En lien avec la campagne « La force du public : ensemble on fait école ! » de l’Internationale de l’Éducation (IE), le Syndicat des enseignant∙e∙s du Japon (Japan Teachers’ Union – JTU) a dévoilé une nouvelle enquête qui indique que les éducateur·trice·s du pays doivent faire face à de longues journées de travail et à des activités périscolaires supplémentaires, alors qu’aucune amélioration réelle de leurs conditions de travail n’est observée.
« Si cela continue », a alerté Shunichi Yamazaki, le secrétaire général adjoint du JTU, « il y a un risque réel et terrible que les écoles publiques du pays fassent toutes faillite en même temps ».
Un « risque terrible » pour les écoles publiques du pays
L’enquête 2024 s’inscrit dans la campagne en ligne « Écoles en crise » du JTU, menée de la mi juillet à la mi-septembre 2024, et a interrogé des membres du syndicat. Bien qu’elle soit publiée chaque année depuis 2014, l’enquête ne révèle aucune amélioration notable des conditions de travail et de vie du personnel enseignant. Des lois ont certes été modifiées, mais le ministère de l’Éducation doit encore mettre en œuvre des mesures efficaces.
Cette enquête fait ressortir plusieurs facteurs qui contribuent aux horaires à rallonge des éducateur·rice·s. On peut notamment citer la pénurie d’enseignant·e·s et les activités périscolaires, qui sont très répandues au Japon.
Proposées dans les établissements d’enseignement secondaire inférieur comme supérieur, ces activités nécessitent que les enseignant·e·s participent et jouent le rôle de responsables ou d’entraîneur·euse·s. Plus de 40 % du personnel enseignant interrogé a exprimé le souhait de ne pas être impliqué dans ces activités périscolaires.
Un projet de budget national 2025 « inacceptable »
Le JTU a rapporté que, dans le cadre des discussions en cours concernant le budget 2025, le ministre japonais de l’Éducation a proposé une augmentation de l’indemnité de poste des enseignant·e·s du secteur public. Cette indemnité passerait de 4 % à 13 % du salaire mensuel, mais uniquement en 2025. Parallèlement, le ministère des Finances a présenté un plan plus progressif afin de passer de 4 % à 10 % sur cinq ans.
Pour le JTU, les deux propositions sont inacceptables. En effet, le syndicat a rappelé le besoin urgent d’un plus grand nombre d’enseignant·e·s, d’une diminution de la charge de travail et de la modification importante voire de l’abolition de certaines lois.
Il a également estimé que ces propositions étaient insuffisantes et réclamé des mesures immédiates et efficaces visant à garantir le bien-être du personnel enseignant et la qualité de l’éducation.
Pour le JTU, l’enquête appelle les autorités japonaises à financer intégralement l’enseignement public, à investir dans la profession enseignante et à impliquer le personnel éducatif à tous les niveaux de prise de décision.