Ei-iE

Philippines : les syndicats s’engagent à promouvoir la force du public et le financement de l'enseignement et à lutter contre la pénurie d’enseignant⸱e⸱s

Publié 9 décembre 2024 Mis à jour 16 décembre 2024
Abonnez-vous à nos newsletters

Face à la baisse du budget de l’éducation et à l’aggravation de la pénurie d’enseignant⸱e⸱s au niveau national, les syndicats de l’éducation aux Philippines demandent au gouvernement d’investir davantage dans le recrutement et la fidélisation des enseignant⸱e⸱s, afin de garantir une éducation de qualité pour tou⸱te⸱s.

Les syndicats de l’éducation affiliés à l’Internationale de l’Éducation (IE) ont rejoint la campagne « La force du public : ensemble on fait école ! » et ont exprimé leur soutien aux recommandations du Groupe de haut niveau sur la profession enseignante du Secrétaire général des Nations Unies (ONU) en tant que modèle de changement nécessaire pour faire face à la grave pénurie d’enseignant⸱e⸱s.

« Les enseignants et enseignantes des Philippines sont surchargés de travail, sous-payés, non soutenus et attaqués. Neuf enseignants des écoles publiques sur dix ne reçoivent pas un salaire décent. Il n’est donc pas surprenant qu’il manque 147.000 enseignants et enseignantes aux Philippines. Notre priorité est d’obtenir une relavorisation du budget de l’éducation, d’augmenter les salaires des enseignants et enseigantes et de remédier à la pénurie dans les écoles publiques. Grâce aux recommandations du Groupe de haut niveau des Nations Unies, nous serons en mesure de renforcer et d’adapter notre campagne nationale », a déclaré Vladimer Quetua, Président d’ACT-Philippines.

Les 7 et 8 décembre 2024, les organisations membres de l’IE dans le pays — l'Alliance of Concerned Teachers-Philippines (ACT-Philippines), la National Alliance of Teachers and Office Workers (NATOW), la Teachers' Organization of the Philippine Public Sector (TOPPS) et la Federation of Free Workers — Trade Federation VIII (FFW) — se sont réunies dans la capitale, à Manille, pour une réunion de planification et d’organisation de la campagne.

Cet événement s’est articulé autour de quatre réunions clés : comprendre le paysage actuel ; la campagne de l’IE « La force du public : Ensemble on fait école !" ; la mise en place des recommandations du Groupe de haut niveau dans le contexte national et local ; et les priorités stratégiques et la planification de l’action.

Avelino Jr Caraan, président de la NATOW, a expliqué : « La recommandation 7 du Groupe de haut niveau des Nations Unies indique clairement qu’une éducation de qualité n’est pas possible sans un financement adéquat. Le financement de l’enseignement public devrait être garanti à un niveau d’au moins 6 % du produit intérieur brut et 20 % des dépenses totales du gouvernement.

« Si nous voulons une société où la qualité est la norme, notre gouvernement doit investir dans les enseignants et enseignantes et l’éducation. Une société juste n’est possible que grâce à une éducation de qualité pour tous et toutes. »

Avelino Jr Caraan, président de la NATOW

« La pénurie d’enseignants et enseignantes contraint les enseignants et enseignantes titulaires de diplômes spécialisés dans les universités et collèges publics à enseigner en dehors de leurs domaines d’expertise. La mise en œuvre des recommandations du Groupe de haut niveau des Nations Unies permettrait de mettre fin à cette pratique », a déclaré Maria Teresa C. Agustin, secrétaire générale de la TOPPS.

Pour Leonardo Gayo, Président de la FFW, les syndicats doivent exhorter « les responsables gouvernementaux à élaborer des politiques qui permettent aux enseignants et enseignantes et au personnel non enseignant de bénéficier de salaires et d’avantages au même niveau que d’autres professions ayant des exigences similaires en matière d’éducation. Avec les syndicats philippins du secteur de l’éducation, et le soutien de l’Internationale de l’Éducation, nous élevons notre voix en faveur de ‘La force du public : ensemble on fait école !’ »

Le Directeur régional de l’Internationale de l’Éducation pour l’Asie-Pacifique (EIAP), Anand Singh, a déclaré : « Les organisations membres de l’IE aux Philippines comprennent et apprécient l’importance des recommandations du Groupe de haut niveau des Nations Unies pour soutenir et faire avancer leurs objectifs d’investissement accru dans les enseignants et enseignantes et l’éducation. Elles se sont engagées à continuer à développer la campagne mondiale ‘La force du public : ensemble on fait école !’ afin d’obtenir les changements dont les enseignants et enseignantes ont besoin et qu’ils méritent ».

Déclaration commune des syndicats

Dans leur déclaration commune, les syndicats de l’éducation soulignent que « avec des milliers [d’enseignants et enseignantes] quittant chaque année le système scolaire public selon les estimations, les revendications de nos syndicats aux Philippines sont très claires : le gouvernement doit investir dans les enseignants et enseignantes afin de garantir leur maintien en poste et leur recrutement. »

Opposition à la baisse du financement de l’éducation

Avec un budget de l’éducation en déclin, représentant seulement 3,4 % du PIB et 15,4 % du budget national, et bien en deçà des niveaux de financement recommandés, les organisations philippines membres de l’IE se concentrent sur l’importance de mettre en œuvre les recommandations 7, 8 et 36 du Groupe de haut niveau des Nations Unies sur la profession enseignante.

Les syndicalistes ont également mis l’accent sur les recommandations relatives à l’éducation de la petite enfance et à l’enseignement et la formation techniques et professionnels), en plaçant les enseignant⸱e⸱s au cœur des politiques éducatives et en abordant les problématiques liées aux personnels de soutien à l’éducation.

Fin à l’intimidation et au harcèlement du personnel de l’éducation

Dans un pays où les syndicalistes ont fait l’objet d’intimidations et de harcèlements, les participant·e·s ont souligné la nécessité de garantir la liberté d’association et de négociation collective, la liberté d’expression, la liberté de pensée et la liberté académique, et de protéger les enseignant⸱e⸱s contre la violence, le harcèlement et les intimidations ou menaces, quelle qu’en soit l’origine.

L’Internationale de l’Éducation, par l’intermédiaire de son bureau régional, suivra l’avancement de la campagne « La force du public : ensemble on fait école ! » et la mise en œuvre des recommandations des Nations Unies aux Philippines. Elle apportera son soutien complet aux collègues de ce pays qui luttent pour des investissements publics accrus et adéquats dans l’enseignement public, les enseignant⸱e⸱s et les personnels de soutien à l’éducation.

Lisez la déclaration complète ici (en anglais).