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Internationale de l'Education
Internationale de l'Education

La semaine dernière à Banjul, en Gambie, l'IE et le Gambia Teachers' Union (GTU) ont jeté les bases de la nouvelle initiative de l'IE « Occuper l'éducation ». La première étape de cette phase pilote consistait en un atelier d'évaluation des besoins, dont le but était d'identifier les lacunes actuelles et les domaines stratégiques pour la future collaboration entre le GTU et l'IE, et de renforcer les efforts de plaidoyer des deux organisations.

Le projet « Occuper l'éducation » émane de l'environnement économique, politique et social difficile dans lequel les syndicats de l'éducation opèrent, tant au niveau national qu'international. Dans le contexte actuel de crise économique persistante, les agences internationales et les gouvernements ont intensifié et diversifié les attaques contre l'éducation publique et la profession enseignante, réduisant les rémunérations tout en augmentant la charge de travail des personnels. Au niveau international, l'aide au développement pour l'éducation est réduite de façon dramatique, et l'éducation n'est plus un domaine d'investissement prioritaire.

Le scénario actuel pose des défis majeurs aux syndicats d'enseignants.

D’un côté, ils doivent être conscients de ces défis, et de l'autre être prêts à y répondre efficacement. Les enseignant(e)s ne peuvent plus laisser le débat mondial sur l'éducation et l'agenda de l'après-2015 entre les mains d'expert(e)s autoproclamé(e)s. En effet, il est temps de combler le fossé entre le débat de haut niveau sur l'éducation et la réalité de la salle de classe. Il est temps que l'expertise de l'IE soit pleinement prise en considération dans les discussions internationales, car elle est la voix de 30 millions d'enseignant(e)s dans le monde.

Le nouveau programme de l'IE requiert un rôle plus proactif des enseignant(e)s dans la définition des politiques d'éducation, tant au niveau national qu'international, en multipliant et en coordonnant les efforts de plaidoyer, et en s’appuyant davantage sur des preuves.

Il y a un besoin urgent d'organisations d'enseignants plus fortes qui« occupent l'éducation ».

A cet égard, le programme est axé sur le renforcement des compétences de planification stratégique, le développement des capacités syndicales en vue d'élaborer des politiques solides fondées sur des preuves, la promotion de l'engagement actif des organisations d'enseignants dans des initiatives clés relatives à l'éducation aux niveaux national et international, et le renforcement des stratégies de communication en vue de présenter un contre-récit solide à la privatisation et à la déprofessionnalisation.

Pour commencer, le projet sera mis en œuvre dans trois pays pilotes en 2012-2013. Basé sur une évaluation rigoureuse de la réalité et des défis rencontrés par les syndicats, ainsi que sur l'identification de solutions sur mesure, il offrira le soutien technique et financier en vue de réaliser de petites interventions dans des domaines stratégiques pour un plaidoyer efficace. En fait, cette nouvelle initiative a pour but de s'écarter des programmes traditionnels de développement des capacités: c'est un processus basé sur les besoins et les objectifs des participant(e)s avant tout, faisant partie d'une dynamique globale.

Le GTU a participé à la première étape de ce processus la semaine dernière. Une évaluation globale des besoins a été réalisée, avec le soutien de l'IE, pour identifier les obstacles actuels et les solutions possibles. Le GTU a identifié des lacunes en communication comme obstacles majeurs pour entrer en contact avec ses membres et les autres enseignant(e)s, en particulier dans les zones reculées. L'absence de structures appropriées au niveau régional et de sensibilisation des membres et des représentant(e)s dans les écoles à la mission et aux activités du GTU a un impact négatif sur ses efforts de plaidoyer. Améliorer sa performance dans ce domaine permettrait au GTU de bénéficier davantage d'une participation à la base pour l'élaboration et la mise en œuvre de son plan stratégique, et de recueillir des données sur le terrain en vue d'élaborer des propositions politiques solides sur des points critiques, tels que la politique d'affectation, les allocations ou les conditions de vie et de travail des enseignant(e)s. Le renforcement des structures du GTU et des capacités de son personnel en matière d'activités de recherche constituera un défi majeur.

Sur la base des résultats de cette analyse, le GTU élaborera un plan d'action dans les semaines à venir et sollicitera une subvention. Celle-ci consistera en un soutien tant technique que financier de l'IE et de ses affiliés, en vue de réaliser les activités identifiées comme cruciales pour améliorer la stratégie de plaidoyer. Si vous êtes intéressé(e)s par cette initiative et vous voulez en savoir davantage à ce sujet, veuillez contacter Jefferson.Pessi@ei-ie.org et Sonia.Grigt@ei-ie.org.

Pour en savoir plus sur le Gambia Teachers' Union.