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Internationale de l'Education
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Les enseignant(e)s du monde entier sont mis à l’honneur à l’occasion de la Journée mondiale des enseignant(e)s

Publié 6 octobre 2016 Mis à jour 10 octobre 2016
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Lors d’une journée spéciale organisée au siège de l’UNESCO à Paris, en France, il a été reconnu que les enseignant(e)s constituaient les plus puissants moteurs du changement pour bâtir un monde nouveau et un avenir meilleur.

Dans son allocution d’ouverture de la célébration du 50e anniversaire de la Recommandation de l’Organisation internationale du Travail (OIT) et de l’UNESCO concernant la condition du personnel enseignant, le Sous-Directeur général pour l’éducation de l’UNESCO, Qian Tang, a déclaré que « l’Objectif de développement durable (ODD) 4, adopté l’an dernier afin de garantir une éducation de qualité sans exclusion et équitable et de promouvoir des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie pour tous, sous-tend la nécessité de disposer de davantage d’enseignants qualifiés ».

Au cours des 15 prochaines années, 69 millions d’enseignant(e)s seront nécessaires dans le monde entier, a-t-il fait remarquer, avant d’ajouter que le chemin à parcourir était encore long, et que de nombreux efforts restaient encore à faire en termes de qualité, et pas simplement de quantité.

D’après lui, il est important de déterminer ce que représente la motivation des enseignant(e)s à différents niveaux, et de veiller à ce que la recherche vienne influencer les politiques. En outre, il a insisté sur la condition des enseignant(e)s en situation de crise et d’urgence, ainsi que sur la nécessité de venir en aide à ces enseignant(e)s par le biais d’efforts coordonnés.

Les enseignant(e)s devraient être célébré(e)s au quotidien

A l’occasion de cette journée spéciale, Jordan Naidoo, Directeur de la Division de l’UNESCO pour l’appui et la coordination Education 2030, a lu un message conjoint de l’UNESCO, l’OIT, l’UNICEF, et a présenté le Programme des Nations Unies pour le développement. Il a concédé que « les enseignantes et enseignants devraient être célébrés au quotidien ».

Il a par ailleurs déploré la pénurie d’enseignant(e)s qui fait rage dans l’enseignement secondaire, et qui se révèle être plus importante que dans l’enseignement primaire. Naidoo a également défendu l’idée que la profession enseignante devrait être une carrière de premier choix.

Un financement insuffisant

Dennis Sinyolo, membre de l’Internationale de l’Education (IE), a insisté sur le fait que les systèmes éducatifs devaient recevoir un financement adéquat, et que les pays les moins développés devaient bénéficier d’une aide extérieure. Les pays donateurs doivent par ailleurs respecter leurs engagements en matière d’aide publique au développement.

Les entreprises doivent s’acquitter de leur juste part de l’impôt – une condition sine qua non pour garantir un financement adéquat de l’éducation, a-t-il ajouté.

Et de conclure: « La volonté politique constitue la clé ».

Un panel de haut niveau réaffirme que les enseignant(e)s sont des professionnel(le)s

A l’occasion du panel de haut niveau « Les 50 ans de la Recommandation OIT/UNESCO de 1966 concernant la condition du personnel enseignant », la Ministre française de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem, a déclaré: « Nous devons respecter les enseignantes et enseignants pour l’excellent – et en même temps très difficile – travail qu’ils réalisent ». Enseigner est une profession, pas une vocation, a-t-elle précisé. La profession n’est pas attrayante, et la formation des enseignant(e)s ne doit pas se limiter à la composante théorique; Elle doit également inclure des cours pratiques, a-t-elle par ailleurs fait remarquer. Enfin, les enseignant(e)s doivent pouvoir bénéficier de meilleures conditions de travail et de véritables perspectives de carrière.

D’après Gilbert Houngbo, Directeur général adjoint pour les opérations de terrain et les partenariats de l’UNESCO, la Recommandation est aujourd’hui plus que jamais d’actualité, plus encore qu’il y a 50 ans. Il est « impossible d’aborder les ODD sans parler des enseignantes et enseignants », a-t-il fait valoir. Des enseignant(e)s mieux formé(e)s et plus motivé(e)s méritent une meilleure rémunération, a-t-il concédé.

IE: la déprofessionnalisation soulève certaines inquiétudes

Fred van Leeuwen, le Secrétaire général de l’IE, a déclaré: « Les Recommandations de 1996 et 1997 concernant la condition du personnel enseignant constituent certainement le secret le mieux gardé de la communauté internationale. En effet, les ministres de l’Education nous demandent souvent de quelles recommandations nous parlons ».

Il ne s’agit pas simplement d’une question de salaire, a-t-il ajouté, les enseignant(e)s s’inquiètent du fait que la tendance à la déprofessionnalisation puisse rendre le métier moins attrayant.

Insistant sur le fait que les enseignant(e)s se voient imposer des normes dont ils ne sont pas à l’origine, van Leeuwen a rappelé qu’une profession est un groupe de personnes qui définit ses propres normes.

L’Internationale de l’Education développe des normes internationales à l’initiative des enseignant(e)s, et « les enseignantes et enseignants doivent reprendre le contrôle de leur profession » et ne pas « recevoir de directives de consultants et d’experts auto-proclamés », a-t-il ajouté.

Veuillez cliquer ici pour consulter la brochure de l’IE sur le 50e anniversaire de la Recommandation OIT/UNESCO de 1966 concernant la condition du personnel enseignant (en anglais).

Les affiliés de l’IE du monde entier célèbrent les éducateurs/trices

Parallèlement, les affiliés de l’IE se sont mobilisés aux quatre coins du monde autour du thème de la Journée mondiale des enseignant(e)s 2016: « Valoriser les enseignantes et enseignants, améliorer leur condition ».

En Europe, la fédération portugaise Federaçao Nacional dos Professores a érigé le thème de la Journée mondiale des enseignant(e)s au rang de ses domaines de travail prioritaires pour la période 2016-2017. Cette décision a donné naissance à deux initiatives majeures à l’intention du grand public: un concert organisé le 4 octobre à Lisbonne, réunissant de grands artistes rendant hommage aux enseignant(e)s; ainsi qu’une importante conférence sur l’importance que revêtent les enseignant(e)s et sur les défis auxquels ils/elles sont confronté(e)s. Cette dernière, qui se tiendra le 7 octobre à Coimbra, rassemblera d’éminent(e)s universitaires et des représentant(e)s des partis politiques.

En Afrique, les membres de l’ Uganda National Teachers Union, qui ont dû faire face à la privatisation de leur système scolaire, ont organisé un événement – ayant rassemblé des milliers de personnes – afin de défendre leur système d’enseignement public, et de revendiquer une éducation de qualité pour tou(te)s.

En Amérique du Nord et Caraïbes, la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE) a remis son Prix Norm Goble de la Journée mondiale des enseignantes et des enseignants à la Dominica Association of Teachers. Ce prix est attribué chaque année à une organisation partenaire de la FCE pour récompenser ses activités dans le cadre de la JME. Cette année, ce prix a été décerné à la Dominica Association of Teachers pour les efforts qu’elle a déployés afin d’améliorer le statut de la profession enseignante et de mettre en avant les enseignant(e)s en tant que professionnel(le)s dans son pays.