Dans un élan sans précédent visant à renforcer leur capacité à jouer un rôle sur la scène sociale, un groupe de dirigeant(e)s syndicaux/ales des quatre coins de Gambie se sont réuni(e)s afin d’évaluer leur situation et de façonner leur plaidoyer collectif.
La semaine dernière, ces enseignant(e)s se sont rendu(e)s à Banjul, la capitale du pays, en vue de participer à un atelier de trois jours, intitulé « Mobilisation des enseignant(e)s pour améliorer l’éducation » et visant à les autonomiser pour qu’ils/elles deviennent de véritables acteurs/trices du changement dans le secteur de l’éducation. Financé par l’UNESCO, cet atelier était organisé par l’Internationale de l’Education (IE).
Dès le départ, les participant(e)s se sont rapidement accordé(e)s sur le fait que le programme de développement des Nations Unies pour 2030 offrait une occasion unique d’améliorer l’éducation, tout particulièrement dans les pays les moins développés sur le plan économique. « Dans ce contexte, les syndicats de l’éducation doivent intensifier leurs efforts pour s’ériger en tant qu’acteurs essentiels », a déclaré Marie Antoinette Corr, Secrétaire générale du Gambian Teachers Union(GTU).
La Gambie a décidé de définir un nouveau plan d’éducation, sur la période 2016-2030, qui sera lancé la semaine prochaine, à l’occasion d’une conférence nationale. Les syndicalistes présent(e)s lors de cet atelier se sont penché(e)s sur leur rôle dans l’élaboration des politiques d’éducation des 15 prochaines années, principalement celles qui seront financées par des bailleurs de fonds, tels que la Banque mondiale.
Si le groupe est arrivé à la conclusion qu’il était impossible de réaliser l’éducation de qualité sans enseignant(e)s efficaces, les participant(e)s ont toutefois regretté que leur voix ne soit que trop rarement entendue par les institutions étrangères qui définissent et financent des politiques qui, ultérieurement, ne s’avèrent pas suffisamment fructueuses (ces dix dernières années, la Gambie a perdu 20 places dans l’indice de développement humain). En vue de renforcer leur position dans ce processus, les dirigeant(e)s de syndicats d’enseignants présent(e)s à l’occasion du séminaire de Banjul ont défini ce qui, selon eux/elles, manquait le plus cruellement au système éducatif gambien: une perspective innovante au regard des programmes scolaires, de meilleures conditions de travail pour les enseignant(e)s et, avant toute chose, leur participation et leur implication dans le processus décisionnel.
Cet atelier, qui s’est tenu du 5 au 9 octobre, s’inscrit dans le cadre d’un projet mondial visant à intégrer les enseignant(e)s au processus décisionnel relatif aux politiques. Des séminaires ont d’ores et déjà été organisés au Liberia, en Haïti, au Népal, au Congo, au Bénin et au Sénégal.