L'Internationale de l'Education a exprimé sa solidarité pleine et indéfectible avec l'ensemble des enseignants et syndicalistes de l'éducation en Corée du Sud qui défendent la démocratie face aux mesures autoritaires prises par le gouvernement Yoon Suk-Yeol.
L'IE condamne fermement la déclaration de la loi martiale du 3 décembre 2024, qui représente une attaque contre la démocratie, les libertés civiles et les droits fondamentaux du peuple coréen. L'imposition de la loi martiale, ainsi que la fermeture de l'Assemblée nationale et la suspension des libertés politiques, est une mesure injuste et illégale qui sape les fondements démocratiques de la République de Corée.
La manœuvre illégale du Président Yoon visant à intimider et à faire taire les critiques marque un épisode sombre de l'histoire politique de la Corée du Sud. Pour la première fois en 44 ans, la loi martiale a été déclarée pour tenter de supprimer l'opposition politique, la liberté de la presse et les libertés civiles. Bien que l'Assemblée nationale ait rapidement rejeté la mesure, les agissements du gouvernement ont démontré de manière brutale les mesures dangereuses et extrêmes auxquelles ce dernier est prêt à recourir pour garder la mainmise sur le pays.
En réponse à ce coup de force autoritaire, le Syndicat des enseignant·es et des travailleur·euses de l'éducation de Corée (KTU) s'est fermement opposé à cette décision, condamnant les agissements du président comme une atteinte directe aux droits et libertés du peuple coréen, et appelant à la démission de ce dernier afin de prévenir tout préjudice supplémentaire à la stabilité démocratique du pays.
Le KTU et sa Présidente Heeyeong Jeon ont publié une déclaration dans laquelle ils condamnent fermement le gouvernement Yoon « pour avoir sapé les fondements de la démocratie et restreint les libertés du peuple. Nous déclarons que cette proclamation de la loi martiale est illégale et fondamentalement nulle et non avenue ».
Faisant écho aux demandes de ses affiliés dans le pays, David Edwards, Secrétaire général de l'Internationale de l'Education, a déclaré : « Nous sommes solidaires du peuple coréen et en particulier de nos affiliés qui sont confrontés à la pire crise démocratique de ces quarante dernières années. Le gouvernement a d'abord tenté de réduire les enseignants au silence en les privant de leur liberté d'expression, il s'est maintenant inspiré du lourd passé dictatorial du pays pour intimider et faire taire les critiques ».
M. Edwards, qui était présent à Séoul avec une délégation de l'IE dans le cadre d'un forum de l'UNESCO sur l'avenir de l'éducation, a expliqué comment le gouvernement sud-coréen tentait de faire la démonstration de son esprit d'innovation et d'avant-garde en matière d'éducation lors de cet événement international. « Il n'y a cependant rien d'aussi rétrograde et décourageant qu'un gouvernement qui est incapable de reconnaître les droits démocratiques fondamentaux de ses citoyens. Nous condamnons cette mesure avec la plus grande fermeté », a-t-il ajouté. Cette manœuvre autoritaire a également été condamnée par d'autres fédérations syndicales internationales, qui ont appelé à un rétablissement complet de l'ordre démocratique.
Anand Singh, Directeur de l'Internationale de l'Education pour la région Asie-Pacifique, a ajouté sa voix pour « condamner fermement la tentative d'imposer la loi martiale en Corée du Sud », ajoutant que « notre solidarité avec nos affiliés, KTU et KFTA, et avec le peuple coréen dans leur lutte pour la défense de la démocratie et la protection des droits fondamentaux, est inébranlable ».
« Nous saluons les actions résolues du KTU et de ses membres et leur engagement inébranlable en faveur de la démocratie, des droits des travailleurs et de la dignité humaine. La position inflexible du KTU est une démonstration claire du rôle vital que les syndicats de l'éducation jouent dans la sauvegarde de la démocratie, en particulier en période de répression politique et de menaces autoritaires », a ajouté M. Singh.
Le rejet immédiat et massif de la décision du Président Yoon d'imposer la loi martiale l'a conduit à annuler le décret quelques heures après son annonce. Cependant, les forces démocratiques restent vigilantes et demandent maintenant la démission du président.
L'Internationale de l'Education réaffirme son engagement à défendre la démocratie et les droits humains dans le monde entier. Nous continuerons à nous battre aux côtés de nos membres et de nos partenaires partout dans le monde pour défendre la démocratie, les droits des travailleurs et la dignité de toutes les personnes.