La Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE), un des affiliés de l'IE au Canada, a manifesté son soutien au projet de loi C-273, qui classe la cyberintimidation comme une infraction.
Le projet de loi C-273, qui a été adopté le 6 juin à la Chambre des Communes d'Ottawa par seulement un vote, sera envoyé au Comité de justice pour examen et amendement.
« Il ne s'agit pas uniquement d'intimidation à l'école », a expliqué Hedy Fry, députée fédérale de Vancouver-Centre. « L'intimidation a lieu quotidiennement sur le lieu de travail et dans la communauté, et a augmenté avec l'usage des médias sociaux et l'anonymat qu'il procure. En effet, l'intimidation peut être source de préjudices; elle peut suivre la victime tout au long de sa vie et après la mort. Mon projet de loi sur la cyberintimidation est important; il peut avoir des conséquences tragiques. »
Un complément aux efforts du secteur éducatif
Le Président de la FCE, Paul Taillefer, a dit que le projet de loi pouvait rendre la Code criminel canadien plus efficace en ce qui concerne le traitement de la cyberintimidation. « Les modifications proposées au Code criminel, auxquelles s'ajoutent les mesures de protection qu'ont déjà adoptées tous les ordres de gouvernement, viendront renforcer les efforts que déploie à l'heure actuelle le secteur de l'éducation pour s'attaquer à la cyberintimidation », a-t-il dit.
« Les enseignantes et les enseignants du Canada sont convaincus de l'importance de milieux d'apprentissage et d'enseignement sains. Toutefois, ils doivent pouvoir compter sur le soutien du milieu politique pour créer de tels milieux. Bien qu'ils estiment que le projet de loi constitue un pas dans la bonne direction, il doit être également assorti de mesures proactives par l'intermédiaire de l'éducation pour promouvoir le comportement en ligne approprié et la citoyenneté numérique responsable. »
Des environnements de travail et d'apprentissage sains
En 2008, la FCE a adopté un principe directeur visant à aborder de front le problème de la cyberintimidation à l'échelle du Canada. Les fondements s'appuient sur la prémisse que la création d'écoles sécuritaires et bienveillantes qui favorisent des milieux de travail sains pour les membres du personnel enseignant et des milieux d'apprentissage sains pour les enfants et les jeunes devrait constituer une priorité nationale. La FCE a déjà diffusé Cyberconseils pour le personnel enseignant.
De plus, la FCE a présenté des mémoires à plusieurs reprises à des comités parlementaires et s'est réunie avec des fonctionnaires de Justice Canada afin de les inciter à modifier le Code criminel de manière à ce qu'il traite du harcèlement en ligne, de la cybermenace et de la cyberintimidation. Le 14 mai, des personnes représentant la FCE se sont rendues sur la Colline du Parlement pour présenter un exposé devant le Comité sénatorial permanent des droits de la personne sur l'impact de la cyberintimidation au Canada.
Le soutien de l'IE
L'IE salue cette importante initiative de ses collègues canadien(ne)s. Elle réitère son engagement à contribuer à l'éradication de toutes les formes d'intimidation à l'école, et à veiller à ce que les écoles soient des endroits sains et sûrs pour les personnels de l'éducation et les élèves. Le 4 mai, l'IE a invité toutes les organisations d'enseignants et les écoles de par le monde à se joindre à la Journée « Stand 4 Change » contre l'intimidation.
La Déclaration de l'IE sur l'éthique professionnelle(2004) stipule que les personnels de l'éducation doivent « sauvegarder et promouvoir les intérêts et le bien-être des étudiants et s'efforcer de les protéger de toute brimade et de tout abus physique ou psychologique » (article 2.2)
La région européenne de l'IE, le Comité syndical européen de l'éducation (CSEE), a également élaboré un Plan d'action sur comment prévenir et appréhender la violence dans les écoles, qui inclut le cyber-harcèlement.