, l'ONU a adopté la résolution sur les droits des peuples autochtones, « soulignant le besoin urgent de préserver, de promouvoir et de revivifier les langues en danger ».
« Nous pouvons faire davantage pour soutenir les politiques nationales d'éducation inclusive pour répondre aux besoins d'apprentissage de chacune et chacun, y compris les peuples autochtones », a déclaré la Secrétaire générale adjointe de l'IE, Haldis Holst, soulignant le rôle important des syndicats d'enseignants.
Soutien syndical canadien
L'événement a été soutenu par les affiliés de l'IE au Canada, notamment l'Association canadienne des professeures et professeurs d'université (ACPPU) et la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE). C’est par ailleurs la Fédération des enseignantes et des enseignants de l'élémentaire de l'Ontario (FEEO) qui fut l’hôte du séminaire.
Le Président de la FEEO Sam Hammond a insisté sur l'histoire des Premières Nations, la réconciliation et l’appel à l’action de la Commission Vérité et Réconciliation.
David Roy Newhouse, représentant de l'ACPPU et membre exécutif du conseil d'administration, a également reconnu que « la réconciliation est une action complexe et de longue haleine qui exige l’intervention de nombreux acteurs politiques », et a réaffirmé que les traités internationaux s'appliquent à tou(te)s les Canadien(ne)s, pas seulement les peuples autochtones.
La Secrétaire générale de la FCE Cassie Hallet a également souligné le rôle des travailleurs/euses de l'éducation et de l’IE dans la promotion et la préservation de l'identité culturelle des peuples autochtones et dans l’assurance d’expériences et de résultats de qualité dans le secteur de l’éducation.
Inspiration
Maggie MacDonnell, oratrice principale et récipiendaire du Global Teacher Award 2017, a partagé son parcours d’enseignante, elle qui a pendant sept ans accompagné une communauté autochtone inuit de Kuujjuaq, un village située dans le Nunavik, une région du Nord du Québec qui doit faire face à de nombreux défis sociaux. Son discours inspirant raconte ses efforts pour améliorer les niveaux de fréquentation scolaire et contribuer à réduire la violence et l'abus de substances.