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Internationale de l'Education
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Ouganda: les enseignant(e)s entament une grève pour protester contre le non-paiement de leur augmentation de salaire

Publié 18 septembre 2013 Mis à jour 19 septembre 2013
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Le lundi 16 septembre dernier, l'Uganda National Teachers' Union (UNATU), un affilié de l'IE, a entamé sa première journée de grève. Les enseignant(e)s de l'ensemble du pays protestent contre le non-paiement par le gouvernement de leurs 20 pour cent d'augmentation de salaire. A la suite d'une série de négociations et d'une grève des enseignant(e)s en 2011, un comité interministériel a accepté d'augmenter les salaires des enseignant(e)s de 50 pour cent sur une période de trois ans : 15 pour cent la première année, puis respectivement 20 et 15 pour cent les années suivantes.

Si la première phase de cette augmentation a été respectée en 2012, le budget national pour 2013-2014 ne mentionnait en rien la deuxième augmentation prévue de 20 pour cent. En août dernier, à l'occasion d'une réunion du comité interministériel, l'UNATU a souligné le manque de volonté dans le chef du gouvernement pour débloquer les fonds nécessaires à l'amélioration de la qualité de l'éducation. Le Conseil exécutif national de l'UNATU a dès lors décidé à l'unanimité d'entamer une action de grève à partir du 16 septembre.

Lors de la première journée de grève, les enseignant(e)s ougandais(es) se sont mobilisé(e)s en masse. En effet, plus de 90 pour cent des classes étaient fermées. Deux cas d'intimidation ont d'ores et déjà été signalés. Dans l'ouest de l'Ouganda, le directeur de l'école primaire de Bukumi a été détenu au poste de police pour le simple fait d'avoir refusé d'ouvrir son école. Il a finalement été relâché sans qu’aucune accusation ne soit retenue contre lui. Le directeur de l’école primaire de Kibuku a quant à lui été visé par des intimidations et menacé de licenciement.

De mauvaises conditions de travail

Ce n'est pas la première fois que les enseignant(e)s ougandais(es) doivent recourir à des actions de grève pour obtenir un financement acceptable de l'éducation et des salaires décents. Si le gouvernement a aboli les frais d'inscription pour atteindre l'objectif de l'éducation primaire universelle, il n'est par contre pas parvenu à financer de nouvelles écoles. Par conséquent, les classes accueillent généralement plus de 100 élèves, et seulement 25 pour cent d'entre eux terminent leur éducation primaire, le tout dans de mauvaises conditions d’enseignement. En outre, le maigre salaire des enseignants a été aggravé par l'inflation, qui s'élève actuellement à plus de 21 pour cent, et à 43 pour cent pour les denrées alimentaires. En Ouganda, le salaire des enseignant(e)s est particulièrement bas. De plus, le salaire de départ est insuffisant pour pouvoir subvenir aux besoins élémentaires d'une personne seule. Les problèmes liés au non-paiement des salaires sont fréquents, les sommes impayées s'élevant à 2,6 millions d'euros (9 milliards d'UGX).

Revendications syndicales

En juillet 2011, l'UNATU avait entamé une série d'actions de grève pour soutenir ses revendications. Elle avait présenté une pétition au Parlement et au Président par l'intermédiaire de la campagne Citizens’ Action for Quality Education(action citoyenne pour une éducation de qualité) portant sur les nombreux problèmes rencontrés par l'éducation publique. Outre les augmentations des salaires, l'UNATU exigeait également la mise en œuvre d'une infrastructure de négociation collective, l'octroi d'allocations spéciales pour les postes particulièrement difficiles et les professeurs de sciences, la réduction des délais de versement des salaires, ainsi que des contributions régulières par le gouvernement aux régimes d'épargne et de crédit des enseignant(e)s.

La campagne Citizens Action for Quality Education, dirigée par l'UNATU, est une stratégie reposant sur les droits qui vise à améliorer l'éducation en accordant la priorité aux enfants. L'UNATU souligne que, si les enseignant(e)s ont des devoirs et des responsabilités, il en va de même pour le gouvernement.